AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Malahide75


Deuxième tome de cette Anthologie française, et la qualité des nouvelles est en nette progression par rapport au premier.
Nous sommes dans les années 70-80 : Mai 68 est passé par-là, et la mode est à la révolution, à la révolte, aux expérimentations hallucinogènes. le mot d'ordre est la critique et - si possible - la chute du monde précédent. Transposés dans le monde de la littérature de science-fiction, cela donne douze récits d'une très bonne facture, rédigés par des auteurs qui n'étaient déjà plus des jeunes premiers, et sont devenus aujourd'hui des piliers de l'histoire de la SF.
Philippe Curval ouvre l'Anthologie avec une histoire d'amour et de désir qui, en cette année 2023 placée sous le signe de l'acceptation des différents genres/pratiques/désirs et de la reconnaissance sexuelle et sexuée, revêt une saveur particulière. (RIP… Vous nous manquez déjà).
Puis Patrice Duvic oppose l'art à la violence, avec un traitement original de la mémoire, tandis que Bernard Mathon aborde la conscience de la machine avec, par effet ricochet, les velléités d'échapper à son destin, le tout en usant d'effets stylistiques.
Michel Leriche, Dominique Douay et Michel Jerry jouent avec la notion de réalité, non sans talent. Des textes un peu anxiogènes, et d'une très bonne tenue littéraire.
La seconde moitié du recueil est consacrée aux mastodontes et nous rentrons ici dans le dur et l'incontournable. « La vallée des autres » de Pierre Christin est, pour moi, l'un des meilleurs textes, d'une noirceur et d'un pessimisme absolu quant à la race humaine ; glauque toujours, Serge Brussolo nous amène à errer dans une toile de cordons ombilicaux tandis que Francis Carsac, paléontologue de profession, met face à face la science et la croyance.
Pour finir, si la nouvelle de Jacques Goimard ne m'a pas emballée plus que ça, j'ai succombé avec délice à la poésie du « Scant » de Jean-Pierre Andrevon. L'Anthologie se clôt en beauté avec « Sous les cendres » de Gérard Klein, qui donne la place à la finitude et à une certaine forme d'espoir.
Autant le précédent opus était poussiéreux, autant celui-ci garde une actualité manifeste. Rien ou presque n'est à jeter dans ce recueil qui porte bien son nom de meilleurs récits de SF. Un ouvrage à acquérir les yeux fermés, au détour d'un étal de bouquiniste.
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}