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Citations sur Elsa (75)

Un miroir que le souffle embue et désembue
Le temps c'est toi qui dors à l'aube où je m'éveille
C'est toi comme un couteau traversant mon gosier
Oh que ne puis-je dire ce tourment du temps qui ne passe point
Ce tourment du temps arrêté comme le sang dans les vaisseaux bleus

p.9
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Tu rêves les yeux large ouverts
Que se passe-t-il donc que j'ignore
Devant toi dans l'imaginaire
Cet empire à toi ce pays sans porte
Et pour moi sans passeport
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Je parle du vent qui les lèvres gerce
Je parle du temps où l’on se fait vieux
Je parle du cœur qu’un sanglot traverse
Je parle du jour qui blesse les yeux
Je parle du jour et comme l’aronde
Qui revient toujours au nid sous le toit
Quand je dis tout bas la beauté du monde
Je parle de toi
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Un jour Elsa mes vers monteront à des lèvres
Qui n'auront plus le mal étrange de ce temps
Ils iront éveiller des enfants palpitants
D'apprendre que l'amour n'était pas qu'une fièvre
Qu'il n est pas vrai que l'âge assurément le vainc
Que jusqu'au bout la vie et l'amour c'est pareil
Qu'il y a des amours noués comme une treille
Tant que la veine est bleue il y coule du vin
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Quand il n’y aura plus de rossignols dans les arbres à force de les jeter à tes pieds
Quand il n’y aura plus assez de métaphores dans une tête folle pour t’en faire un presse-papiers
J’inventerai pour toi la rose
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J’inventerai pour toi la rose

Pour toi qui es la rose indescriptible
Au moins des mots qui sont de son processionnal coutumier
La rose que ne font voir que les mots étrangers à la rose
Ainsi qu’il en va du cri qui s’arrache et de la douleur qu’il traduit
Des étoiles du plaisir au-dessus de l’abîme amour

J’inventerai pour toi la rose des doigts adorants
Qui formaient nef et se croisèrent et se défeuillent
J’inventerai pour toi la rose sous le porche
Des amants qui n’ont point d’autre lit que leurs bras

La rose au cœur des gisants de pierre morts sans confession
La rose du paysan qui saute sur une mine dans son champs
Le parfum cramoisi d’une lettre trouvée
Où rien ne s’adresse à moi ni la caresse ni l’affront

Le rendez-vous où personne n’est venu

Une armée en fuite un jour de grand vent
Le pas d’une mère devant une prison

Un chant d’homme à l’heure de la sieste sous les oliviers

Un combat de coqs dans un pays de brumes
La rose du soldat séparé de son pays

J’inventerai pour toi ma rose autant de roses
Qu’il y a de diamants dans l’eau de la mer
Autant de roses qu’il y a de siècles dans la poussière du ciel
Autant qu’il y a de rêves dans une seule tête d’enfant

Autant qu’il peut y avoir de lumières dans un sanglot
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Or je marchais sur une terre et je la sentais sous mon pied
Douce fine parfaite incomparable à l’argile
Différente du sable et rivale de l’eau
Pareille au langage de poésie en ce qu’elle ignorait la pierre
Mon pas n’y foulait point d’herbe et pourtant un parfum l’accompagnait
Elle était comme le vers sans rime ni mesure
Mystérieusement qui exhale un soupir de fleur à chacun de ses arrêts[…]
Et la terre m’a dit en son patois de terre
De ses lèvres de terre à mes lèvres d’amant
Eh quoi tu ne me reconnais pas homme je suis la même
Terre où tu jouais enfant la même terre lourde
Qui t’a caché pendant les guerres qui t’attend épaisse
Dans ses bras pour ton dernier sommeil ni rare ni
Précieuse la terre
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L’amour de toi qui te ressemble
C’est l’enfer et le ciel mêlés
Le feu léger comme les cendres
Éteint aussitôt que volé

L’amour de toi biche à la course
C’est l’eau qui fuit entre les doigts
La soif à la fois et la source
La source et la soif à la fois

L’amour de toi qui me divise
Comme un sable à dire le temps
C’est pourtant l’unité divine
Qui fait un seul jour de trente ans

L’amour de toi c’est la fontaine
Et la bague qui brille au fond
Et c’est dans la forêt châtaine
L’écureuil roux qui tourne en rond

Mourir à douleur et renaître
Te perdre à peine retrouvée
Craindre dormir crainte peut-être
De n’avoir fait que te rêver

Déchiré d’être pour un geste
Un mot d’ailleurs indifférent
Un air distrait La main qui jette
Un journal ou qui le reprend

Tout est toujours mis à l’épreuve
Rien ne sert ni la passion
Et toujours une angoisse neuve
Nous pose une autre question

Cet abime est comme un azur
Immensément démesuré
Aime-t-il celui qui mesure
L’amour de ses bras à son pré

Je n’ai pas le droit d’une absence
Je n’ai pas le droit d’être las
Je suis ton trône et ta puissance
L’amour de toi c’est d’être là

L’amour de toi veut que j’attende
Comme un drap propre sur le lit
Qui sent le frais et la lavande
Où ton chiffre brodé se lit

Que suis-je de plus que ton chiffre
Un signe entre autres de ta vie
Le verre bu qui demeure ivre
À son bord des lèvres qu’il vit
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Le monde est devant toi comme si tu le pensais sous tes paupières
Comme s’il commençait avec toi devant toi
Jeune éternellement de ton regard paisible
Et je suis là jaloux de lui de sa beauté
Avec mes pauvres photos jaunies dont tu te détournes
Pour voir les nouvelles prairies

C’est promis je ne parlerai plus du passé
Tout part d’aujourd’hui sur tes pas
Ce qu’il me reste de vie est un pli de ta robe
Rien encore n’eut lieu je te rencontre enfin
Ô mon amour je crois en toi
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Toute chose d’obscurité me parle de ton éclat
Les pièces à tâtons traversées
Les veuves
Le bitume au fond des navires
L’eau des mares
Les olives noires
La croix des ailes de proie au-dessus de la neige où tourne
Une cordée à bout de forces
Les souliers d’un mort
La haine aux ongles de nuit

Toute chose d’amertume
Le cerne violet des insomnies
Le pain refusé
Celui qui a retrouvé sa maison vide et ses baisers souillés
Le miroir au visage disgracié
La tragédie à colonnes des richesses
L’âge
Les mutilations
La jeunesse humiliée à plaisir
Les prisons où l’homme est séparé de lui-même
Toute chose de violence
L’incendie et le sang
Les barbares debout dans des villes
Les bourreaux de la femme et du blé
Les bourgades comme chevaux à coups de fouet dispersées
Le triomphe des fauves
Le rire clair des fusillades
Les membres brisés par le cuir et la volonté d’autrui
Le meurtre jeune et rouge
Les vermillons de la douleur
Tout ce qui prend au soir tombant couleur de cruauté

Pour moi pour moi parle de tes yeux bleus.
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