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sur 1141 notes
J'aurais peut-être dû relire le résumé avant de commencer le roman, moi… Nous sommes à Pripiat…

Pripiat ? Ce nom éveille un écho en moi…

Tout à coup, les sirènes d'alerte retentissent dans mon crâne : je suis dans la ville fantôme, à quelques kilomètres de la centrale nucléaire de Tchernobyl et je n'ai pas de compteur Geiger avec moi, ni aucune protection.

Irradiée j'ai été.

Ce thriller m'a irradié, en effet. Un thriller qui mélange allègrement le roman policier, le roman d'action, d'espionnage, de roman noir, d'écologie, de guerre civile, de conflits entre peuple frères et de folie Humaine.

La recette est excellente, imparable, on dévore le roman même si, parfois, devant certains comportements, on a envie de vomir.

M'emmener en Russie dans un roman, c'est déjà me conquérir une fois, mais me faire passer la frontière Ukrainienne pour me déposer en zone d'exclusion, me parler un peu de politique, de conditions sociales, de l'ex-URSS et de l'accident d'avril 1986, c'est m'offrir des pralines délicates sur un plateau en or massif. Je me suis régalée.

Ne me demandez pas ce que je faisais le 26 avril, nuit de la catastrophe, je n'en ai plus aucun souvenir ! Trop jeune pour m'en souvenir et sans doute plus intéressée par les dessins animés que l'actualité, même brûlante.

L'auteur a mis les petits plats dans les grands, a soigné ses personnages, a soigné sa mise en scène, a soigné les décors à tel point que j'avais l'impression d'être à Pripiat, ce qui m'a fait flipper grave quand même.

D'ailleurs, j'ose le dire, durant toute ma lecture, j'ai flippé, mes tripes se sont serrées, j'ai eu mal au coeur, même si j'ai pris mon pied littéraire. Hélas, tout n'est pas que fiction et penser à quoi nous avons échappé alors que d'autres n'avaient pas d'échappatoires ou n'ont même pas survécu, ça fait froid dans le dos.

La plume est caustique, amère, le constat est sans fard, non maquillé et tout en suivant les enquêtes d'Alexandre Rybalko et de Melnyk, l'auteur nous dresse un portrait au vitriol de la Russie et de l'ex-URSS. Pas en mettant en cause le pays ou ses habitants (bien que certains…), mais ses différents dirigeants qui se sont succédé et qui ont foutu la vérole à tous les niveaux.

Anybref, la plume de l'auteur sait très bien vous expliquer les petits travers de l'Homme, les corruptions, les magouilles, les secrets bien gardés, les bassesses et tout ça tourne toujours autour du pouvoir et surtout de l'argent.

Glaçant… Oui, le roman est glaçant, tout en étant magnifique. Rien ne nous est épargné et l'auteur à l'art et la manière de nous faire comprendre la noirceur humaine, même si on la connait déjà.

Un thriller roman noir dur, froid, âpre, intelligent et des plus instructifs. le dosage entre la politique, la psychologie, l'écologie, l'enquête, la corruption, le passé et le présent sont savamment dosés et aucun ingrédient ne prend le dessus sur les autres.

En fait, c'est plus qu'un simple thriller, plus qu'un simple polar, plus qu'un simple roman noir, plus qu'un roman historique. C'est tout ça à la fois et c'est bien plus encore.

Sortez vos compteurs Geiger et aventurez-vous dans la zone d'exclusion en retenant votre souffle afin de ne pas soulever trop de poussières radioactives…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Alors que des touristes visitent Tchernobyl, un cadavre est découvert suspendu à un bâtiment. Les mutilations sont effroyables. Deux enquêtes sont menées en parallèle : celle de la Police et celle d'un enquêteur privé. Les investigations vont relier ce crime aux meurtres de deux femmes, la nuit de l'explosion de la centrale, en 1986.


Ce livre est inclassable. C'est un thriller, mais c'est aussi un ouvrage historique, géopolitique et sociologique. J'ai eu la sensation d'être dans une dimension parallèle alors que Morgan Audic décrit des faits existants. Ma première surprise a été de découvrir que des personnes allaient volontairement sur le lieu de la catastrophe, alors que c'est extrêmement dangereux. J'ai appris aussi, avec effroi, que des gens vivent encore à proximité et l'auteur explique les conséquences sur la population. On se croirait dans un livre d'horreur tant les conditions de vie et les effets de la radioactivité sont effarants. La partie contemporaine se déroule pendant la guerre du Bondass. La nuit de l'explosion est dépeinte précisément, on sent que l'auteur s'est énormément documenté et j'ai vraiment pris conscience que je ne savais rien sur le sujet. C'est tout un pan de l'Histoire de l'Ukraine qui est révélé. Ce thriller traite également de trafics qui font froid dans le dos.


En ce qui concerne l'intrigue, le suspense est mené de main de maître. L'enquête actuelle est menée en période de conflit entre la Russie et l'Ukraine, dans un climat dominé par la corruption. Celle de 1986 a eu lieu à l'époque de l'URSS, avec les méthodes soviétiques. J'ai ressenti la pression constante et oppressante sur les protagonistes […]


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Une excellentissime lecture. le climat est anxiogène, gris et toxique. Une atmosphère qui dépeint de manière ultra-réaliste la catastrophe de Tchernobyl et ses conséquences. C'est très bien documenté. L'histoire passionnante se lit en apnée et les protagonistes sont très attachants. Aucuns points négatifs dans ce roman. Un auteur à suivre.
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Lors d'une visite touristique à Prypiat, en Ukraine, un cadavre est découvert, suspendu à la façade d'un immeuble, à la vue de tous. le Capitaine Melnyk, aidé de la jeune officier Novak, sont chargés de l'affaire. La victime s'appelle Leonid Sokolov, et fait troublant, sa mère a été assassinée trente ans plus tôt, dans la même ville, la nuit-même de l'explosion de la centrale de Tchernobyl.
De l'autre côté de la frontière, à Moscou, le policier Rybalko est engagé par Vektor Sokolov, riche homme d'affaire et père de Leonid, pour enquêter à titre privé sur le meurtre de son fils. Vektor est convaincu que l'assassin est le même que celui de sa femme, et il veut que Rybalko le trouve... et le tue.

Tchernobyl est un nom qui a de quoi faire frissonner. Quand on y réfléchit bien, c'est le décor parfait pour un thriller. le drame est connue de tous, le spectre de la radioactivité est une menace invisible constante, et il y a assez de zones d'ombre pour laisser place à l'imagination. Morgan Audic semble s'être bien documenté sur la région et son histoire depuis la catastrophe jusqu'à nos jours. le plus édifiant est sans doute la façon dont la population locale a appris à vivre avec la radioactivité.

La région de Tchernobyl a des allures de post-apo avec ses ruines, sa végétation erratique, sa poussière et sa rouille. Un décor fantomatique mais pas sans vie. Les bêtes sauvages y pullulent, faute de prédateurs, et, malgré les radiations, des natifs de la région reviennent s'y installer en petits groupes. Il y a également les patrouilles de l'armée et les fameux Stalkers, terme rendu célèbre par le roman des frères Strougatski, et par les jeux vidéo, désignant les gens qui explorent la région à la recherche de sensations fortes ou, plus banalement, pour du trafic.
Un décor parfait, donc, presque fantastique, voire mystique, et pourtant bien réel.

L'enquête est très prenante. le fait d'avoir deux enquêteurs aux méthodes et aux objectifs différents, travaillant chacun de leur côté, est un ressort classique, mais éprouvé, pour gérer efficacement le rythme et le suspens. Les révélations de fin de chapitre donnent envie d'en lire toujours un de plus et, comme ceux-ci sont courts, on ne se fait pas prier... C'est le genre de bouquin qu'on ne lâche pas facilement !
Il y a de l'action et quelques scènes chocs. Les coeurs sensibles feraient bien de s'accrocher. Vous saurez tout ce que vous vouliez savoir (ou préfèreriez ignorer) sur les effets de la radioactivité sur l'homme.

Je remercies Babelio et les éditions Albin Michel pour m'avoir permis de lire ce roman avant sa sortie en librairie. J'ai adoré.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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Voilà un écrivain français dont on fait peu de cas alors qu'il est manifestement talentueux !!

Et ce livre m'a particulièrement fascinée ! Non pas seulement par le sujet qu'il aborde mais cette façon toute en aisance qu'a Morgan Audic de se mettre dans la peau et les pensées des personnages slaves dont la culture n'est pas proche de la nôtre !

Ce thriller est brillant et j'aimerais (ou j'aurais aimé) qu'une suite lui soit donné !

Auteur que je vais suivre et dont je vais attendre les livres avec impatience !
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De bonnes raisons de mourir de Morgan Audic est un polar à couper le souffle, l'action de cette histoire se passe dans la zone contaminée de Tchernobyl. Fini les sauts en parachute et le saut bungee car les émotions fortes se passe dans la zone irradiée et les villes interdites pour la plus grande folie de ces touristes déjantés. Comme le dit un personnage du bouquin Tchernobyl est une avant-première de la fin du monde et tout ce territoire isolé ne sera habitable que dans 25,000 ans. J'ai appris qu'il y a une guerre qui n'en finit pas entre les pro-russes et les volontaires ukrainiens au Donbass. Un double meurtre a lieu en 1986 pendant l'explosion de la centrale et le coupable court toujours un policier russe et un inspecteur ukrainien chacun de leur côté traque le tueur pour le plus grand plaisir du lecteur, un roman sans jeu de mots explosif et addictif qui ne demande qu'à être dévoré, Bravo.

P.S.
Le monde a oublié tous ces pompiers volontaires qui ont sauvé l'Europe du pire ayons une pensée pour ces héros qui ont démontré un courage exceptionnel tout en sachant qu'une mort les attendaient.
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Un excellent polar, de type thriller. Son lieu le rend autant dépaysant qu'instructif: c'est à Pripriat en Ukraine que l'on retrouve un (premier) corps mutilé et mis en scène. Pripriat ne vous dit rien ? Si on dit plutôt Tchernobyl, URSS ? Ahhhh oui ! Donc, on retrouve un corps dans cette zone encore aujourd'hui interdite car fortement irradiée. La police locale enquête. Les flics qui sont coincés à oeuvrer dans cette zone sont dans une disgrâce dont ils n'aspirent qu'à sortir. le père de la victime, un riche ex-ministre russe, mandate un flic moscovite originaire de Pripriat qui n'a plus rien à perdre, pour tenter de découvrir et assassiner le meurtrier. En cours de route, vous apprendrez plein de trucs sur la catastrophe de Tchernobyl et sur la situation politique entre la Russie et l'Ukraine. Et les flics sont attachants. Et la fin est beaucoup moins prévisible que ce que vous pensiez.
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Un gros coup de coeur pour ce roman qui mêle polar, rappels politiques et alertes écologiques.
L'action se situe pendant la guerre au Donbass (les pro-russes ne veulent pas entendre les revendications pro-européennes des révolutionnaires qui ont renversé le pouvoir en place). Un cadavre a été trouvé : un homme mutilé, suspendu à un immeuble ... à Pripiat : oui ce nom vous dit quelque chose, c'est la ville la plus proche de la centrale nucléaire de Tchernobyl qui a explosé en avril 1986.
Normalement, sauf autorisation spéciale, personne ne peut se rendre dans la zone d'exclusion, zone où la radioactivité est encore trop importante. Pourtant dans ce pays où la corruption est partout, cette zone est une passoire : entre gamins avides de sensations fortes, braconniers et trafiquants divers (bois, métaux, ...), sans oublier les touristes bien sûr, il y a beaucoup de passage!
Une enquête bien ficelée avec deux enquêteurs aux motivations bien différentes : le policier ukrainien Joseph Melnyk et le russe Alexandre Rybalko recruté par le père de la victime.
J'ai particulièrement apprécié cette présentation d'un pays déchiré par la guerre et la misère économique et de ces deux hommes : lucides quant à l'absurdité de la situation politique mais aussi plein de bon sens et de recul sur la mère patrie, les valeurs inculquées sous l'ère soviétique et le gâchis pour leur pays.
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Alerte, alerte, arrêtez tout. Vous aimez les polars, alors vous allez adorer celui là.

Ouahhh. Cela fait une éternité que je n'avais pas lu un tel polar. Une ambiance, des personnages, une histoire, des crimes. Je n'ai rien vu venir jusqu'au dernier moment. Cela fait vraiment plaisir de découvrir un nouvel auteur. Je suis sûre qu'un film va en être tiré. C'est très noir. Pas tant par les crimes car les descriptions sont assez limitées mais par le lieu, le désespoir des personnages, la misère de ces  gens... Mais il y a aussi des clins d'oeil, de l'humour comme cette référence à Madame Bovary p332.

Un cadavre est découvert. Deux hommes se lancent à la poursuite du meurtrier.

On est dans la zone de Tchernobyl. Une zone qui est devenue une zone de développement économique. Et oui le fer, le cuivre, le bois tout ce qui est possible est écoulé dans le monde entier. Ayant été en Russie à une époque, je n'ai aucun problème à imaginer que cela soit possible. En même temps, cela fait froid dans le dos.

Bref cette enquête va mener au jour de l'accident de Tchernobyl. Et des dizaines d'années après, ce crime va remuer beaucoup de choses.

Mais en dehors de cette enquête et du dénouement menés de main de maître, c'est ce rappel de ce que fut et de ce qu'est encore Tchernobyl. Moins de 40 ans après... l'Allemagne arrête ses centrales nucléaires et la France, elle, parle d'en construire de nouvelles...

Quelques extraits pour vous donner l'ambiance et envie.

A Strakholissya, par un de ces curieux emballement du génie humain pour transformer la merde en or, des promoteurs avaient acheté pour une bouché de pain des terrains qui donnaient sur les rives de ce que l'on surnommait "la mer de Kiev", un lac artificiel de cent kilomètres de long formé par le barrage de hydroélectrique de Vychlorod, afin d'y faire construire des résidences secondaires hyperluxueuses pour les riches habitants de la capitale ukrainienne. Comme le lac s'etendait jusqu'à Pipriat, on aurait pu croire que personne n'aurait voulu s'installer près des berges. Et pourtant ils étaient des dizaines et des dizaines à payer à prix d'or leur petit bout de la Riviera de Tchernobyl.
Le diable en riait encore. p. 98-99

Avec amertume, il se dit que le monde se souvenait de dictateurs, de joueurs de foot brésiliens et d'artistes peignant des carrés blancs sur fond blanc mais que personne ne pouvait donner le nom d'un seul de ces hommes qui avaient sauvé l'Europe d'un cataclysme nucléaire sans précédent. Qui connaissait Alexeï Ananenko, Valeri Bespalov et Boris Baranov? Qui savait qu'ils s'étaient portés volontaires pour plonger dans le bassin inondé sous le réacteur 4, pour activer ses pompes et le vider de son eau avant que le coeur en fusion ne l'atteigne? Qui savait que si le magma d'uranium et de graphite s'était déversé dans le bassin, il se serait produit une explosion de plusieurs mégatonnes qui aurait rendu inhabitable une bonne partie de l'Europe?
Qui le savait?  p. 208

Je ne pensais pas qu'on avait encore un de ces vieux bidules de sovok. ...En argot russe le mot sovok pouvait se traduire par "pauvre ringard soviétique".  ... L'archiviste avait la vingtaine. Il appartenait à la génération  Coca-Cola' iPhone et internet, qui considérait d'un oeil narquois les vestiges du monde d'avant. Sovok, les vieilles Lada bringuebalantes, Sovok, l'Homo soviéticus. p 258 /259
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Un très bon polar, dépaysant, palpitant et bien construit.
Un cadavre mutilé est découvert à Prypiat, ville-fantôme d'Ukraine, et nous avons droit à non pas une, mais deux enquêtes sur ce meurtre ! (Déjà, j'ai adoré ce double traitement de l'intrigue). Vu que ça se passe en ex-URSS, on croise des mafieux, des nazillons, des vétérans d'Afghanistan et de Tchétchénie ; et aussi des Babouchkas adorables, des écolos énervées et des médecins dévoués. Et un flic intègre et un autre qui l'est un peu moins.
C'est l'occasion, pour Morgan Audic, de nous emmener en voyage dans la zone d'exclusion de Tchernobyl, à l'instar de ces touristes amateurs du malheur des autres (j'écris cela, mais je ne peux pas m'empêcher d'être fascinée par les images de ces villes et villages où la Nature -irradiée- a repris ses droits. Comme le dit l'un des personnages : "Venir dans la zone, c'est assister à l'avant-première de l'apocalypse. A ce que sera le monde sans nous, un jour."). Cependant, nul voyeurisme chez l'auteur : le site n'est pas qu'un décor, et l'on sent le respect et l'émotion qu'il éprouve pour lui. J'ai beaucoup apprécié la reconstitution de ce cadre pittoresque, et de la vie (telle que je l'imagine) en Ukraine. Il est aussi question d'Histoire, évidemment, de la catastrophe de Tchernobyl à la guerre du Donbass, en passant par l'effondrement de l'URSS -Morgan Audic étant prof d'Histoire-Géo, il a effectué un minutieux travail d'historien sur toute cette période, et ceci explique tout cela. Et non seulement il raconte bien, mais il nous instruit également beaucoup (quel super prof !).
Enfin, hors de ce cadre si original, il y a l'intrigue bien tordue, la double-enquête, les pistes multiples, les rebondissements saisissants, et les personnages fouillés -et aussi, des révélations sur la radioactivité qui font froid dans le dos ; tout ce qui contribue à dévorer ce roman comme une grosse vatrouchka.
Bon appétit !
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