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Citations sur La théorie des nuages (40)

Il appartient à cette Société des Amis qu’un un jour lointain un juge sarcastique a nommé les Quakers, parce qu’ils tremblent parfois, respectueusement, à la pensée de la puissance de leur dieu.
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La bataille du Pacifique est l'une de ces batailles terribles qui finiront toujours trop tard, même pour les vainqueurs. Les pertes humaines sont considérables. C'est qu'il faut que les Américains s'assurent le contrôle de chaque île, et que chaque île est un cauchemar identique au précédent. Il faut débarquer avant l'aube, sur une plage bordée par une jungle trouée par l'aviation et l'artillerie navale toute la nuit durant, et qui pourtant reste là, impénétrable, opaque, obstinée dans une résistance inhumaine ; il faut traverser la plage en courant, vers la jungle d'où des adversaires invisibles en perpétuel mouvement tirent avec soin, une cartouche à fois, les silhouettes qui se détachent si bien sur le sable. Même si les plages sont courtes, c'est comme en Normandie, sauf que cela se reproduit chaque jour, il y a tout un archipel de petits débarquements de Normandie, quotidiens et terriblement meurtriers, sur toute une poussière de terres dont on n'a rien à faire, en soi, qui souvent ne sont même ni habitées ni habitables, en temps normal, mais que les impératifs de la stratégie ont transformées en possessions précieuses, vitales.
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Le temps est venu pour le volcan de s'effacer du ciel. Alors, comme s'il se souvenait, au moment de mourir, de son glorieux passé terrestre, le défunt Krakatoa se disperse à une vitesse croissante dans toutes les couches de l'atmosphère, provoquant des diffractions inédites de la lumière du soleil, inventant des aurores flamboyantes, des magnifiques couchers de soleil, qui semblent un océan de métal liquide, piqué de vert émeraude et de nuances d'ocre subtiles, des couchers de soleil comme de mémoire d'homme on n'en a jamais vu.
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Le temps de la terre et du feu est fini, le temps de l'eau est fini. Mais le volcan, lui, continue de tuer par la voie des airs. La masse chaude et humide de pierre pulvérisée par l'explosion ne disparaît pas si facilement, et le nuage qui se forme survit pendant des années. Protégé par sa taille, ce nuage qui fut un volcan n'est pas dispersé par les vents : il est lui-même une tempête de sable, d'eau et de vent. D'abord il s'étire et s'arque comme un tigre, sur une hauteur de vingt kilomètres ; et dans un premier temps il a semblé immobile ; au bout de plusieurs heures il s'allonge, comme un prédateur paresseux, sur des kilomètres d'atmosphère, écrasant sous sa masse des milliers de tonnes d'air froid, et, appuyé sur elles, il s'en va lentement tournoyer dans l'hémisphère Nord, il s'en va modifier le climat, indifférent à tout. Partout où il passe, le Krakatoa, méconnaissable, transformé en géant d'eau, de terre et de feu, fait baisser la température moyenne de plusieurs degrés : ce faisant, il provoque des inondations, il hâte en diverses contrées la venue de l'hiver, pendant plusieurs années consécutives, et perturbe toutes les saisons.
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Cependant les siècles passaient et la corporation des savants se confondait de moins en moins avec celle des prêtres ; et plus les cieux se dépeuplaient de leurs anges, plus ils perdaient leurs prodiges et leurs dieux, plus ils s'emplissaient d'hommes embarqués dans des nacelles ou des aéroplanes.
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Bien entendu on ne peut pas peindre le vent, à moins d'être chinois ; mais on peut peindre l'effet des vents : obstinément Carmichael observe les ondulations du blé mûrissant dans les plaines ; observe ces arabesques que les bourrasques dessinent sur les eaux d'un lac ; observe le gonflement des voiles et l'inclinaison des gréements sur les océans ; observe sur la terre les tourbillons de la poussière et les courbes savantes des dunes.
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Luke Howard ne sait pas qu'il vient de voir Goethe, ni Goethe qu'il vient de voir Howard. Mais cela n'a pas vraiment d'importance. Les solitaires n'ont rien à se dire ; il suffit que chacun d'eux ait communié, silencieusement, dans la contemplation des brumes irisées de Schaffausen.
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Une fois de plus, Howard est profondément étonné non seulement de la beauté déchirante du monde physique, mais aussi de cette puissance gratuite, de cette exubérance joyeuse de la Nature.
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Howard donne à ses catégories des noms latins afin que tous les savants d'Europe puissent les adopter.
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Avant lui, les nuages n'existent pas en tant que tels. Ce ne sont que des signes. Signes de la colère ou de la félicité des dieux. Signes des caprices du Temps. De simples augures, bons ou mauvais. Mais signes seulement, sans existence propre. Or on ne peut pas comprendre ainsi les nuages. Pour les comprendre, prétend Luke Howard, il faut à un moment les considérer en eux-mêmes, pour eux-mêmes. Bref, il faut les aimer, et il est en réalité le premier à le faire depuis l'Antiquité. Il est le premier à les contempler activement, et il croit pouvoir constater que les nuages sont formés d'une matière unique, qui ne cesse de se transformer, que tout nuage en somme est la métamorphose d'un autre.
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