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Critique de Newwavebac


Pierre Assouline - Une question d'Orgueil - *** - fini le 9 mai 2023

Pierre Assouline fait dans les genres très divers (et c'est un grand biographe) mais il se trouve qu'avant celui-ci j'ai lu le Paquebot, qui relatait de manière romancée la vie et la mort du grand journaliste Albert Londres dans le naufrage de son bateau.

Là, dans ce livre de 2012 (dont je n'avais jamais entendu parler), nous sommes dans un « roman » racontant la vie de Georges Pâques, un grand espion au profit de l'URSS. Je me souviens avoir commencé ce livre, avoir bloqué à la page 30 (ce qui m'arrive souvent, une fois passée le plaisir de la « découverte ») puis avoir entendu sur radio classique la chronique de Franck Ferrand sur Georges Pâques. Je me suis dit : « si c'est de lui dont parle Assouline, je continue le livre ». Et c'était le cas…mais sous un angle passablement exaspérant, en mettant constamment à distance le sieur Pâques en question, en multipliant les digressions concernant le narrateur (Assouline lui même ?) qui va jusqu'à flirter avec la petite fille du premier contact russe de Pâques. Pour le reste, les événements sont là mais dans une forme très « psychologisante » avec beaucoup de références et de locutions latines non explicités, comme si nous étions « entre nous »…Assouline rencontra Pâques une seule fois. Résultat, nous avons un roman assez bancal, pas du tout d'espionnage, pas du tout de procès, mais une tranche de vie où Assouline tente à chaque page de comprendre pourquoi une telle défection d'un lettré, et à le mettre sous le compte de l'orgueil, de l'envie d'exister, de compter, Pâques étant persuadé que son action aura évité la guerre entre l'URSS et les Etats-Unis, rien que ça ! Et nous avons en parallèle le « making of » du livre, sa difficulté à l'écrire, l'énigme dans lequel le narrateur est plongée. Sans compter l'absence totale d'humour (Assouline n'a aucun humour, que ce soit dans la vie et dans ses écrits) et il n'y a pas grand chose pour faire passer un récit aride et dont les digressions gâchent tout (on imagine Philippe Jaenada s'emparer de cette histoire), car mettre en parallèle la vie d'espion insoupçonné pendant 40 ans (et qui monte tous les échelons de l'administration !) et la vie d'un narrateur inconnu n'a pas d'intérêt... On se plaît, quitte à faire un roman, à imaginer si Assouline avait fait de Pâques le narrateur de sa propre vie, le fond n'aurait pas été changé, mais l'histoire aurait été bien plus prenante !
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