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Citations sur Mort en lisière (14)

Marcia sera un peu ivre à cause de l'eggnog. Plus tard, quand la vaiselle sera faite, elle pleurera silencieusement, toute seule, enfermée dans la salle de bain. Elle serrera dans ses bras de fête le chat bougon, que, dans ce dessein, elle aura été débusquer de sous le lit. Elle pleurera parce que les enfants ne sont plus des enfants, ou bien parce qu'elle-même n'est plus une enfant, ou bien parce que certains enfants n'ont jamais eu d'enfance, ou bien parce qu'elle ne peut plus avoir d'enfants, plus jamais. Son corps s'en est allé trop vite ; elle ne s'était pas préparée.
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«Chacun doit exister quelque part, et c’est ici que se trouve Lucy. Elle est dans l’appartement de Loïs, dans les brèches qui s’ouvrent au milieu du mur, non pas comme des fenêtres mais comme des portes, plutôt. Elle est ici. Parfaitement vivante »
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Femme d'intérieur, voilà le mot. Voilà la carte maîtresse de l'épouse, sa police d'assurance. Aurait-elle l'allure d'un pneu de camion, elle garde la maîtrise du territoire. En tant que maîtresse de maison, elle détient le pavillon, le garage, la niche et le chien qui va dedans. Elle détient les enfants de Connor avec qui elle forme un monstre invincible à quatre têtes et seize bras et jambes. Elle détient le placard où Connor pend ses vêtements, et la machine à laver à l'intérieur de laquelle ses chaussettes tournent le jour de lessive, perdant ainsi les peluches ramassées sur le tapis de bains des chambres qu'ils ont partagées, Julie et lui. Les motels sont des no man's land, ce ne sont pas des territoires. On ne peut pas les défendre. Julie a droit aux prévenances sexuelles de Connor, mais c'est l'épouse qui le possède.
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Molly et moi avions de grandes idées en ce temps-là. Nous allions changer le monde. Nous allions briser les règles, passer à travers les mailles du filet, montrer que les femmes étaient capables de réussir dans tous les domaines. Nous allions attaquer le système, obtenir de meilleures conditions de divorce, militer pour un salaire égal. Nous exigions la justice et l'égalité. Nous croyions que la loi était là pour ça.
Nous étions courageuses, mais nous comprenions les choses de travers. Nous ne savions pas qu'il fallait commencer par changer les juges.
"Hommage à Molly".
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Ils se penchent vers elle, ils la respirent: elle sent la laque, le vernis à ongles, quelque chose d'artificiel et d'exagérément sucré. De bon marché, dirait la mère de Donny. Le mot lui-même est séduisant. Dans la vie de Donny, la plupart des choses coûtent cher, mais ne sont guère intéressantes.
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Un trait a été tiré, et de l'autre côté de ce trait se trouve le passé, à la fois plus sombre et plus intensément lumineux que le présent.
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Je ne serai jamais aussi vieille, songe Joanne. Je mourrai avant d'avoir trente ans. Elle le sait de science certaine. Cette pensée tragique a quelque chose de satisfaisant. Si cela devient nécessaire, si elle n'est pas minée par quelque maladie, elle se débrouillera toute seule, avec des cachets. Elle n'est pas malheureuse du tout, mais elle a l'intention de l'être, plus tard.
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Jane était assise, le visage ruisselant de larmes. Elle se sentait perdue : abandonnée, rejetée. Leurs mères avaient fini par les rattraper et par avoir raison. Oui, il y avaient des conséquences, mais c’étaient les conséquences de choses qu’on ignorait même avoir faites.
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C’était le péché. Interdit, secret, avilissant. Malade de désir. Trois points de suspension exprimaient cela à la perfection car il n’existait pas de mots ordinaires pour le dire.
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Elle conquit rapidement un large public. Les gens l’écoutaient parce qu’elle posait les questions qu’ils n’avaient ni le culot ni la naïveté de poser eux-mêmes. Ils aimaient aussi être choqués : de sa part, on pouvait s’attendre à tout. Certains la trouvaient indiscrète, voire peu polie, mais ils ne l’en écoutaient pas moins. Plus son émission faisait d’audience, plus les célébrités véritables se pressaient pour y participer. Il fallait prendre son tour.
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