AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782226484864
384 pages
Albin Michel (20/09/2023)
3.61/5   381 notes
Résumé :
Archipel du Svalbard, Longyearbyen, la ville la plus au nord du monde. On découvre le corps d'une femme vraisemblablement déchiquetée par un ours.

Norvège continentale, les îles Lofoten. Le cadavre d'une ex-journaliste est retrouvé sur une plage isolée.

A priori rien ne lie ces victimes si ce n'est qu'elles s'intéressaient de près aux mammifères marins. L'une était doctorante en biologie arctique, l'autre, à la tête d'une agence d'excur... >Voir plus
Que lire après Personne ne meurt à LongyearbyenVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (112) Voir plus Ajouter une critique
3,61

sur 381 notes
°°° Rentrée littéraire 2023 #16 °°°

Direction la Norvège arctique. Archipel du Svalbard, sa capitale Longyeabyen, la « ville » ( seulement 2400 habitants ) la plus septentrionale de la planète, sa nuit polaire hivernale, ses anciennes cités minières, son université en études de biologie arctique, sa réserve mondiale de semences. Une étudiante y est retrouvée morte. Des milliers de kilomètres plus au Sud ( mais toujours au-delà du cercle polaire ), les îles Lofoten qui vivent au rythme de la pêche au skrei. le corps d'une autre femme est retrouvée.

Deux enquêtes, deux enquêteurs aux fortes convictions qui ne croient pas aux versions initiales, trop faciles. Lottie Sandvick, flic pugnace qui semble avoir « fui » un passé douloureux en mutant au Svalbard, territoire réputé à l'abri des assassinats et morts crapuleuses, a l'intuition qu'il y a quelque chose qui cloche dans la mort de l'étudiante attribuée à un ours. de son côté, le journaliste reporter de guerre Nils Madsen n'admet pas que son ancienne amoureuse ait pu se suicider. Evidemment, les deux morts suspectes le sont réellement, évidemment elles sont liées, évidemment les deux enquêtes vont se croiser.

Incontestablement, Morgan Audic maitrise son sujet. Les reconstitutions de ses terres arctiques reculées sont très immersives, on a l'impression de voir les lieux décrits, de saisir les ambiances très particulières de la nuit hivernale polaire, de comprendre les dynamiques territoriales. L'intrigue enquêtes en elle-même est solidement construite avec de nombreuses fausses pistes crédibles qui nourrissement l'avancée du récit et permettent d'appréhender la vérité.

Mais voilà. J'avais sans doute trop d'attente tant j'avais adoré le précédent polar de l'auteur, de bonnes raisons de mourir, qui se déroulait dans la zone d'exclusion irradiée de Tchernobyl. Cette fois, j'ai trouvé que ça ronronnait un peu trop, que la trame polar était très classique. Je ne me suis jamais ennuyée, mais ne me suis pas sentie impliquée à 100%.

La faute sans doute à mon passé de lectrice qui a déjà lu pas mal de polars arctiques écrits par des romanciers français : Mo Malø et sa quadrilogie au Groenland inaugurée par Qaanaaq, ou encore Caryl Férey et son Lëd qui explore la Sibérie. Bien que les pattes d'auteurs cités soient très différentes de celle de Morgan Audic, plus sobre et géopolitique, ces lectures antérieures ont quelque peu façonné mon imaginaire arctique ... et une sensation de déjà-lu s'est imposée tout au long de ma lecture de ce troisième roman de Morgan Audic.

Au final, ce qui m'a le plus intéressé, c'est le talent de l'auteur à intégrer et manier des thématiques passionnantes : celles liées à des préoccupations environnementales ( réchauffement climatique, pêche à la baleine décriée, échouage de cétacés pour causes anthropiques ) et géopolitiques post guerre froide avec la présence russe symbolisée par Pyramiden, enclave soviétique devenu ville fantôme dans le Svalbard mais dont la présence de quelques gardes russes brandit encore l'étendard russe. le dénouement est malin, brassant toutes les possibilités offertes par la vision panoramique très réaliste que propose l'auteur.

Ma notation est un peu « fraîche » car il m'a manqué l'étincelle qui fait décoller une lecture et vibrer au diapason des personnages, mais je suis persuadée que ce polar enthousiasmera le plus grand nombre.

Lu dans le cadre d'une Masse critique Babelio
Commenter  J’apprécie          12514
Pour un dépaysement, ce thriller est un vrai dépaysement dans lequel Morgan Audic nous entraîne dans le sillage de deux victimes.
Le corps dans un sale état de la première, vraisemblablement déchiquetée par un ours, a été retrouvé sur l'archipel du Svalbard, près de Longyearbyen, dernière ville avant le pôle Nord, autant dire que le climat n'y est pas vraiment tropical.
Une partie du job de Lottie Sandvik, enquêtrice des services de police du gouverneur du Svarland consiste à faire en sorte que la cohabitation avec les ours se passe le mieux possible en gardant à l'esprit que le pire peut toujours arriver comme cela semble venir de se produire. C'est elle qui est donc chargée de mener l'enquête pour la mort d'Agneta Sorensen, vingt-six ans, originaire de Tromsø, étudiante à l'UNIS, l'université du Svalbard où elle préparait un doctorat en biologie arctique. Son dernier message sur Insta : « On n'imagine pas toute la cruauté qu'il peut y avoir chez l'homme. »
Le deuxième cadavre découvert, celui d'une ex-journaliste, a été trouvé, à des milliers de kilomètres de là, sur une plage isolée des îles Lofoten, en Norvège continentale. Après autopsie, la thèse du suicide a été retenue.
Pour Nils Madsen, cette nouvelle est inconcevable car, après avoir été reporter de guerre aux côtés de Nils, couvert les conflits les plus durs sur tous les continents, Åsa avait décroché et trouvé son salut huit ans plus tôt dans les Lofoten après avoir plongé avec les orques. Elle était depuis, à la tête d'une agence d'excursions en mer, à Svolvaer, la capitale.
À priori, rien ne lie ces victimes, si ce n'est qu'elles s'intéressent de près aux mammifères marins...
Il se trouve que nos deux enquêteurs sont aussi motivés et entêtés l'un que l'autre, la flic n'est pas du tout convaincue par cette attaque d'ours, et le reporter de guerre ne peut envisager que son ex-collègue se soit suicidée.
Il va leur falloir effectivement beaucoup de pugnacité s'ils veulent élucider ces deux fins tragiques les conflits politiques étant prêts à rejaillir. Ils vont se retrouver vite confrontés à cette triste réalité que la nature est une marchandise et ses défenseurs des cibles de choix.
J'ai été happée dès le début, d'une part par la découverte de ces territoires du grand Nord où le soleil ne se lève pas pendant des semaines, que l'on connaît si peu, et par leur mode de vie. Vendu sur le papier comme un petit paradis glacé, mais où la réalité est autre…
On aimerait se prendre à rêver devant ces paysages magnifiques et cette faune de toute beauté, qu'il s'agisse des oiseaux, des ours ou des baleines, orques, cachalots ou bélugas mais une menace plane…
Personne ne meurt à Longyearbyen est un thriller glaçant, non seulement par les températures sous lesquelles il se déroule mais surtout par la cruauté et la cupidité dont se révèlent capables les hommes lorsqu'il s'agit d'assouvir leur désir de s'enrichir ou d'asseoir leur pouvoir.
Sous couvert de préservation de coutumes ancestrales, combien d'animaux en ont et en font toujours les frais ?
Glaçant, et pourtant le réchauffement climatique est là, déjà bien installé. Pour preuve, ces ours qui s'approchent de plus en plus des endroits occupés par les humains pour y trouver de quoi se nourrir, la banquise reculant chaque année et la chasse aux phoques se complexifiant donc pour ces plantigrades.
Morgan Audic, en nous plongeant dans ces confins sauvages de l'Arctique nous ouvre un univers fascinant quasi irréel qu'on aimerait tant voir préservé !
Outre l'intrigue menée de main de maître avec une résolution tout à fait inattendue, l'auteur a su distiller tout au long du récit quantité de faits fort instructifs et intéressants. C'est ainsi que j'ai pris connaissance du fait que depuis les années 1930, la Norvège avait laissé s'installer une enclave russe sur son territoire, sur l'archipel du Svalbard, et que le village russe de Barenstburg organisé autour d'une mine de charbon résistait encore et toujours à l'occident !
Si j'étais au courant de l'existence de cette Réserve mondiale de semences, cette chambre forte souterraine creusée près de la petite ville de Longyearbyen, j'ignorais qu'en mai 2017, celle-ci avait été inondée à cause du réchauffement climatique, le pergélisol, la couche de terre qui ne dégelait jamais ayant fondu…
Bien d'autres éléments encore interfèrent dans le roman, rehaussant toute la crédibilité de cette lutte acharnée que doivent mener les écologistes.
Personne ne meurt à Longyearbyen de Morgan Audic a été pour moi un immense coup de coeur et je remercie pour cette lecture passionnante Babelio et les éditions Albin Michel.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
Commenter  J’apprécie          1064
Personne ne meurt à Longyearbyen car chacun y sort OBLIGATOIREMENT armé d'un fusil. A cause des ours qui ont parfois une petite faim à assouvir. 1000 ours polaires cohabitent avec 3000 habitants sur l'archipel de Svalbard.

Cet archipel administré par la Norvège est à 1000 kilomètres au nord de Narvick. C'est un territoire neutre, démilitarisé, où n'importe quel pays est libre d'exploiter les ressources locales comme la Russie qui y gère des mines de charbon. A l'époque de l'URSS la population russe y dépassait la population norvégienne. Aujourd'hui 3 consulats russes administrent les mineurs, souvent issus du Donbass, et donc partagés entre russes et ukrainiens … Situé géographiquement à l'ouest de la Norvège, ce territoire se trouve stratégiquement proche de la Russie.

Depuis le déclenchement de « l'opération spéciale en Ukraine » la conjoncture s'est refroidie à Longyearbyen. le gel des transactions financières interdit aux russes de l'archipel d'utiliser leur cartes de crédits et les Distributeurs de Billets.

Simultanément le réchauffement climatique ouvre des perspectives économiques et logistiques qui suscitent des convoitises et placent Svalbard au coeur de l'échiquier mondial.

Les températures sont polaires sur l'archipel et les nuits hivernales fort longues. C'est un vrai désert médical et chaque malade, chaque femme enceinte, chaque vieillard est transféré en Norvège…. Personne ne meurt à Longyearbyen

C'est dans ce contexte, très clairement exposé par Morgan Audic, enseignant d'histoire et géographie, que se déroule ce thriller, reçu à l'occasion d'une « Masse critique » spéciale.

Sans divulgacher l'intrigue, découvrir le cadavre d'une étudiante grignotée par une ours est une anomalie statistique car les femelles sont (comme chacun le sait) moins gourmandes que les mâles et ce détail attire l'attention de la police … de plus cette suspecte est morte non pas d'indigestion, mais d'un coup de feu …

Ce roman est un vrai coup de coeur : didactique, écologique, original, politique, chaque chapitre rebat les cartes et alerte le lecteur sur les enjeux climatiques, économiques et militaires. le lecteur en sort bien documenté, c'est un livre « intelligent ». L'écriture est fluide et précise, les protagonistes bien campés et l'intrigue policière (lisible par tout public) est habilement tissée et offre un twist final stupéfiant.

« Personne ne meurt à Longyearbyen », évoque les meilleurs romans de Michel Bussi (autre géographe), et s'inscrit au rang des chefs d'oeuvres. Cinq étoiles sans hésitation malgré la coquille de la page 210 « Elle a déjà fait amené des copains à elle pour bloquer le port. »

Merci à Babelio et à Albin Michel pour leur confiance renouvelée ; je vais chasser les autres titres de Morgan Audic, découvert à Longyearbyen.
Commenter  J’apprécie          10011
Recette pour écrire un polar :

1. le lieu
La France c'est banal. Choisissez un lieu plus exotique. Si les îles des mers du sud ne vous tentent pas, visez le nord. Pourquoi pas la Norvège ? le Svalbard, les îles Lofoten ! C'est cool, c'est original, c'est glacial, c'est dépaysant.

2. Les enquêteurs
Il vous faut un flic forcément. Une femme, c'est bien ça, une femme. C'est dans l'air du temps. Mais une femme avec des problèmes, des failles. Il ne faudrait pas qu'elle soit heureuse, ce serait ennuyeux. Un divorce qui se passe mal et des troubles de l'anxiété ? Parfait !
Et si on la faisait collaborer avec un journaliste, mieux, un reporter de guerre ? Un type shooté à l'adrénaline qui a couvert tous les conflits sur la planète, un vrai mec quoi !

3. Les crimes
Alors…il en faut deux ! Avec deux enquêtes parallèles qui finissent par se rejoindre. C'est un procédé qui a fait ses preuves.
Le premier, ce serait une étudiante déchiquetée par un ours polaire ! On est dans le Svalbard oui ou non ?!
Le deuxième, une autre femme…Et pourquoi pas un meurtre déguisé en suicide ? C'est toujours une bonne idée pour faire briller un civil plus malin que les policiers locaux.

4. Les méchants
Les Russes bien entendu ! Ils faisaient de parfaits méchants pendant la guerre froide et le filon a bien été exploité. Depuis la glasnost, on les a un peu oubliés mais avec ‘'l'opération spéciale'' en Ukraine, ils peuvent redevenir à la mode…

5. le contexte
Alors là, c'est du tout cuit ! Il faut parler d'écologie, de préservation de la nature, de protection animale, de réchauffement climatique. C'est dans l'air du temps et ça parle à tout le monde.

Une fois tous ces ingrédients, débrouillez-vous ! Il y a de quoi faire avec le froid, la glace, les aurores boréales, les bélugas, les baleines, les pêcheurs, les scientifiques, les méchants, les gentils, etc.

Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour ce polar qui ne m'a pas convaincue mais qui a déjà conquis d'autres lecteurs.
Commenter  J’apprécie          6429

Je tiens tout d'abord à remercier la maison d'édition Albin Michel et Babelio pour l'envoi de ce fascinant roman dans le cadre d'une opération masse critique privilégiée.

"Fascinant" est bien le terme pour qualifier ce roman dans lequel l'auteur capte l'attention du lecteur encore plus que dans son best-seller "De bonnes raisons de mourir" de 2019, qui a reçu 306 billets favorables sur notre site de lecteurs, dont le mien du 25 avril 2019.

En effet, Morgan Audic a réussi l'exploit de nous raconter, en alternance, une double enquête policière située dans un décor digne d'un setting géographique hollywoodien.

Les descriptions des conditions de vie au sommet de notre continent dans les archipels de Lofoten et de Svalbard en Norvège septentrionale et plus précisément dans cette petite ville au nom difficilement prononçable de Longyearbyen est digne du meilleur guide Baedeker. Pour ce qui est de la prononciation, cela aide si l'on sait qu'il y a eu un homme d'affaires américain qui a créé cette petite ville en 1906 pour l'exploitation de charbon et qui s'appelait John Munro Longyear (1850-1922) et que le suffixe "byen" se réfère à une ville en Norvégien. Cet endroit exotique arctique comptait exactement 2.417 habitants en 2020.

Il se trouve que j'ai une nièce (la fille aînée de ma soeur aînée) qui vit à Harstad à moins de 300 kilomètres de Tromsø, le point de départ des excursions vers les archipels précités, et donc dans le cercle polaire. Une région que j'ai pu explorer un peu à l'occasion de son mariage avec un toubib norvégien pour lequel j'avais l'honneur d'être son témoin.

Mon intérêt pour cette partie du globe ne date ainsi pas d'hier, n'empêche que l'auteur m'a éberlué par sa profonde connaissance de cet univers bien à part.

C'est sur cet arrière-fond spectaculaire que 2 jeunes femmes connaissent une fin de vie bizarre : Agnete Sørensen de la ville de Tromsø, une étudiante en biologie arctique, se serait fait déchiqueter par un ours blanc et Åsa Hagen, ex-reporter et fondatrice de l'agence Nordland Safari se serait jetée à la mer près de Solvær dans les îles de Lofoten.

Ce sera l'inspectrice Lottie Sandvik, de la police de la gouverneure de Svalbard et avant de la brigade criminelle d'Oslo, qui mènera l'enquête sur la mort d'Agnete Sørensen et le reporter de guerre, ancien amant et collègue d'Åsa Hagen, Nils Madsen, qui se chargera de l'enquête sur son soi-disant suicide.

Je ne dirai pas un mot sur ces enquêtes captivantes, que je vous laisse suivre en toute tranquillité, pour vous signaler que l'auteur nous explique également la difficulté pour faire respecter les règles internationales relatives à la protection de certaines espèces animalières comme l'ours polaire, l'histoire mouvementée des baleiniers et la tension politique avec les Russes à Svalbard, qui s'est empirée depuis l'invasion militaire d'Ukraine par Poutine.

Bref, un livre exceptionnellement informatif tout en étant aussi extraordinairement riche en intrigues et actions.
Ce qui m'étonne, c'est que "Personne ne meurt à Longyearbyen" n'a pas encore reçu un beau prix littéraire, mais ce moment viendra sûrement bientôt.
Commenter  J’apprécie          546


critiques presse (4)
LeFigaro
08 décembre 2023
Le corps d’une jeune scientifique est découvert dans un sale état, sans doute victime d’une attaque d’ours. Un thriller écologique qui fait mouche.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeJournaldeQuebec
30 octobre 2023
Deux affaires complexes. Ce qui est une bonne chose puisque pour nous, ça sera deux fois plus de plaisir !
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Culturebox
16 octobre 2023
"Personne ne meurt à Longyearbyen" fait partie de ces polars où l’on apprend beaucoup sur cette région arctique, avec en prime, le piquant de l’intrigue.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Liberation
27 septembre 2023
Un thriller oppressant, écrit par un homme qui connaît bien la mer […] et les pays aux hivers de neige et de blizzard […]. Un beau polar, sauvage et glacé.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
Bientôt plus personne n’ira s’esquinter la santé à chasser la baleine pour trente couronnes le kilo. On a eu besoin de nous. On a nourri la Norvège. On a nourri l’Europe. Et aujourd’hui, on nous considère comme des monstres parce qu’on pêche quelques baleines.
Commenter  J’apprécie          00
Encore une porte couverte de givre, et Lottie arriva dans la « Cathédrale », la grande pièce qui menait aux trois chambres fortes où étaient stockées les graines. Rails métalliques, tuyaux et barres de néon au plafond. Avec ses murs irréguliers et blancs, on avait presque l'impression d'être dans un gigantesque igloo.

C'est là qu'elle retrouva (…) une quinzaine de personnes coiffées de casques de chantier bleus, qui expiraient de petits nuages de vapeur à chaque parole. Emmitouflés dans de lourds manteaux, elles écoutaient une des responsables de NordGen, la banque de gènes qui gérait l'Arche, leur faire une présentation de la réserve et de son importance pour l'humanité.

Lottie se demanda si elle allait leur expliquer qu'en 2017, la réserve avait été innondée à cause du réchauffement climatique. Le pergélisol, la couche de terre qui ne dégelait jamais, avait fondu. Les graines n'avaient pas été affectées et des travaux avaient été entrepris pour éviter que l'incident se reproduise, mais le symbole était fort : même le plan B de l'humanité prenait l'eau.
Commenter  J’apprécie          383
- Les gens qui viennent ici comprennent rarement ce qu'est le Svalbard. Sur le papier, on leur vend un petit paradis glacé. Des beaux paysages, des rennes qui broutent le long de la route, et oh ! regardez les oursons qui jouent avec leur mère.

On leur vend une société parfaite, sans crime, sans pauvres, sans malades. Et on balaie sous le tapis la réalité de la vie ici.

Qu'est-ce qui se passe quand quelqu'un est trop vieux ou trop malade ? On l'expulse. On l'envoie sur le continent par le premier avion pour qu'il crève ailleurs. Pareil pour ceux qui perdent leur job. Même les femmes enceintes on les fout dehors le temps qu'elles accouchent. Le Svalbard trie naturellement les forts des faibles.

Tout ce vemis qu'on passe sur nos mœurs, ça n'existe pas ici. Si tu ne peux pas subvenir à tes besoins, tu meurs. Si tu ne sais pas te défendre face à un ours, tu meurs.
Commenter  J’apprécie          310
- Quelle plaie, maugréa Jorn. On va avoir tous les écolos de Norvège sur le dos. Quand je pense que j'ai d'anciens collègues qui trouvent le Svalbard ennuyeux...

Frost, ou Isbjorn N26392 pour les scientifiques, était connue au-delà des frontières de l'archipel. Elle avait fait l'objet de plusieurs documentaires diffusés sur Netflix et la BBC. La presse allait massivement relayer la nouvelle de sa mise à mort, d’autant plus que l'ours polaire était devenu dans l'imaginaire collectif l'animal totem du réchauffement climatique. Une dépêche rouge lancée par NTB, l'agence de presse norvégienne, devait déjà tourner dans les rédactions de tous les grands quotidiens du pays.

Le téléphone de Jom se mit à vibrer. Des officiels d'Oslo.
Commenter  J’apprécie          360
Un univers à des années-lumière de son quotidien au Svalbard. Quelques bagarres d'ivrognes, des amendes pour excès de vitesse, des accidents de motoneige. Quant aux vols, il y en avait très peu et ils se réglaient rapidement. Il n'était pas rare que les véhicules volés reviennent tout seuls, une fois que la personne qui les avait « empruntés » avait dessoulé. Tout le monde ou presque laissait ses clés sur le contact. Pourquoi s'embêter ? Il n'y avait que quarante-cinq kilomètres de routes sur l'île, et aucun moyen de rapatrier un véhicule sur le continent sans que la police le sache.

Il y avait aussi quelques affaires plus « exotiques », comme les vols de chaussures. Comme tout le monde se déchaussait à l'entrée des bars, il arrivait que des clients éméchés ressortent avec la première paire à leur taille qu'ils trouvaient. Mais là encore, la plupart du temps, le fautif contactait la police ou passait une annonce sur les réseaux sociaux de l'île pour retrouver son propriétaire.
Commenter  J’apprécie          260

Videos de Morgan Audic (22) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Morgan Audic
À l'occasion de la 20ème édition du festival "Quais du Polar" à Lyon, Morgan Audic vous présente son ouvrage "Personne ne meurt à Longyearbyen" aux éditions Albin Michel. Prix des lecteurs Quais du Polar / Le Figaro
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2903547/morgan-audic-personne-ne-meurt-a-longyearbyen
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite
autres livres classés : thrillerVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (1190) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2866 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}