L'appel de Portobello Road

Oh, nous avons tous un musée. En nous. Le musée des êtres que nous aurions pu aimer.

Je suis un ancien professeur. Et voici ce que je disais à mes élèves autrefois: " Ne vous apitoyez pas sur le sort des auteurs et de leurs personnages, ou bien ça vous retombera dessus tel un boomerang émotionnel. Lisez Emily Dickinson avec le sourire. En lui disant merci. Merci de nous avoir donné une vision de l'existence qui était la sienne. Et rapportez ensuite de chez elle des petits souvenirs qui ne voient pas à l'oeil nu. Vous savez, comme lorsque enfant vous alliez à un anniversaire et que vous rapportiez un sachet de bonbons. Eh bien c'est pareil! Dans une bonne lecture, vous êtes invité à l'anniversaire de l'instant!"

Ce n'est encore pas pour tout de suite que j'entendrai un de mes titres à la radio, que les gens identifieront une de mes mélodies parce qu'elle leur revient sur les lèvres à un moment spécial de leur journée, ni même mon nom associé à la coqueluche actuelle des médias. Toute l'écriture de l'album de Zélie a été récupérée par un seul et même artiste. ça me révulse parce que j'ai eu l'impression qu'il s'était passé un truc fort entre elle et moi. Je veux dire une attraction qui dépasse la musique.

Les hommes n'écoutent jamais ce qu'on leur raconte.Avec de la musique, ça passe mieux. On approche juste une vérité qui est meilleure dans l'expression et meilleure dans la réception.

La création, c'est du langage. Et dans ce langage, il y a davantage de douleur que de mystère.
- Pour vous, il n'y a pas de création heureuse?
- Si. Quand vous utilisez la douleur passée.
Elle n'est plus assez forte pour vous détruire dans le présent, mais elle reste là, dans l'air, dès que vous penchez la tête un peu trop en arrière.
Alors vous pouvez la mettre dans votre chanson. Il n'y a qu'à puiser dans votre passé. dans le monde. Dans vos histoires.

On se sent toujours stupide à décevoir les espoirs que les autres placent en nous, même si on les connaît depuis trois minutes et qu'on ne les reverra probablement pas de toute notre existence.

La cérémonie du thé, vous savez, surtout si vous êtes amateurs de café en capsule, ça dure des plombes.

Et si c’était juste une façon d’échapper à toute cette merde qui ne mène nulle part ? demanda Ethan. Le succès qui ne vient pas. Les histoires d’amour. Le deuil des choses douces. La tendresse qui ne reviendra plus. Les impasses au quotidien.
– Échapper, c’est bien, dit Sébastien. C’est produire de la nouveauté.

Les Belges étaient par tempérament des individus à la fois visionnaires et très naturels, qui ne versaient jamais dans l'affectation, la méfiance ou l'ironie. Pour surmonter la nature décevante de l'existence, leur solution était simple : ils aimaient blaguer.

L’existence était ainsi : on naissait, on s’habillait et se déshabillait un certain nombre de fois, les plus téméraires se laissaient aller à la tendresse ou au courage, et les plus malins arrivaient à sortir quelques traits d’esprit mémorables, puis on mourait et l’affaire était réglée (saupoudrée de quelques regrets).La seule chose additionnelle qui valait vraiment la peine était de regarder de jolies filles s’affairer librement au-dessus de leurs jolies jambes. Et dans le désert qu’on éprouvait le reste du temps, les déclarations d’amour étaient des oasis.