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Critique de brigittelascombe


Le voyageur sans bagage, suivi de le Bal des voleurs sont deux comédies fantaisistes de Jean Anouilh (auteur dramatique français du XX° siècle) pleines d'humour grinçant, mais plus graves qu'au prime abord car elles évoquent le thème de l'identité (qui suis-je?), de l'imposture,du mensonge, de ce que l'on voudrait être mais que l'on n'est pas car le miroir des autres est là, face à nous pour nous rappeler comme le disait Sartre que "l'enfer c'est les autres".
Le voyageur sans bagage est Gaston, un amnésique retrouvé 20 ans plus tôt, au retour de la guerre 14/18, dans une gare de triage. La duchesse Dupont-Dufort le sort de son asile, où il était somme toute insouciant, pour le présenter à une famille bourgeoise de province supposée être la sienne.Mais que faire lorsque vous êtes "un vrai petit salaud", "un petit coco","une belle vache" ou "un vrai monstre" selon différents avis et qu'une cicatrice peut prouver votre réelle identité? Il aurait mieux valu être un héros, mais comme le dit Gaston avec une cruelle lucidité: "J'imagine que ceux qui avaient de grosses moustaches et l'air terrible étaient de tout petits soldats". Être un héros, un salaud ou un homme, un vrai? Dilemme!
Dans le bal des voleurs, point de duchesse, mais des Dupont-Dufort financiers, une bande de voleurs qui montent un coup pas très au point et une famille d'aristocrates qui se laisse dépouiller par ennui. L'amour présent comme dans le voyageur sans bagage (où il est rejeté) peut-il changer la donne? A moins que ce ne soit l'argent?
J'ai beaucoup apprécié ces deux comédies, portes ouvertes à différentes interrogations.
Certaines situations sont cocasses comme celle où la duchesse chosifie Gaston: "On ne donnera pas Gaston à un lampiste" mais égratignent la société et la différence de classes. Idem dans le bal des voleurs où Lady Hurf, sait pertinemment que les voleurs sont des voleurs mais s'amuse (ce qui dénote un sacré mépris). Les sentiments familiaux sont également mis en avant, ambivalents: on veut recréer le cercle familial tout en haïssant le membre jusque là disparu.
Donc à lire ou à relire car mensonges et imposture sont toujours d'actualité pour éviter à tout prix d'aller au-delà des apparences!
Jean Anouilh était vraiment au top niveau, sachant écrire des pièces de tous genres, allant de la gaieté à du plus noir comme sa géniale Antigone.
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