Un roman policier si court qu'il pourrait s'apparenter à une nouvelle.
Je cite le prologue : "Cette enquête est l'une des premières que Joseph Morgeon a diligentées. A l'époque, il n'était pas le commissaire de police devenu presque une célébrité locale en Haute-Loire et en Ardèche. Il était basé en Languedoc, dans une petite station balnéaire en plein essor. Mais déjà, sous ses airs bourrus, Morgeon dévoilait son grand coeur."
Pour résumer, Loïc, le fils d'un pêcheur bientôt exproprié, est amoureux d'Ornella, la fille d'un promoteur véreux. Les pères ne sont pas d'accord mais les jeunes passent outre leur bon-vouloir, Ornella va atteindre sa majorité dans deux mois. Et patatras, le torchon brûle, un meurtre est commis et tout n'est pas si simple. le commissaire mettra juste un peu de bonne volonté pour que tout aille mieux. C'est plaisant à lire et on se doute bien de la fin heureuse. Une lecture de vacances.
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Malgré sa lourde silhouette, son début de brioche, il plaisait aux femmes. Mais il s'en défiait. Quelque chose d'indompté, sous l'écorce de bonhomie, rugissait en cet homme jeune. En fait il n'avait rien contre les femmes et les jugeait même plus intéressantes que les hommes, dans la plupart des cas. Son problème : il était né un tantinet misanthrope. Alors, d'ici à ce qu'on l'accuse de misogynie, il n'y avait qu'un pas, il laissait faire, il laissait dire. Son métier ne facilitait pas les choses. Il voyait et côtoyait tant de bassesses, tant de cruauté, d'inconscience tranquille vis-à-vis de son prochain, qu'il en était saturé.
Il ne voulait pas contribuer à cette misère humaine en fondant un foyer, en donnant naissance à d'autres êtres. Et pourtant... parfois, il suivait d'un regard songeur les gamines maigrelettes et rieuses, aux yeux de chat câlin. Il aurait aimé une fille. Pourquoi pas un fils ? Ca ne s'expliquait pas. C'était comme ça. Une fille, à qui il aurait appris à pêcher la truite dans les rivières fougueuses de la Haute-Loire ou de la Haute-Ardèche, une fille à qui il aurait enseigné la nature et ses hôtes, les purs, ceux qui avançaient sur quatre pattes.