L’arbre était planté au milieu d’une grande table ronde et se dressait bien haut au-dessus de leurs têtes. Il était brillamment illuminé par une multitude de petites bougies et sur toutes ses faces il était couvert d’objets brillants qui étincelaient et jetaient mille feux.
L'influence du décor, de l'habitat, de la nature, de l'ambiance géographique sur la littérature nationale d'un peuple est fausse ou périmée, ou dois-je considérer le manque d'une philosophie spécifiquement brésilienne dans le phénomène de la production littéraire de cette nation comme un effet du climat? Le Brésilien n'a pas besoin de chaleur artificielle. Il ne médite pas au coin du feu. Il fait la sieste. Ce qui explique sa crédulité, son manque de ressort, ses visions, son infantilisme...
Je commence à me demander quels sont les objets que nous nous rappelons le mieux parmi ceux que nous avons vus sur les branches des sapins de nos propres Noëls d'enfants, ces branches par lesquelles nous nous sommes élevés jusqu'à la vie réelle.
« La ferme était bâtie au bord d’un talus surplombant la plage de Lostmac’h. Sur le côté du chemin, un menhir montait la garde depuis six mile ans. Le jour, la mer emplissait les fenêtres percées vers l’ouest. La nuit, il faisait bon écouter le ressac à l’abri des murs de granit. La satisfaction de contempler la tempête par la fenêtre, assis auprès d’un poêle, est le sentiment qui caractérise le mieux l’homme sédentaire, qui a renoncé à ses rêves. Au-dessus de la porte, l’aphorisme de Pétrarque gravé dans le linteau renseignait le visiteur sur notre idée du bonheur : Si quis tota die currens, pervenit ad vesperam, sais est. »
Sylvain Tesson