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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Johnny, coiffeur en vogue dans la jet-set de Belém, la métropole de l'estuaire de l'Amazone, est retrouvé mort dans son appartement. Appelé sur le lieu, l'inspecteur Gilberto Castro découvre une collection de vidéos et de photos pédophiles mettant en scène Johnny et soupçonne donc rapidement que la mort du coiffeur n'est peut-être pas aussi naturelle qu'elle en a l'air. Parallèlement, Castro se trouve engagé dans une autre enquête, plus ou moins clandestine, suite à la mort d'une jeune fille violée et battue. Des cercles de la bourgeoisie locale aux bas-fonds de la ville, sur fond de corruption, de sexe, de drogue et d'alcool, l'inspecteur s'enfonce dans une zone particulièrement mouvante.

Ce qui, en refermant Belém, frappe le lecteur confortablement installé dans son fauteuil en France c'est la sensation, alors qu'Edyr Augusto ancre son roman dans les années 1990, d'avoir lu une dystopie. le sentiment que ce genre de société aux valeurs tordues, où des adolescentes tire gloire de leur ressemblance avec une actrice porno, où les riches peuvent profiter à loisir des corps des plus pauvres et se réfugier dans des îles pour s'adonner en toute impunité et avec la protection tacite des autorités à leurs vices, pourrait un jour se mettre en place chez nous. de fait, le Brésil tel qu'on nous le représente en dehors des périodes de coupe du monde de football ou de Jeux Olympique, quelque part entre Mad Max et Santa Barbara, nous fait souvent cette impression.

Tout cela pour dire que l'histoire que nous conte Edyr Augusto, d'une rare violence, laisse un goût amer et la sensation d'avoir plongé dans un autre monde. Et si l'on se doute que cette critique sociale force parfois un peu le trait, on ne peut qu'avoir froid dans le dos.
L'habileté de l'auteur tient avant tout à sa manière de nous tirer dans son histoire avec une première partie plutôt classique. En nous racontant la découverte du corps de Johnny et les premiers éléments de l'enquête de Castro, en nous décrivant le parcours de quelques personnages de femmes pauvres dans un monde ou être l'une ou l'autre est déjà difficile et où être les deux à la fois relève de la malédiction, Augusto pose lentement ses personnages et le fond de son intrigue sans pathos inutile et sans vouloir jouer la carte du sensationnel ; une enquête et des personnages auxquels le lecteurs s'intéresse, certes, mais qui ne sortent pas forcément de l'ordinaire du roman noir.
Mais peu à peu, avec parcimonie d'abord puis de manière plus appuyée, augmentant la dose lorsque l'on commence à s'accoutumer, l'auteur instille dans son roman un peu plus de sexe, d'alcool, de corruption et de non dits qui prennent un place de plus en plus importante. Il fait se craqueler un vernis qui n'était déjà pas bien beau à voir pour faire apparaître des choses plus laides encore, repoussant toujours un peu plus les limites de ce que le lecteur est prêt à lire, jusqu'à un dénouement en forme d'acmé, extrêmement violent, aussi prévisible que surprenant.

Description d'une société fondée sur l'exploitation des corps des plus faibles – femmes, enfants, pauvres –, où le fossé entre les plus riches et les plus pauvres ne cesse de se creuser et où les ponts servent avant tout à ceux qui sont du bon côté à piocher à loisir de l'autre pour leur bon plaisir, Belém se révèle être un roman bien plus surprenant que ne le laissent présager ses premiers chapitres, bien plus violent aussi, à l'image du monde qu'il décrit.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Un polar bien mené (un inspecteur de police alcoolique mène l'enquête). Un récit noir qui nous plonge dans la jet set de Belém, le narco-trafic, la corruption policière, la prostitution.
L'auteur joue avec son / ses narrateur(s), on est parfois surpris d'avoir changé de narrateur ! L'écriture est tonique et fluide.
Ce livre est sombre, violent et dépeint une société aux valeurs perverties. On ne ressort pas indemne de cette lecture !
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Merci à Babelio et aux éditions Asphalte pour ce livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.

Alors Belem, c'est tout d'abord et beaucoup une ambiance. J'ai lu peu de livre réussissant à créer une telle atmosphère tout en restant concis et évitant les détails en milliers de pages.

Dès le début on se sent absorbé par cet univers humide et pesant. C'est réussi selon moi avec brio. Il faut dire que les phrases courtes - parfois sans verbes - participe à la création de cet univers. A contrario, ce choix d'écriture m'a parfois perturbé : qui parle ou de quoi parle-t-on? Passé ce déroutement, j'ai beaucoup aimé cette atmosphère. Une noirceur qui va crescendo.

On commence gentillement, simplement. Un homme est retrouvé mort. Décès ou meurtre? Rien de bien précis ni d'inquiétant.

Puis se suive d'autres morts, sans lien aucun.
Une flopée de personnages et de tranches de vies pas très reluisantes parfois. Et les liens qui se tissent entre ces gens. Au centre du "jeu", un inspecteur un peu alcoolique qui mène l'enquête. Pas très net avec lui-même, alcool oblige et des histoires d'amour. Je l'ai parfois trouvé un peu benêt mais ca devait faire partie du personnage.

Puis on s'enfonce dans la moiteur et la noirceur des personnages et de leurs histoires. La violence se fait plus présente plus glauque.

En lisant ce livre, je me suis demandée s'il s'agissait d'une vraie vision de la société ou juste à forcer le trait pour créer ce livre... inquiétant.
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Un livre sans concession, brusque extrêmement violent, qui m'a happé.
Le style un peu particulier de cet auteur où la narration et les dialogues se mélangent sans séparation m'a perturbé dans les premières puis le rythme s'enchaîne jusqu'à la dernière ligne sans lâcher. Chaque phrase, chaque page est importante.
J'ai eu l'impression de vois défiler une longue scène sans réel début ni fin et de découvrir un monde défiant toutes les lois de la nature humaine, des hommes monstrueux, des actes terribles.
Un roman noir, à lire sans attendre, mais attention, âme sensible s'abstenir.
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