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Critique de Tandarica


Je viens tout juste de terminer cette lecture émouvante, très émouvante, c'est le cas de le dire et je ne sais comment évoquer ce roman sans en dévoiler la belle histoire, cette enquête menée par Brahim Fatmi (le narrateur né au Maroc et vivant en France) à partir d'un simple souvenir.
« Mais, au fond de moi, je savais que je souffrais d'un racisme hérité, entretenu par de nombreux poncifs. » (p. 93) C'est ce mal qui semble ronger de l'intérieur le narrateur.
Page 122, il y a cette référence au film « Soudain l'été dernier », réalisé en 1959 par Joseph L. Mankiewicz, avec un scénario de Gore Vidal, d'après Tennessee Williams : « Il est question d'hystérie, d'hallucinations et finalement de l'utilisation d'un sérum de vérité pour la faire remonter à la surface et donner cohérence au récit du malade. Un drame édifiant. Il est où mon docteur Cukrowicz à moi, mon psychiatre, un rôle pour l'excellent Montgomery Clift ? »
De façon subtile, le roman de Najib Arfaoui, entend nous faire comprendre, lui-aussi, que la quête de la vérité, tout comme la vérité elle-même, représentent parfois, une torture psychique.
J'ai beaucoup aimé les évocations empreintes de nostalgie des lieux de l'enfance (Tanger, Tétouan), mais si vivantes où tous les sens sont en éveil. C'est un regard lucide posé sur un monde qui a changé avec le temps.
Un roman passionnant que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire. Une belle plume, délicate et puissante à la fois.
Dans le communiqué de presse l'auteur déclare qu'il s'agit d'une « fiction qui contient certaines parts de vérité ». Ceci explique donc, à mon humble avis, l'émotion que dégage ce récit haletant, intelligent et introspectif.
Puisque « La vérité ne doit effrayer personne » (p. 177) soyons tolérants, voici ce que nous apprend ce livre. Qu'il est bon parfois de « rêver de fraternité » ! Quel bel hommage ! Et puis je tiens aussi à relever ce clin d'oeil à la promotion de la lecture de la page 198.
Pour la fin et à la mémoire de tous les déracinés qui ont souffert, je tiens à citer, à mon tour, le passage de la citation de Aimé Césaire (p. 144), tirée de son « Cahier d'un retour au pays natal » :
« Partir. Mon coeur bruissait de générosités emphatiques. Partir… J'arriverais lisse et jeune dans ce pays mien et je dirais à ce pays dont le limon entre dans la composition de ma chair : j'ai longtemps erré et je reviens vers la hideur désertée de vos plaies. »
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