Metin ARDITI est un romancier dont j'apprécie les livres. Seul problème avec cet auteur, certains de ses romans ne sont pas toujours à la hauteur de mes espérances. Soit c'est un coup de coeur soit une petite déception, mon coeur balance entre les deux très souvent. Son dernier roman «
l'enfant qui mesurait le monde » ne déroge pas à la règle. le livre a été agréable à lire mais au final il m'a manqué quelque chose pour en faire un coup de coeur.
L'histoire se déroule en Grèce à notre époque, plus exactement à Kalamaki, île au sud du Péloponnèse. Petite île sublime aux paysages de carte postale, Kalamaki et ses habitants sont touchés de plein fouet par la crise économique qui sévit dans tout le pays.
Parmi eux, trois personnages principaux abimés par la vie : Yannis, l'enfant autiste qui mesure les choses, compare les chiffres afin de pouvoir calculer l'ordre du monde. Sa mère Maraki, divorcée et dépassée par cet enfant si étrange, qui fait tout pour lui rendre la vie la plus facile possible et Eliot, architecte de renom à la retraite, en deuil de sa fille.
Des liens étroits vont se tisser entre eux alors que deux projets vont mettre la population de l'île en émoi : la construction d'un riche complexe hôtelier risquant de dénaturer totalement le paysage de l'île contre la création d'une école dispensant l'enseignement des philosophes anciens et modernes. Quel projet va l'emporter ? L'argent ou l'enseignement ?
Contre toute attente, la formidable complicité qui va se nouer entre Eliot et Yannis va aider les habitants à prendre une décision finale afin, non seulement de sauver le destin économique de Kalamaki et de ses habitants, mais aussi ramener l'harmonie entre eux.
Ainsi l'ordre du monde si précieux à Yannis sera retrouvé.
Ce roman est une sorte de fable à travers laquelle
Metin ARDITI rend un vibrant hommage à cette Grèce si belle, à son histoire, sa philosophie et bien sûr à ses habitants si profondément meurtris aujourd'hui par la crise économique. Cependant, j'ai trouvé que, même si les personnages sont attachants, ils manquent singulièrement de profondeur. le lien entre Eliot et l'enfant aurait pu être beaucoup plus développé.
L'histoire est touchante mais pas assez approfondie à mon goût avec des passages théoriques un peu barbant sur « la théorie du nombre d'or » qui n'ajoutent rien au récit.
Malgré cela, je reste tout à fait fidèle à cet auteur car je suis particulièrement sensible à son écriture et à ses histoires.