Citations sur Légion, tome 1 : Legio Patria Nostra (33)
« PS : je ne sais pas pourquoi je le fais aussi, mais je le fais. J’ignore si ma réponse te parviendra, peut-être que oui, ou peut-être pas. »
D’habitude, les hommes sont mystérieux, je ne dis pas qu’il ne l’est pas. Son uniforme et son choix de vie sont deux mystères déjà bien conséquents qui mettent une barrière, une sorte de protection qui forge toute une intrigue qui l’entoure. En vérité, ce soir j’ai découvert l’amant, mais pas l’homme, et encore moins le légionnaire. C’est ce qu’il a voulu, c’est sans doute ce qu’ils cherchent, lui et les autres, rien qu’ils ne puissent regretter ou chérir au-delà d’une nuit volée par-ci, par-là.
Un léger sentiment de gêne me gagne, mais très vite, je me dis que c’est stupide, après ce qu’on vient de faire, il n’y a pas de quoi ressentir ça. Mais c’est toujours ainsi. Dans la fureur d’une nuit chaude et excitée, on oublie les petits défauts qu’on voit chez soi pour se concentrer uniquement sur l’action, ce n’est que lorsque cette dernière s’arrête, que notre cerveau reprend les rênes.
Il y a un truc étrange qui se passe très souvent avec des corps qui ne s’aiment qu’une nuit, lorsque l’effort se termine, que le feu s’éteint après avoir atteint l’effusion, un silence spécial prend place. Un silence qui rend les choses délicates, comme si après avoir vécu la situation la plus intime entre deux personnes, on pouvait dire ou faire un truc de travers.
Bon sang, je crois que j’ai épuisé mon quota d’orgasme à deux pour le restant du trimestre à venir. Je souris à cette pensée, c’est le moment où mon côté sexué devrait l’attacher à ce lit pour en faire mon esclave sexuel, mais… je suis trop sympa pour lui imposer ça. Comme le dit mon père « toute bonne chose a une fin ». Dommage que cette dernière, si dure à trouver, se termine.
Je crois que l’expression « se faire baiser » prend tout son sens à mes yeux ce soir. Je ne pensais pas vivre un moment aussi intense, je me trompais. J’ai tellement ressenti et vécu en quelques instants, que je crois que mon cœur a éclaté. Certains se brisent, d’autres s’emballent, mais le mien a bien failli exploser de plaisir.
Ses mains s’agrippent à mes hanches qui possèdent quelques rondeurs mais dont je me moque. Son sexe s’enfonce loin en moi, toujours plus loin, il frotte le mien, le rend fou.
Une de ses mains quitte ma taille, elle vient se glisser dans mes cheveux qu’il empoigne, son coup de reins se fait plus imposant que les derniers. Il ralentit le pas, laissant le feu entre nous s’atténuer pour mieux l’enflammer l’instant d’après. Tristan est imprévisible, il ne me laisse vraiment aucune chance d’anticiper.
Je souris, j’ai toujours aimé faire l’amour ainsi, surtout avec des inconnus. Les yeux dans les yeux, c’est réservé pour plus si affinité, même si c’est incroyablement bon de voir l’autre perdre pied, ça l’est tout autant lorsqu’on l’imagine également.
Tristan se place entre ces dernières, son érection contre mes fesses. Il la fait glisser sur mon sexe, jouant avec la tension de mon corps et cette zone sensible qui fait jouir les filles à force de travail et de pression. Son gland appuie contre mon clitoris, un râle s’offre une escapade hors de mes lèvres, Tristan percute ma réaction. Je le maudis, il rit brièvement, et au moment où je ne m’y attends le moins, il se place à l’entrée de mon vagin et me pénètre d’un geste fluide. Profondément et avec envahissement.
Le baiser est violent, rempli de possessivité. Il est brusque et bon. Le genre de baiser qu’on obtient lorsqu’on est au bord du gouffre et désespéré. Le genre de baiser qu’on ressent jusqu’au plus profond de son être tellement il est significatif. Le cœur s’emballe, la respiration aussi, le feu nous dévore. Il s’enflamme et nous possède.