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Sentiment partagé pour ce livre, remarquable par sa brillante écriture et cette très jolie d'amitié et d'amour. Mais compliqué pour moi qui n'entends rien aux mathématiques et quelques longueurs.
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A Kalamaki en Grèce trois destins vont se croiser : celui du petit Yannis, perdu dans son autisme, celui de sa mère Marai, submergée par ce fils si différent des autres, et celui d'Eliot qui a perdu sa fille et s'installe sur l'île pour poursuivre ses recherches sur le nombre d'Or.

Ces trois personnages sont des êtres désoeuvrés errant dans un monde qui les dépasse : Eliot cherche un sens à sa vie alors que la chair de son sang est morte en raison d'un accident stupide, il cherche à s'ancrer dans le monde et se sauve temporairement grâce au travail dans lequel il se lance à corps perdu pour mieux combattre la douleur. "Quand la mer n'est pas furieuse, nous sommes tous de grands capitaines. Lorsqu'elle se déchaine, le plus solide des trehandiri doit rentrer au port et s'ancrer. Et même en trois points." p. 23

Marai et son fils essaient aussi de s'ancrer dans le monde, mais pour Yannis, autiste, le monde est trop instable, soumis aux changements perpétuels, alors qu'il aimerait que la vie soit sans surprise, ordonnée, "Qu'il n'ait pas à affronter sans cesse des situations dont il ne savait rien, ou des gens dont il n'arrivait pas à prévoir ce qu'ils allaient dire ou faire et qui le mettaient dans des états d'immense angoisse." p. 57

Tous se raccrochent à leur environnement, ce lieu magnifique qui leur offre un semblant de stabilité. Mais un projet d'hôtel dans cet univers préservé risque de bouleverser leur équilibre.

Ce que j'ai moins aimé :

- Au début du roman, des sauts temporels, des ellipses, des résumés sur plusieurs pages compliquent la chronologie. Des passages à l'imparfait couvrent plusieurs années, puis de nouveaux passages au passé simple donnent l'impression qu'enfin l'action a débuté, mais non, de nouveaux retours en arrière dans la vie d'un autre personnage bouleversent la narration ! L'action débute réellement au bout de 30 pages quand les personnages se rencontrent réellement.

- L'auteur a voulu aborder trop de sujets qui lui tenaient à coeur, créant un trop-plein de problématiques : la beauté de la Grèce, l'amour de la philosophie, la situation économique de la Grèce, les luttes de pouvoir politique, le projet immobilier, l'autisme, le théâtre et la représentation, la religion, même la sexualité des prêtres ...

Bilan : L'enfant qui mesurait le monde fait montre d'une belle poésie, c'est un récit touchant même s'il a tendance quelquefois à s'éparpiller au détriment par exemple du très beau personnage de Yannis, qui aurait mérité d'être mis davantage en avant car "Cet enfant porte en lui toute la douleur des hommes. L'immense solitude et l'impossibilité désespérante de s'ouvrir à l'autre." A travers cet enfant, l'auteur nous éclaire sur le sens de la vie, sur notre capacité à nous émerveiller devant la beauté qui nous entoure, pour quelquefois, un instant, saisir le magnifique agencement du monde. Avoir cette impression tout à coup de tout comprendre. Pour mieux s'ancrer. Ici et maintenant.
Lien : http://www.lecturissime.com/..
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Comment parvenir à rendre deux des pires événements de la vie un bonheur de lecture ? La mort d'un enfant et l'autisme, moteur de ce roman emportent avec eux un flot de douceur et de bien-être ! Particulièrement paradoxal et pourtant c'est ce que parvient à faire cet auteur turc. Là aussi, paradoxe, c'est un Turc qui parle si merveilleusement de la Grèce et des Grecs, tout cela est délicieux comme un loukoum que je vous invite à déguster sans modération !
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L'ENFANT QUI MESURAIT LE MONDE de Metin Arditi

Sur l'île de Kalamaki, le jeune Yannis vit avec sa mère, Maraki. Chaque jour, il observe l'ordre d'arrivée des bateaux, compte les quantités pêchées et le nombre de clients du café Stamboulidis. Pour lui ces petits détails sont de la plus haute importance et ses manies bien tolérées par les habitants de l'île car Yannis est autiste.
Lorsque des promoteurs veulent construire un Palace afin de sortir l'île du marasme économique dans laquelle elle se trouve, les avis sont partagés et certains récalcitrants évoquent toutes les problématiques d'un tel projet.
Le new yorkais Eliot, dont la fille archéologue est décédée accidentellement sur cette île grecque, est architecte, et s'intéresse de près à ce microcosme insulaire.
Quelle solution trouver sans trop de dégâts pour que chacun conserve sa place ?...


Un roman d'amitié à la fois léger et profond aux personnages forts et attachants, qui souffrent tous de solitude et finissent par se rencontrer
Une écriture simple et élégante, une intrigue bien menée, des sujets poignants comme le deuil, la différence, la corruption... font de ce roman un délicieux moment de lecture.
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C'est la première fois que je lis un roman de Metin Arditi alors que son nom figure dans mon petit carnet depuis très longtemps, et que j'ai vu passer de nombreuses chroniques positives sur cet auteur, sur internet.
Quand j'ai découvert celui-ci en médiathèque, et qu'en plus j'ai vu que le sujet était encore une fois sur l'autisme, un sujet qui m'intéresse beaucoup, évidemment je n'ai pas pu résister !

Le roman est découpé en courts chapitres et se lit très facilement.
Le lecteur part dans une île grecque, Kalamaki et ne sera pas déçu du voyage. Bien entendu la Grèce est dévastée par la crise, et au loin l'Europe rend la vie des habitants encore plus difficile. En peu de temps, ils perdent tout ce qu'ils avaient réussi à construire.
Le lecteur se rapproche en particulier de trois d'entre eux.

D'abord il y a la famille formée par Maraki, une mère divorcée et son fils Yannis, qui est autiste.
Le petit garçon se rassure au quotidien en mesurant et en comptant mille choses, le nombre de pêcheurs, la quantité de poissons pêchés par chacun, le nombre de personnes installées à la terrasse du café ou à l'intérieur...Il compare ensuite les résultats d'un jour à l'autre et fait preuve d'une mémoire étonnante. L'ordre du monde le rassure.
Sa mère a repris la pêche à la palangre, un boulot épuisant depuis que son propre père ne peut plus le faire. Il faut bien vivre... Mais depuis, elle a du mal à s'occuper comme elle le voudrait de son petit garçon.
Puis il y a Eliot, un architecte américain à la retraite, venu sur l'île douze ans auparavant, pour enterrer sa fille, victime d'un terrible accident. Il n'en est jamais reparti...
Il a tout d'abord voulu poursuivre les recherches effectuées par sa fille, sur un amphithéâtre antique, des recherches autour du Nombre d'Or. Il les a ensuite étendues à toute la Grèce.
Eliot propose à Maraki de s'occuper de Yannis. Il va non seulement s'attacher au petit garçon, mais l'intéresser à mille choses, au dessin, à la mythologie, à l'apprentissage de la lecture et de l'écriture...
En parallèle, la petite île est en émoi : un projet d'hôtel de luxe pour vacanciers est en cours, mené par Andreas le père de Yanis qui est maire du village. Ce projet doit voir le jour dans la plus jolie crique de l'île. Bien entendu tout le monde en mesure l'impact économique...
Un jour en triant les anciens mails de sa fille, Eliot découvre un projet qu'elle avait imaginé et qui lui apparaît bien utopique. Il s'agit de faire construire sur l'île une université prestigieuse. Il décide, pour contrer le projet immobilier qui d'après lui ferait perdre son âme à la petite île, de présenter ce projet à la commune...
Maraki a peur elle-aussi de l'impact de cet ensemble hôtelier, sur son fils qui n'aime pas changer ses habitudes, mais aussi sur les habitants et leur bienveillance habituelle et naturelle pour Yannis. D'ailleurs celui-ci a déjà peur quand il entend son père parler du projet. Il le symbolise comme une gigantesque pieuvre et ses tentacules...
Tandis que la population de l'île s'interroge, l'amitié qui est déjà présente entre Maraki et Eliot évolue, prouvant que la gentillesse et l'écoute de l'autre peuvent faire des miracles pour transformer la vie de chacun...

Voilà un roman remarquablement bien écrit, lumineux et qui fait du bien car il nous touche par sa générosité et son attention aux autres.
Voir la population s'interroger pour savoir s'il vaut mieux avoir de l'argent en exploitant le tourisme de masse ou bien au contraire favoriser l'insouciance et la beauté, est très intéressant.
L'autisme est abordé avec beaucoup d'humanité. L'intelligence du petit Yannis mais aussi les limites de sa compréhension face aux inéluctables changements du monde autour de lui, sont montrés de manière tout à fait réaliste.
Eliot nous apprend aussi beaucoup de chose sur le nombre d'or, utilisé par les anciens en architecture pour leur construction, mais aussi par la nature elle-même, un concept mathématique qui permet à l'harmonie de régner sur terre...et à l'homme d'appréhender sa beauté.

Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Une lecture en demi-teinte... un chouilla déçue.
La quatrième de couverture m'avait pourtant convaincue : un endroit fabuleux (Kalamaki une île en Grèce), une amitié entre un homme et un petit garçon autiste et un grand chamboulement pour les habitants de l'île.
Le sujet paraissait profond, émouvant et différent. Ma première lecture traitant de l'autisme.
Finalement... très peu de profondeur psychologique, un manque de puissance et de bouleversement.
L'auteur avait pourtant de bonnes clés : Yannis, rassuré par les chiffres, compte les arrivées de bateaux, les personnes se trouvant dans le cafe de l'île, les pêches rapportées. Les habitants de l'île ont une compassion pour ce petit garçon et l'aide du mieux qu'ils peuvent. Sa mère, Maraki, forte, courageuse, qui part à la pêche toutes les nuits pour faire vivre son foyer. Puis il y a Eliot, un architecte américain, a perdu sa fille et arrive sur l'île pour l'enterrement et poursuivre son étude d'un vieil amphithéâtre. Un trio de destin brisés.
Malheureusement, a mes yeux, le récit est trop focalisé sur le projet de construction qui transformera l'île : un immense complexe hôtelier. Certains personnages, l'ex mari de Maraki, une journaliste par exemple, prennent plus de place qu'Eliot et Yannis, qui, pour moi, méritaient plus de grandeur et de puissance.
Ca ne sera pas ni un échec ni un coup de coeur... un petit bof.
Je retente ma chance tout de même avec La confrérie des moines volants du même auteur. Sa prose était classique et agréable à lire ;)
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Ce livre est une broderie de portraits harmonieux, rythmés par les chuchotements et les cris des gens, des vagues, du vent... par tous les sons se faufilant entre les pierres et les hommes. Nous y percevons ainsi :
φ des portraits de pastels accentués aux angles de pointes plus colorées, comme celles des coquelicots ou de la mer,
φ un portrait de la Grèce, tissé au fil des pages à partir du souvenir de cette douce fillette qu'elle reste dans les livres, de la catin qu'elle semble être devenue entre les mains de certains, et de la belle femme sagace à la sensualité enivrante et à la beauté harmonieuse qu'elle restera en fin de compte,
φ des portraits d'hommes et de femmes, croqués au fusain et rehaussés des couleurs de la vie,
φ une esquisse à peine effleurée perçue à travers les « regards sensitifs » d'Eliot et de Yannis, deux personnages « jumeaux » et pourtant si dissemblables si on n'y prête garde,
φ un portrait d'un monde occidental caressant les confins de l'Orient...

Cette histoire est aussi un portrait harmonique du monde en général, vu à travers les regards de chacun des personnages. Tout y est précis, mesuré, compté, ordonné, équilibré et rééquilibré. Ce monde est celui qui saute aux yeux du lecteur dès le premier abord, mais il est aussi celui de l'« entre-deux », des interstices entre les croisées de chemins, de cet « impalpable » au cœur duquel seul l'inconscient peut se glisser et s'y mouvoir : une mise en abîme dans l'abîme, une spirale sans fin, parfaite et vertigineuse. Il est le portrait de Φ (Phi), cette 21e lettre de l'alphabet grec, symbole de ce nombre d'or qui fait tant rêver les hommes.

En résumé, ce livre a été pour moi une petite parenthèse de douceur m'ayant permis de voyager très loin au cœur de la vie. Je vous le conseille.

Merci Monsieur Arditi, et merci aussi à la personne qui m'a amenée à le lire (elle se reconnaîtra si elle lit ces lignes).
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Le roman est beau : hommage grave à un pays dévasté par la crise (la Grèce) et les intrigues politiques, fable moderne sur la rencontre entre un intellectuel américain qui a perdu brusquement sa fille unique, une pêcheuse à la palangre qui lutte pour gagner sa vie et apprivoiser son fils Yannis autiste.

Le cadre fait rêver : Kalamaki baignée de criques merveilleuses, de vieux théâtres antiques et de coquelicots rouges.

Mais le tout est un peu léger et ne m'a pas fait grande impression, même cette histoire de nombre d'or n'a rien de vraiment prenant.. Dommage!

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Voici un roman court roman séduisant et sortant des sentiers battus.
Les points forts du livre :
* sa construction en chapitres courts centrés sur un sujet précis.
* son écriture limpide et délicate.
* la confrontation du global (la bataille pour ou contre l'hôtel) et du particulier (la vie intérieure et affective des trois personnages principaux : Yannis, Maraki et Elliot ).
* sa manière chaleureuse de raconter les sentiments entre les personnages.
* La mise en scène sans complaisance d'un pays en pleine crise économique.
* Les pages qui sont des digressions à caractère réflexif.
* La plongée dans la mythologie grecque.
Par contre, j'émets des réserves sur certains personnages secondaires manquant de finesse (le ministre, le père de Yannis) et un certain manichéisme au sujet de la lutte politique.
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Un conte plein de tendresse et d'optimisme, dont la base est la rencontre de 3 solitudes : un vieil homme en deuil, une mère qui a tout sacrifié à son enfant et son fils, autiste. Autour d'eux, un décor paradisiaque, une île grecque devenue la proie des promoteurs, promettant prospérité à ces gens pauvres et victimes de la crise. L'immuable est menacé par un changement brutal, l'enfant panique... Qui saura restaurer le calme et la sérénité ?
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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