— À dix-sept ans, j’étais mariée, et malheureuse déjà. Pourtant j’étais jeune, (p140)
Avec la sagesse et l’expérience que vous avez accumulées, j’imaginais que vous me laisseriez trouver un genre de vie qui conciliât des devoirs contraires, ceux envers vous, ceux envers moi-même. (p155)
“Eh bien, j'ai fait une découverte, oui, une grand découverte, c'est que je n'ai qu'une vie devant moi et que je veux être... j'ai presque honte de vous le dire car ce mot n'a peut-être jamais été prononcé ici... je veux être heureux.” (p155)
« Tu ne peux pas te tenir debout tout seul, avait-elle dit en riant, comment supporteras-tu le poids de la double couronne ? »
Ne troublons pas son fantôme. Laissons-le passer. Ce serait lui vouloir du mal que de chercher à le retenir plus longtemps sur la route de ce monde barbare.
Rodolphe, d'une voix grave, lut : "Unis par l'amour jusque dans la mort".
Marie se serra contre lui. Elle ne pouvait parler. Les mots de ce magicien vibraient en elle, évoquaient une vision qu'elle regardait fixement. Il avait su parer la mort d'une étrange beauté en la mariant à l'amour. Serait-ce elle qui les unirait pour l'éternité ?
Les peuples ne sont jamais satisfaits, ils se plaignent toujours, ce sont des ingrats.
Il n’y a de beau et de vrai que la jeunesse. Les êtres jeunes ne se trompent pas. Tout ce qu’ils font est bien… Le monde leur appartient. Il faudrait mourir jeune !…
Les gens qui m’entourent sont persuadés que je tiens au pouvoir. Ils se trompent. Ils seraient heureux s’ils savaient à quel point ils m’en ont donné le dégoût. Que d’intrigues ! que de trahisons ! Et tant de faux visages chaque jour ! Être un homme libre comme le sera un jour mon cousin, l’archiduc Jean ! Mener loin d’ici une vie indépendante ! Il ne faut pas croire, chérie, que cela soit impossible. Il suffit peut-être de le vouloir…
Il faut que j’oublie qui je suis, tout simplement, que j’appartiens à une de ces races à bout de souffle que vous connaissez ; il faut que j’oublie l’injustice de payer pour les folies et les excès des miens pendant vingt générations. Il faut oublier enfin – sa voix se fit plus grave – que je n’ai pas le droit de choisir mon bonheur, que je ne puis m’écarter un instant de la voie qui m’est tracée. Alors, le soir, après les journées que je vous ai décrites, je me mets à oublier… Ce n’est pas facile d’oublier. Il faut du temps…