Délicieusement pas sage !

LE VOYAGE D'UNE GOUTTELETTE...

Projetée sur sa peau,
La petite goutte d’eau
Se cache dans une mèche de cheveux,
À l’abri de sa serviette bleue !

L’homme s’allonge sur le ventre,
Sur son corps nu sent le vent
Qui par la fenêtre ouverte rentre,
Frôlant sa peau délicatement…

Sortant de sa cachette,
La sensuelle gouttelette
Se laisse tomber
Sur l’épaule hâlée.

Installée sur ce mont doré,
Elle se pâme devant la beauté
Du corps viril endormi,
Abandonné à ses envies.

N’y résistant plus, elle glisse
Sur la douceur de son dos,
Savourant avec délice
Le grain parfumé de sa peau.

Roulant dans le creux de ses reins,
Dans un balancement coquin,
Elle admire maintenant
Le galbe de ses fesses si exaltant !

Comment remonter
Jusqu’à cette butte convoitée ?
Se demande la petite goutte
Soudain emplie de doute.

Vent, mon ami, peux-tu m’aider ?
Sur moi légèrement souffler,
Pour atteindre la courbe divine
Qu’un rayon de soleil mutin illumine ?

Poussée par une rafale douceur,
Elle arrive avec ardeur
Sur la rondeur désirée…
Un moment s’en repaît !

L’homme remue légèrement,
Plie une jambe lentement,
Et la gouttelette, tout à coup,
Glisse jusqu’au genou.

Comment faire à présent
Pour se promener sur l’autre versant
De ce corps tant désiré
Que dans la douche elle a contemplé ?

Mais l’homme, dans un délicieux mouvement
Se retourne, gardant sa jambe pliée,
Et la petite goutte se retrouve propulsée
Au-dessus d’un paysage troublant !

Le spectacle de ce corps envoûtant
Rosit sa transparence bleutée.
Descendre est trop tentant…
Elle se laisse rouler.

La chute est excitante !
En bas, dans la vallée,
Elle frôle son intimité,
Douce, chaude, enivrante !

Elle finit sa course folle
Sur le ventre doux qui l’affole…
Son nombril lui offre un tendre lit,
Délicieusement bercée, elle s’assoupit…

L’homme s’étire lascivement sur le drap…
La gouttelette réveillée regarde vers le bas,
Entre les belles jambes allongées
L’intimité grisante dévoilée…

Sa transparence à nouveau rosit,
Puis elle se laisse glisser
Vers la chaleur du doux duvet
Où, lentement, elle s’évapore, ravie !