"Comme la bouche qui a perdu tous les mots dissemblables au baiser
Comme le gémir de n'y pas croire
Comme le refus d'être comblé
Ô parole parfaite au-delà des paroles
Altitude du chant tessiture du cri"
"[...] J'ai beau
L'écrire avec mon sang mes violons mes rimes
Et comme on ne sait plus parler dans la nuit le langage ancien des rames
Au-dessus des eaux suspendues"
"Et le poignet s'éteint du poids nouveau des larmes."
"Je vais te dire un grand secret Toute parole
A ma lèvre est une pauvresse qui mendie
Une misère pour tes mains une chose qui noircit sous ton regard
Et c'est pourquoi je dis si souvent que je t'aime
Faute d'un cristal assez clair d'une phrase que tu mettrais à ton cou"
"Et si tu respires j'étouffe
Et sur ma chair hésite et se pose ton pas"
"Le temps c'est toi qui dors à l'aube où je m'éveille
C'est toi comme un couteau traversant mon gosier
Oh que ne puis-je dire ce tourment du temps qui ne passe point
Ce tourment du temps arrêté comme le sang dans les vaisseaux bleus"
Chaque goutte d'eau de ma vie a pris le sel de ton immensité
Tandis que je parlais le langage des vers
Elle s'est doucement tendrement endormie
Comme une maison d'ombre au creux de notre vie
Une lampe baissée au coeur des myrtes verts
Mon sombre amour d'orange amère
Ma chanson d'écluse et de vent
Mon quartier d'ombre où vient rêvant
Mourir la mer
Je suis venu vers toi comme va le fleuve à la mer
J'ai sacrifié d'un coup mon cours et mes montagnes
J'ai quitté tout pour toi mes amis mon enfance
Chaque goutte d'eau de ma vie a pris le sel de ton immensité