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Les Caraibes : son soleil, ses plages paradisiaques. Loin de cette image de carte postale, La Blanche Caraibe de Maurice Attia nous en dresse un portrait bien différent.
Dans ce roman, nous retrouvons les héros des précédents livres de l'auteur. Huit années après leurs dernières aventures, Khoupi qui a fuit en Guadeloupe avec sa compagne Eva fait appel à son vieil ami Paco.
Oubliés les flics Marseillais, Khoupi abandonné par Eva à sombré dans l'alcoolisme et survit au gré de petits boulots. Paco, lui est devenu journaliste au Provençal.
A nouveau reunis,ils vont mener l'enquête : il faut signaler qu'on meure beaucoup sous le soleil des Caraibes. le volcan de la Souffriere qui vient de se réveiller n'en est pas l'unique responsable.
Au fil de leurs aventures, nos deux héros vont être confronté à une multitude de problèmes, morts suspectes, trafic de drogue, rien ne leur est épargne. Davantage que l'histoire en elle même c'est tout l'environnement de ce livre qui m'à intéressé, la République y est ouvertement bafouée, chacun cherche à s'enrichir grâce à de petits arrangements, le clientelisme et l'affairisme y sont rois. Les sentiments n'y ont que peu de place.
Je remercie les Éditions Jigal ainsi que Babélio qui dans le cadre de l'opération Masse Critique m'ont permis de découvrir cet auteur vraiment passionnant.
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L'été dernier j'ai découvert Maurice Attia et les trois premiers tomes de sa quadrilogie dont j'ai beaucoup apprécié la lecture.
Récemment j'ai donc acheté le 4eme tome de la série "la blanche caraïbe". L'histoire se déroule sur quelques jours de mi-septembre à début octobre 1976. Les ouvrages précédents couvraient les périodes 1962, 1967/1968 et 1970.

Pour être honnête j'avoue avoir été déçue. Je n'ai pas retrouvé l'atmosphère des ouvrages précédents. Paco et Khoupi ont vieillis sans doute. Paco s'est, disons, un peu embourgeoisé : journaliste, critique de cinéma, marié avec Irène et père de famille. Tout au contraire Khoupi a plutôt tout raté, Eva l'a abandonné , il a basculé dans l'alcool et les petits boulots.
En souvenir de leur amitié Paco accepte de répondre à l'appel au secours de Khoupi.

J'ai eu de mal à entrer dans ce livre, l'impression de ne pas avancer dans la lecture. Mon intérêt s'est enfin réveillé à un peu plus de la moitié du livre. Est-ce l'arrivée d'Irène ? J'ai réussi à trouver de l'intérêt à l'histoire et à terminer ma lecture rapidement.

Cette histoire m'a laissé un goût amère. Ambiance lourde tant au niveau du climat que de l'histoire, trop de violence, de corruption et de morts. Un sentiment d'un échec pour Paco, alors que dans les trois premiers ouvrages il m'avait donné l'impression d'être un battant.
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Je suis très heureuse d'avoir mis la main sur le quatrième et dernier tome des aventures de Paco, le policier rencontré dans Alger la Noire. Il est en effet pour moi intéressant de suivre la trajectoire de cet enquêteur, qui aurait pu rester simplement le policier qui a quitté l'Algérie et qui a continué sa vie à Marseille. Il n'en est rien. Nous le retrouvons huit ans après Paris Blues (oui, je sais, je ne l'ai pas chroniqué) et il a donné à sa vie une orientation très différente. Lessivé, une fois de plus, par sa dernière affaire à Paris, il était parti rejoindre Irène, la femme de sa vie, dans le Sud : ils sont mariés, leur fille Bérénice a six ans, et il est journaliste pour le Provençal. En bref, il est payé pour assouvir l'une de ses passions, voir des films. Ce qui m'a fait plaisir aussi est qu'il est toujours ami avec madame Choukroun, la veuve de son co-équipier, assassiné dans Alger noire. J'ai lu trop d'enquêtes dans lesquels des personnages passaient à la trappe.
Et justement… Huit ans après Pointe rouge c'est son autre co-équipier, Tigran, qui lui donne de ses nouvelles. Ce que lui, Paco et Irène ont vécu est encore vif, on ne se remet pas comme ça de ces événements, qui avaient forcé Tigran a prendre la fuite avec sa compagne Eva. Aujourd'hui, il appelle Paco au secours, Paco à qui il avait sauvé la vie à l'époque, et bien sûr, Paco ne serait pas Paco s'il ne venait immédiatement, Irène renonçant à le raisonner puisque c'est Tigran qui l'appelle.

Son arrivée en Guadeloupe est un choc pour lui – longue arrivée, dans laquelle le retard inhérent aux transports vers les Caraïbes est matérialisé par la remémoration des événements par Tigran, tous ceux qui l'ont conduit à demander de l'aide. Choc, oui, parce que si Paco a vieilli, Tigran lui s'est métamorphosé sous le coup des déceptions amoureuse, de l'alcool et des événements qui lui avaient fait quitter la France. Ce ne sont pas des Antilles de rêves que découvre Paco, c'est quasiment une zone de non droit. J'exagère à peine en employant ce terme. D'ailleurs, puisqu'il lui faut un prétexte pour se trouver ici, l'ancien policier affirme écrire un livre sur l'esclavage, ce qui nous permet de découvrir des extraits du Code noir et de mesurer ce que l'on nommait « droit » à une époque.
Paco et Tigran ne voient pas les tenants et les aboutissants de l'affaire qui les occupe de la même manière, l'un, parce qu'il a un regard neuf, qu'il voit les changements que Paco n'a pas vu, perçoit mieux le décalage de certaines attitudes, l'autre connaît les acteurs de cette comédie sanglante, parce qu'il les côtoie, vit avec eux, travaille pour eux depuis bientôt huit ans. Ce sont leurs deux voix qui alternent un temps pour nous narrer cette histoire, avant d'être rejoint par Eva, déterminée elle aussi à faire toute la lumière, avec ou sans l'aide de Paco. Un nouvel événement l'impliquera encore davantage dans cette recherche de la vérité. Ou, pour être plus juste, charge encore plus le sentiment d'urgence. Pour lui, les Caraïbes n'ont quasiment rien à envier à Marseille, et il ne parle pas du climat, mais des magouilles, des trafics, des compromissions. Ici, en Guadeloupe, les communautés ne se mélangent pas, ou si peu : il est des choses qui ne comptent pas. Il est des rancoeurs tenaces, qu'il ne faut surtout pas faire mine de négliger. Peut-on encore douter que certains soient prêts à tout, vraiment à tout, pour parvenir à leurs fins ? Non.
La conclusion de cette saga est-elle amère ? Non, elle est réaliste, crédible et l'épilogue , si elle peut surprendre, conforte cette impression.
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On retrouve dans ce roman les deux héros de la précédente trilogie de Maurice Attia : Paco Martinez et Tigran Khoupiguian, dit Khoupi. Au cours de leur dernière affaire ensemble, pour sauver la vie de Paco, Khoupi a été obligé de tuer un homme. Lui et sa compagne Eva ont pris la fuite, avant de disparaître.
Huit ans après, Paco a quitté la police et il est maintenant journaliste et critique de cinéma au Provençal. Il aspire maintenant à une vie tranquille avec Irène sa compagne et leur petite Bérénice.

Jusqu'au jour où il reçoit un coup de fil, un appel au secours de son ancien équipier Khoupi, maintenant installé aux Antilles. Sans hésiter, Paco s'envole pour la Guadeloupe, au secours de son ami.
En arrivant aux Antilles, Khoupi a été engagé comme garde du corps par un architecte, Célestin Farapati. Celui-ci se sentait menacé et recevait des lettres anonymes. Eva, quant à elle, a trouvé du boulot comme professeur d'Histoire-Géographie dans un collège voisin.
Khoupi et Eva ont vécu ces huit années d'exil de façon bien différente. Si Eva, toute en séduction, n'a eu aucune peine à s'intégrer dans le cercle social des « békés » et des « métros » de l'île, Khoupi a eu lui bien du mal à faire le deuil de son ancienne vie de flic. Abonné aux « petits boulots », le fossé va continuer à se creuser entre eux, jusqu'au point de rupture.

« L'écart entre nous s'était creusé de jour en jour. Entre son bien-être et mon mal-être. Entre son dynamisme et mon impuissance. Entre sa beauté extérieure et ma laideur intérieure. »

Après qu'Eva l'ait quitté, il a sombré dans l'alcoolisme. Jusqu'au jour où, sur le chantier qu'il surveillait, il assiste à l'ensevelissement d'un cadavre dans le béton des fondations d'un hôpital en construction. Ce cadavre n'est autre que celui de Farapati, son ancien employeur, et amant actuel d'Eva.

« J'ai décampé mais aussitôt une certitude s'est imposée : je serais le suspect numéro 1. Pourtant, je n'étais pour rien dans sa mort et je n'étais plus son garde du corps depuis des années. Mais tous savaient que je lui en voulais à mort : à lui et à sa jeune compagne. Eva.
Tous savaient que j'étais devenu une loque alcoolique depuis noytre séparation et que je travaillais comme vigile là où avait été enseveli le cadavre. »

Alors que Paco vient d'arriver sur l'île et rencontre les connaissances de Khoupi pour se faire une idée plus précise de la situation et saisir des mobiles éventuels, le directeur du port disparaît.
D'autres morts suspectes surviennent dans l'entourage de Khoupi, comme si quelqu'un avait décidé de faire le ménage.

Khoupi ayant renoncé à sa dose quotidienne de rhum, les deux amis retrouvent bien vite les automatismes et intuitions qui faisaient d'eux un binôme efficace dans la police française.

Magouilles immobilières, clientélisme, corruption, trafic de drogue, petites ou grosses malversations sur les trafics portuaires, Maurice Attia nous dresse un tableau peu reluisant des Antilles françaises, plus proches d'une République bananière que d'un département français. Je ne suis pas persuadé que la situation ait évolué favorablement depuis, connaissant la propension de l'humain à chercher toujours plus de profit et de pouvoir.

« les Antilles françaises sont des danseuses entretenues par l'État, et qu'ici, tout est affaire de fric et de combines pour en faire, de l'import-export à l'immobilier, du tourisme à l'agriculture, du petit commerce à la multinationale… Tout est trouble, et tous sont corrompus. C'est comme la pub de Canada-Dry, ça ressemble à la république, ça fait mine de respecter les lois, mais ça pue le néo-colonialisme. Si tu y regardes de plus près, tu vas y retrouver des jeux de pouvoir façon Algérie française et OAS de la part des Békés et du GONG (Groupe d'Organisation Nationale de la Guadeloupe), des extrémistes qui militent pour l'indépendance, façon FLN… »

Ce roman à plusieurs voix est mené tambour battant. A tour de rôle chacun des protagonistes prend la parole pour nous raconter l'histoire de son point de vue. le style de l'auteur est simple et direct, et ses descriptions de l'île, la moiteur du bord de mer, les soubresauts du volcan, ont un accent de vérité.

J'ai bien aimé aussi les nombreuses références à des titres de films, illustrant les titres des dossiers établis par Eva et, autre moment réjouissant, le volcanologue Haroun Tazieff en dragueur !

Les personnages sont bien dessinés, Paco, Espagnol, puis pied-noir et enfin Marseillais ; Khoupi l'Arménien, et la flamboyante Irène en qui Paco puise sa force. Et quel est donc le secret de cette mystérieuse Apolline, psychologue pour enfants, qui passe ses nuits à s'enivrer jusqu'à l'inconscience ?

« Pour avoir vécu en Algérie française, j'avais appris combien peut être dangereux le repli sur soi, et combien la haine de l'autre finissait par s'imposer à tous… Comment descendants d'esclavagistes et d'esclaves pouvaient-ils cohabiter ? Comment des fonctionnaires venus pour la majoration significative de leurs salaires pouvaient-ils supporter de vivre à proximité d'une partie de la population locale exploitée ou misérable ? Comment le christianisme avait-l pu prospérer alors qu'il s'était imposé par la force et la violence ? »

Dans ce roman, il est question de trahison, d'amour déçu, mais c'est aussi une belle histoire d'amitié, dans une île aux allures trompeuses de paradis. Bien souvent le glauque affleure sous le clinquant, et les fantômes des siècles passés, comme l'esclavagisme et le racisme ne sont jamais bien loin.
Les nombreuses explications, tant historiques sur l'histoire de l'esclavage, que géographiques sur les différentes éruptions volcaniques et les déplacements de populations qu'elles ont occasionnés sont très utiles pour appréhender le contexte dans sa globalité.
Maurice Attia signe là un très bon roman, sombre et noir, un très bon moment de lecture.
Éditions Jigal, 2017
Lien : https://thebigblowdown.wordp..
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J'avoue que ce nouveau roman de Maurice Attia me laisse quelque peu perplexe.....mais sans doute avais-je placé la barre un peu haut après la lecture il y a quelques années de sa brillante trilogie: "Alger la noire/ Pointe rouge/Paris Blues" .
Certes on retrouve les personnages récurrents des précédents romans et en particulier Paco Martinez et sa compagne Irène , bien que placée en arrière plan dans ce polar.
Seulement , voilà je n'ai pas retrouvé le souffle de la trilogie , le contexte historique dans lequel Attia immergeait ses personnages n'est pas aussi prégnant dans cet ouvrage et la présence de nombreuses scènes de sexe assez crues n'apportent strictement rien au déroulement de l'intrigue. le soufflé est retombé ...."Alger la noire" avait quelque chose de puissant , entre Didier Daeninckx et Thierry Jonquet les maîtres du polar politico/historique français. Maurice Attia nous promenait brillamment dans L Histoire , celle de la fin de la guerre d'Algérie pour se terminer dans le Paris post soixante-huitard , son incursion dans les Antilles ne m'a pas convaincue !
PS: Chez le même éditeur , je conseille la lecture des premiers Gilles Vincent, dans la veine de la trilogie de Maurice Attia , "Djebel" et "Parjures"
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Il faut un peu s'accrocher pour suivre cette histoire sans se perdre. de nombreux intervenants qu'il vaut mieux repérer très vite au risque d'être perdu dans le cas contraire. J'avoue avoir eu un peu de mal, et puis doucement, j'ai fini par intégrer les Antilles de 1976, puisque le roman se déroule en cette année. C'est une intrigue tortueuse et je pourrais reprendre à mon compte les phrases suivantes, sauf le tout début, mais vous allez comprendre pourquoi : "Paco avait trop travaillé sur cette enquête ; trop d'hypothèses se bousculaient dans sa tête. Et il était paumé." (p.186).

Évidemment, c'est le travail qui ne me va pas, ce n'est pas dans ma nature, le reste, je prends. En fait, même pas totalement, car je n'échafaudais pas d'hypothèses, j'en étais bien incapable, trop concentré à ne pas perdre le fil. C'est peut-être cela le talent de l'auteur que d'essayer de nous perdre pour mieux nous mener là où il veut. Plus j'y réfléchis, plus je me dis que c'est cela sa technique. Ouvrir plein de pistes, tellement qu'il est impossible au lecteur de deviner laquelle le mènera à la vérité. Ou alors, il faut se munir d'un carnet et d'un crayon à la manière de Columbo pour démêler le vrai du faux, mais personnellement, je préfère que l'enquêteur de papier me mène au dénouement.

Pour le reste, ce polar n'est pas gai, franchement noir, la Caraïbe n'est pas joyeuse ni même tentante. Maurice Attia en fait un descriptif loin des cartes touristiques, presque un repoussoir -mais bon, on est en 1976, les choses ont sûrement changé. Les protagonistes ne sont pas très joyeux non plus, mais l'amoncellement de cadavres n'inspire pas la gaudriole -encore que certaines pages sont très chaudes. On se demande comment tous s'en sortiront et s'ils s'en sortiront, le panier de crabes est fait de mailles très serrées et il est plein. La seule lueur, c'est la famille de Paco, Irène sa femme et Bérénice leur fille qui lui permettent de garder espoir en son retour à Marseille.

Finalement, après une relative difficulté à suivre les rebondissements, les bouleversements et les agissements des nombreux personnages, je dois dire qu'il me reste une impression d'un roman touffu, dense, fort bien mené -parfois un peu longuet, mais ce n'est pas rédhibitoire-, une histoire racontée de manière originale, des personnages complexes et manipulateurs. Un premier roman d'une trilogie à suivre.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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J'ai adoré ce livre.
C'est la première fois que je lis cet auteur et je ne l'ai pas regretté
Bien qu'au début du roman, j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire, mais au fur et à mesure de la lecture, l'intrigue faisait place, l'histoire en devenait intéressante et palpitante à tel point que j'ai eu du mal à m'arrêter de le lire.
"La Blanche Caraïbes" relate l'histoire d'un ex flic surnommé "Khoupi" (qui vit en Guadeloupe) qui fait appel à son ancien collège Paco (demeurant à Marseille) car il se trouve dans une situation délicate, sur fond de meurtre, corruption, trafic de drogue. Sans hésitation, Paco répond à son appel et débarque aussi vite que possible en Guadeloupe.

et là , tous les deux vont connaître des péripéties au cours de cette "mission".

il s'agit donc du premier polar que je lis de Maurice ATTIA et j'ai vraiment adoré.
Je ne me suis pas ennuyée une seconde, l'intrigue est très bien ficelée et je suis restée accrochée jusqu'au bout.

Merci BABELIO pour cette découverte.
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j'avais gardé un très bon souvenir de ma lecture de la trilogie de Maurice Attia.

Aussi, quand grâce à Babelio j'ai appris récemment l'existence de ce quatrième ouvrage narrant la suite des aventures de Paco, je n'ai bien sur pas résisté à la tentation de le lire. Si, j'y ai retrouvé le style de l'auteur, j'avoue avoir été déçu par la construction de ce récit et sa chute.

J'espère néanmoins que ma critique ne dissuadera pas les "Babeliens" de découvrir la trilogie noire de Maurice Attia: Alger la noire, Pointe rouge et Paris blues.
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Quelques années après « Paris Blues », l'aide que va essayer d'apporter Paco Martinez à son ami Tigran exilé en Guadeloupe où il est impliqué dans de drôles d'histoires nous ramène aux personnages de la trilogie de Maurice Attia ( Alger la noire », « Pointe rouge », « Paris Blues ») et à des sujets familiers : magouilles et pots de vin, notables corrompus, scandales immobiliers, trafics divers… Cela dans une ambiance néocoloniale délétère où l'adultère est chronique et où le rhum coule à flots ! Avec pour fil rouge le thème de l'exil, de l'errance vers une terre que l'on n'a pas nécessairement choisie.
Comme d'habitude chez Maurice Attia, c'est enlevé, rempli d'informations (un peu trop parfois, au risque de tomber dans le guide touristique), les « héros » sont attachants et l'action ne manque pas. le récit à la première personne (plusieurs premières personnes plus exactement) est vif, les références au film noir nombreuses. Certains auront par ailleurs plaisir à retrouver dans « La blanche Caraïbe » les années 70, un monde sans téléphone portable et où on empruntait encore régulièrement des DC3 ! Bref, un roman à l'ancienne, sympathique (même si Attia est moins à l'aise avec les Antilles qu'il l'était avec Alger ou Marseille) et dont j'ai quand même trouvé la conclusion un peu facile, quasiment bâclée. Puisque on nous promet une nouvelle trilogie, attendons la suite.

Lien : http://www.polarsurbains.com..
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On se souvient d'‘”Alger la Noire” où Maurice Attia ravivait les fantômes de la guerre d'Algérie, un roman noir qui marqua les amateurs du genre et qui fut largement récompensé quelques mois après sa parution. Attia est désormais de retour avec “La blanche caraïbe”, titre aussi antithétique qu'ironique qui constitue l'une des marques de fabrique d'un écrivain dont l'activité dans le domaine psychanalytique manifeste un goût évident pour les possibilités qu'offre le langage. La pétition de principe d'Attia en dit d'ailleurs long sur son expérience de l'existence : “On ne change jamais vraiment… Au mieux on explore des territoires encore vierges de sa carte du monde, au pire les marécages de son histoire… La vie est une suite d'emmerdements avec quelques moments paisibles que les gens appellent bonheur.” Pour un type qui a vu défiler des bataillons d'humains sur son divan c'est un résumé édifiant.

La blanche caraïbe” nous donne l'occasion de retrouver Paco qui a quitté la police , sa complice et enfin épouse, Irène, et l'Arménien de Marseille, Khoupi, qui fut son collègue mais reste indéfectiblement son ami. L'une des constante dans l'art romanesque d'Attia tient aux liens très forts qui unissent Paco et son entourage comme si au fond l'expérience du psychanalyste débouchait sur une vérité finalement assez simple : rien de mieux que les fidélités que nous tissons dans nos vies…

Nous sommes en 1976 et Paco est devenu chroniqueur judiciaire et critique de cinéma pour “Le Provençal”. Il profite avec Irène d'une existence plus paisible qu'auparavant mais le passé va se rappeler cruellement à lui. Khoupi est en effet au coeur d'une sale affaire qui mêle magouilles immobilières, trafics et corruption. Pour ne rien arranger son ancien collègue a sombré dans l'alcool depuis qu'Eva, sa compagne, la quitté. Ajoutez une bonne dose de rhum, de sexe, de sorcellerie et vous obtenez une affaire complètement folle qui va obliger Paco à reprendre du service. le paradis des Antilles devient à travers la prose d'Attia un marigot de la République où pataugent toutes sortes de créatures aussi peu recommandables que fréquentables. C'est acide, parfois brutal mais d'un réalisme à couper le souffle. Un roman qui tient ses promesses mais vous laisse les mains sales.
Archibald PLOOM
Lien : http://www.culture-chronique..
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