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Citations sur Avant la nuit (29)

La beauté en soi est dangereuse, conflictuelle pour toute dictature, car elle implique un climat qui franchit les limites que cette dictature assigne aux êtres humains; son territoire échappe au contrôle de la police politique qui ne peut donc y régner. C'est pourquoi elle irrite les dictateurs qui s'ingénient par tous les moyens à la démolir. Sous un système dictatorial, la beauté est toujours dissidente, car toute dictature est par nature anti-esthétique, grotesque; l'exprimer, c'est pour le dictateur et ses agents une attitude réactionnaire, d'évasion.
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Dans les dernières années de sa vie, l'univers d'Olga Andreu était, dans une large mesure, peuplé de fantômes aimés, tragiquement disparus. Sa mort [par suicide] fut peut-être un acte de vie; il y a des moments où continuer de vivre c'est se rabaisser, se compromettre, mourir de répugnance. Dans cette région intemporelle où la Sûreté de l'Etat ne pourra plus la "paramétrer", Olga a voulu entrer avec toute sa joie de vivre, toute sa dignité intactes.
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M'asseoir devant ma machine à écrire c'était, ça l'est toujours, quelque chose d'extraordinaire ; je m'inspirais (comme un pianiste) du rythme des touches, c'était elles qui me portaient. Les paragraphes se succédaient comme les vagues de la mer ; tantôt violentes, tantôt calmes, tantôt comme des ondes gigantesques qui couvraient des pages et des pages sans un seul alinéa. Ma machine n'était qu'une vieille Underwood en fer mais elle constituait à mes yeux un outil magique.
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J’avais déjà commencé mon autobiographie à Cuba, et je l’avait intitulée Avant la nuit, car je devais l’écrire avant la tombée de la nuit, puisque je vivais fugitif dans un bois. Maintenant, la nuit avançais de nouveau, de façon, de façon plus imminente. C’était la nuit de la mort. Maintenant il fallait vraiment que je finisse mon autobiographie avant la nuit.
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Marti disait que tout être qui porte la lumière reste seul; je dirais que tout être qui s'adonne à une forme de beauté est tôt ou tard détruit. la grande Humanité ne tolère pas la beauté, peut-être parce qu'elle ne peut pas s'en passer; l'abominable laideur avance chaque jour à grands pas.
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A ce moment-là, je me suis dit qu'il valait mieux mourir. J'ai toujours trouvé lamentable de mendier la vie comme une faveur. Ou on vit selon ses désirs, ou alors il vaut mieux cesser de vivre.
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Je crois que mon enfance a été d'une splendeur unique parce qu’elle s’est déroulée dans la misère absolue, mais aussi la liberté absolue : dans la forêt, entouré d’arbres, d’animaux, d’apparitions, de gens auxquels j’étais indifférent. Mon existence n’avait même pas de justification et n’intéressait personne, ce qui me laissait toute latitude pour me sauver, sans que personne ne s’inquiète de savoir où j’étais passé, ni à quelle heure j’allais rentrer. Je grimpais à la cime des arbres ; vues d’en haut, les choses paraissaient beaucoup plus belles, on pouvait embrasser le monde réel dans sa totalité ; on y jouissait d’une harmonie hors de portée lorsque l’on était en bas […]. Les arbres ont une vie secrète que seuls peuvent déchiffrer ceux qui les escaladent ; grimper sur un arbre, c’est aller à la découverte d’un monde unique, rythmé, magique, harmonieux ; vers et insectes, oiseaux, bêtes nuisibles, tous ces êtres insignifiants nous transmettent leurs secrets.
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J'ai toujours trouvé lamentable de mendier sa vie comme une faveur . Ou on vit selon ses désirs, ou alors il vaut mieux cesser de vivre .
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Certes, dix ans après, je m'aperçois que pour un expatrié il n'y a aucun endroit où l'on puisse vivre ; il n'existe aucun endroit car celui où nous avons rêvé, où nous avons découvert un paysage, lu notre premier livre, eu notre première aventure amoureuse, demeure l'endroit rêvé ; en exil, on n'est plus qu'un fantôme, l'ombre de quelqu'un qui ne peut jamais atteindre sa propre réalité ; je n'existe pas depuis que je suis en exil ; depuis lors, j'ai commencé à fuir de moi-même.
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(...) la mer était en réalité le personnage qui nous érotisait le plus; cette mer tropicale pleine d'adolescents superbes, d'hommes qui se baignaient nus parfois, ou en maillot léger. Aller au bord de la mer, regarder la mer, c'était une fête prodigieuse ou l'on savait pouvoir trouver toujours un amant anonyme nous attendant dans les vagues.
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