Citations sur Les origines du totalitarisme, Tome 2 : L'Impérialisme (2)
Le grand malheur des sans-droit n'est pas d'être privés de la vie, de la liberté de la quête du bonheur... mais d'avoir cessé d'appartenir à une communauté tout court. Leur tare n'est pas de ne pas être égaux devant la loi, c'est qu'il n'existe pour eux aucune loi ; ce n'est pas d'être opprimés mais que personne ne se soucie même de les opprimer.
Ainsi le bureaucrate fuit-il toute loi générale, affrontant chaque situation une à une, par décrets, car la stabilité fondamentale d'une loi menacerait d'établir une communauté permanente dans laquelle nul ne saurait être dieu, puisque tout un chacun doit obéir à la loi.