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EAN : 9782354010638
Timée-Editions (01/08/2008)
3.88/5   37 notes
Résumé :
Pendant des décennies, ils ont enfoui leurs lourds secrets…

Mars 1960 en Kabylie, le jeune appelé Antoine Berthier achève à l’aube sa dernière garde avant d’être libéré et pouvoir enfin retrouver ses parents et sa sœur jumelle qui l’attendent sur le continent.

Quelques jours plus tard, sans aucune explication, il se donne
la mort sur le bateau du retour.

En septembre 2001, on découvre à Mars... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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C'est la guerre d'Algérie, Antoine Berthier, opérateur radio du capitaine Murat prend le bateau pour rentrer définitivement chez lui. Mais, sur le bateau, il se suicide.
L'armée rend le corps à la famille en affirmant qu'Antoine est mort au combat.
En septembre 2001, un ancien de la guerre d'Algérie avant de mourir, contacte la soeur d'Antoine pour lui faire des révélations au sujet de son frère.
Sébastien Touraine, détective privé sera appelé par la soeur pour trouver la vérité. Alors, qu'il commence son enquête, plusieurs compagnons d'armes d'Antoine sont retrouvés morts en quelques jours. Ses recherches l'amèneront à rencontrer la commissaire Aïcha Sadia d'origine kabyle, qui tentera de comprendre cette hécatombe.

Un polar qui se dévore du début à la fin.
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Il est des mémoires endormies à jamais coulées dans une chape de béton et d'autres simplement coiffées d'un léger tissu prêt à s'envoler au premier vent qui passe. Quand les souvenirs des uns sont le cauchemar des autres, que ces souvenirs de sang et de mort éclaboussent violemment des certitudes encore fragiles, alors ce sang qui a coulé sur les pierres brûlantes du djebel algérien, qui n'a pas encore séché pour beaucoup, ce sang devient prétexte à une vengeance aveugle que seul le pardon pourrait laver.

Forcément, quand un jeune appelé du contingent, âgé de vingt ans, se suicide sur le bateau de retour d'Algérie, ce n'est pas anodin. Quand ses compagnons de régiment rendent le corps à la famille (la mère et la soeur jumelle) en lui disant qu'il est mort en héros, tous soudés sur leur secret et le cercueil fermé, ça l'est encore moins.

Quarante ans plus tard, en 2000 à Marseille, le privé Sébastien Touraine reçoit la soeur endeuillée à jamais qui réclame justice après avoir pris connaissance du vrai dossier, remis par un sergent de ce régiment, qui se mourait dans la culpabilité... L'enquête commence violemment avec trois autres meurtres, en simultané et liés entre eux bien sûr. Sébastien Touraine se verra adjoindre l'aide de la Commissaire Aïcha Sadia, d'origine kabyle et qui ne connaît de la guerre d'Algérie que ce que les parents ont bien voulu lui dire et surtout lui épargner. Une histoire d'amour va-t-elle naître entre ce détective cabossé par la vie, ancien commissaire aux stups et la belle Aïcha ? Nous sommes à Marseille, de l'Estaque au Vieux-Port en passant par l'arrière-pays ; pas de cigales emmiellées de lavande ici, juste un ciel bleu ou gris implacable comme l'acier du couteau qui tue, un par un, les témoins de ce drame. Au-delà de ce décor de thriller rondement mené, la guerre d'Algérie nous saute au visage dans tout ce qui ne nous a pas été dit, la violence qui engendre la folie ou comment de simples bidasses ayant fait une guerre "propre" (si tant est...) deviennent des assassins aveugles.

Jusqu'à l'épilogue apocalytique, nous avons des palpitations (et ce n'est pas une métaphore en ce qui me concerne), nous sommes malmenés, écoeurés mais emportés par cette écriture puissante qui ne nous fait grâce d'aucun détail pas même celui de nous dédouaner de notre conscience. Les cris des "torturés" résonnent encore en moi, écho violent de l'horreur qui s'est répercuté à l'infini sur ces pierres muettes comme un reproche, quelque part dans le djébel algérien. A lire absolument.

Extrait (mais j'aurais pu vous en mettre une dizaine) : " En tout cas, si tu rencontres Murat, dis-lui que nous, on doit savoir. le sang, là-bas sur les rochers, il partira jamais. Crois-en ton oncle. La vérité, ma fille, c'est plus fort que le vent et le soleil. Ça nettoie la tache et ça fait disparaître les mauvaises ombres." (pas sûr...)
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1960, un jeune soldat, Antoine Berthier, se suicide sur le bateau qui le ramène en France après dix-huit mois passé en Algérie.
07/09/2001, la soeur de ce soldat engage le privé Sébastien Touraine pour faire des recherches sur les compagnons d'arme de son frère.
le pitch est intéressant mais en définitive l'histoire n'est pas particulièrement originale. C'est un premier roman qui cumule les erreurs que l'on trouve très souvent chez un jeune auteur : donc une fâcheuse tendance à se répéter, à prendre la main de son lecteur afin de lui montrer les évidences, à créer des rebondissements peu crédibles,…
Là-dessus quelques phrases qui laissent pantois comme celle-ci (p.76) concernant un cafetier « … qui refait le monde derrière son bar, laissant jaunir ses cernes comme des fosses à merde,… ». Je ne sais pas pour vous mais moi je ne supporte pas.
Sinon une petite précision (p.50) apportée par un médecin sur l'un de ses patients : « … il se faisait des injections d'insuline, par voie sous-cutanée profonde. » J'ai récemment fermé un livre pour « un taux de tension artérielle trop élevé ». Celui-ci l'a échappé belle !!
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La guerre en Kabylie , un dépucellage militaire qui tourne aux massacres , Antoine le vit mal et met fin à sa vie avant le retour parmi les siens ...
40 ans plus tard Sébastien Touraine détective se voit confier une enquête par la soeur d'Antoine ... La guerre est fini et pourtant les témoins tombent comme des mouches et les cadavres jalonnent le chemin du détective qui remonte les traces de l'histoire....Combien de vies détruites va-t-il découvrir ?

Extrait :
"Décidément, la mort du jeune soldat semblait porter en elle bien plus qu'une simple interrogation '

" de chaque côté de la Méditerranée, les hommes ont la mémoire qui saigne encore ."

Avec une plume remarquable , Gilles Vincent nous offrent un polar divin , en véritable conteur il nous embarque dans cette histoire qui ne nous lâche pas une seconde .
Un style raffiné , sans superflus et bien accrocheur , un régal .

Extrait :
" quand on veux comprendre une histoire, il ne suffit pas d'en extraire deux ou trois scènes choisies et de se poser pour seules questions celles qui n'ont pour objet que de coller au film qu'on s'est fait de l'histoire. Ça n'est pas comme ça que ça marche. Voyez-vous , pour apprécier toute la trame qui nous intéresse, il faut commencer par le commencement, par la première heure, la première seconde et peut-être même avant. "

"C'est ça la guerre ,Aïcha.Une escalade de haine et de violence.Une saloperie sans fin ."

Bon vous l'aurez compris j'ai adoré et je ne vous en dirai pas plus , à vous de le lire et de découvrir cette histoire .Vous voilà donc averti , amis lecteurs ce polar vaut le détour, et cette plume mérite toute notre attention.Mon premier de Gilles Vincent mais pas le dernier .

Et Si vous avez aimé ce polar je vous invite également à découvrir ' seul le silence ' de Paul Colize et aussi " après la guerre " d'Hervé le Corre ....deux autres magnifiques et sombres histoires où la guerre n'est pas loin ....(oui je sais ça fait beaucoup de livres mais voilà toi qui t'aventure ici , faudra t'y faire ....) en attendant :

La guerre ,ici ou ailleurs cache de bien sombres secrets qui peuvent amener parfois à de terribles vengeances....et quoi de mieux que de bons bouquins pour ne pas oublier ....

" on ne peut traverser une vie sans en sortir abîmé '

En attendant j'adorerais retrouver Aïcha et Touraine .... Dans une autre enquête, joli Duo ...à suivre ..

" Aïcha se dit qu'elle aimait sa ponctuation,ses virgules et ses points de suspensions silencieux.Que, peut-être, il aurait peur de ses points d'exclamation à elle, de ses points d'interrogation et aussi de ses parenthèses...Elle se dit que pour aimer l'autre, il faut avoir la même respiration du texte , ce commentaire secret que chacun se fait de la vie ''

Un peu d'amour , d'espoir parmi la folie des hommes....
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On le sait, il n'y a pas de guerre propre… L'Algérie, je ne connais que des bribes, honte à moi. Tout ce que je savais, c'est que ça avait été une belle saloperie, comme toutes les guerres.

Ce roman est assez atypique et je dois dire que j'ai eu un peu de mal à rédiger ma chronique parce que j'oscille entre le "charmée" et le "déçue".

Mes déceptions vont au style de l'auteur qui, d'un côté peut me réjouir et puis me faire passer au grincement de dents à cause d'erreurs dues sans doute à son désir d'en faire trop ou à des erreurs de jeunesse.

Autant les personnages peuvent être "grands" et "profonds", autant ils peuvent m'exaspérer par leur côté "je suis grand beau et fort". Sans compter que le détective Sébastien Touraine, profondément blessé par sa précédent histoire d'amour, ait déjà envie d'embrasser la commissaire Aïcha Sadia…

Bon, je passerai sur le côté « coup de foudre » décrit de manière un peu malhabile et les autres erreurs parce que, dans le fond, l'auteur a su me surprendre et m'émouvoir.

Le fait de commencer le récit par un épisode de la guerre d'Algérie est une bonne idée, tout de suite on plonge dans l'horreur et on frémit à l'idée qu'un jeune homme soit déçu de "ne pas s'en être fait un"… L'être humain peut être aussi crétin qu'il est intelligent, on le sait.

Souvent, j'ai pensé que tout était plié et que l'auteur nous faisait comme dans un bon vieux Columbo en nous montrant tout. Et bien non, il a su jouer avec mes pieds, bien que j'aie deviné une chose importante, et ce, bien avant les policiers.

Pas de temps mort, un roman court qui se lit rapidement, mélangeant l'Histoire et le présent, le tout mené par deux policiers expérimentés : un ancien commissaire et une toute fraiche. le tout sur fond de rancoeurs vieilles de 40 ans (nous sommes en 2001).

Une lecture en deux teinte… Charmée d'un côté et embêtée de l'autre par quelques erreurs qui auraient pu être évitées à mon sens.

Malgré tout, je ne regrette pas ma lecture et je compte bien découvrir les autres ouvrages de cet auteur qui a du potentiel. À lui de faire attention à certaines choses.

Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
..."Le lit, poussé contre la fenêtre, avait laissé place à un cercueil, posé sur des tréteaux recouverts d'une toile gris anthracite. Quelqu'un avait tiré les doubles rideaux sur le soleil d'après-midi, et l'unique lampe de chevet offrait à la pièce une pénombre de circonstance." ....
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– Je suis née en 1966, quatre ans après la fin de la guerre d'Algérie. Cette guerre, mes parents m'en ont toujours tenue éloignée. Le sujet n'était quasiment jamais évoqué à la maison et, depuis deux jours, j'ai l'impression d'être devenue témoin d'une tuerie abominable. D'un règlement de comptes qui, au final, n'apporte aucun soulagement, aucune paix. Comme cette putain de guerre, en fait.
Touraine avait observé trois petites rides se dessiner sur le front d'Aïcha.
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Dans une enquête, quand on cherche le coupable, il faut chercher le menteur.
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… trente-cinq ans, bien foutue, brune aux yeux bleus avec un je-ne-sais-quoi de survolté. Des cheveux comme l’automne sur une superbe gueule de Kabyle. Un jour en jeans, le lendemain en tailleur. C’est un peu tout ça, Aïcha Sadia. Un petit bout de femme à la fois légère et grave, autoritaire et douce en même temps. Un peu comme l’Algérie finalement. Belle et tragique à la fois …
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Séduire, Sébastien, c'est vouloir être aimé à tout prix. Tous les moyens sont bons pour y parvenir, parce qu'être aimé, c'est une question de survie. En revanche, dans l'étape suivante, comme tu dis, ce qui fait peur, c'est qu'il ne s'agit plus d'être aimé, mais d'aimer. Il ne s'agit plus de recevoir, mais de donner. Il ne s'agit plus de paraître, mais d'être vraiment.
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Vidéo de Gilles Vincent
http://www.passion-bouquins.com http://www.facebook.com/pages/Blog-Passion-Bouquins/327561607257926
Entretien avec Gilles Vincent, lauréat du Prix Cezam Inter CE 2014 avec Beso de la muerte, publié chez Jigal
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