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Citations sur Casino Amazonie (6)

Tous les jours, il naît un million d’abrutis pour un petit malin. Et quand tout ce beau monde se rencontre, on peut faire des affaires, tu me suis ? (…) Tu sais, ce jeu ne repose que sur le talent des joueurs. En principe, c’est neuf personnes autour d’une table, deux cartes par joueur, cinq cartes sur la table, les mises de chacun, et c’est la meilleure main qui gagne. Mais il y a le bluff.
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Ils arrivèrent rayonnants au commissariat avec leurs prisonniers. Guedes était resté au parking clandestin afin de coordonner les suites de l’enquête. Une sacrée prise, putain ! De quoi passer au journal télévisé. Personne n’avait sommeil. Tous étaient alertes, heureux. Ils mirent les malfrats en cellule. On les interrogera plus tard. On a tous besoin de dormir. Pontes demanda à passer un coup de fil. Ils étaient déjà à bord de leurs voitures personnelles, sur le parking du commissariat, quand on vint les chercher. Le commissaire veut vous voir. Nous tous ? Oui. Écoutez-moi bien, tous autant que vous êtes : allez vous faire foutre ! Vous m’entendez ? Allez tous vous faire enculer ! Qui vous a donné l’ordre de faire ça ? Qu’est-ce qui vous a fait croire que vous aviez le droit de faire ce qui vous chantait ? Qui peut m’expliquer ce bordel ? Commissaire, on a attrapé ces mecs… Je veux pas le savoir ! Putain, le mec est protégé par des gens puissants. Il vient d’appeler son avocat, qui a alerté les médias, qui ont contacté le gouverneur, des députés, tout le bordel ! Justement, chef ! Des députés sont mouillés dans cette affaire ! C’est un cas de corruption de grande échelle ! Oui, et ils sont tous en train de me mettre la pression, putain ! Et moi, comme un con, qui étais au courant de rien, qui décroche pour leur répondre bien monsieur, non monsieur, c’est sûrement une erreur, je n’ai autorisé aucune intervention hier soir, je vous l’assure. Putain de merde ! Je passe pour quoi, moi ? Pour un commissaire incapable de tenir ses hommes ! Bande de petites merdes. Libérez-moi ce type. Mais, commissaire… Libérez-le, c’est un ordre. Avant que ça grouille de politiciens et de journalistes ici, avant que tout ce merdier prenne des proportions que vous pourrez pas assumer. Bordel de merde, comme si j’avais besoin de ça. Et le reste de l’équipe qui mène l’enquête sur les lieux du recel ? Les lieux du recel ? Qu’est-ce que j’en ai à foutre, moi ? Libérez tout le monde, annulez l’opération. Tout de suite. Maintenant.
Pontes quitta sa cellule en affichant un air hautain. Ils se retrouvèrent tous au siège de l’entreprise. C’est fini pour moi. Mais seu Pontes, vous êtes protégé, vous avez rien à craindre. J’ai une famille. Si ce genre de conneries sort un jour dans le journal, je suis foutu. Je vous laisse ces voitures, à vous de les vendre et de vous partager les bénéfices. Moi, je me barre d’ici. Et la planque ? Je vais la verrouiller. Je verrai plus tard ce que j’en ferai. Entendu ? Tous acquiescèrent. Considérèrent les huit voitures encore en vente. Parfait. Pontes avait de l’argent de côté. Il quitta la ville avec sa famille, et ils allèrent vivre ailleurs.
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J’ai jeté un coup d’œil à ma montre, hé, déjà l’heure de déjeuner. J’ai pris l’avenue du Président-Vargas, direction le restaurant Largo da Palmeira. Un petit détour par la rue Ó-de-Almeida. Trois types végétaient là, de ceux qui veillent sur les voitures garées en échange de petite monnaie. Nos regards se sont croisés. Je suis passé, et j’ai entendu ce qu’ils disaient. M’sieur l’écrivain se mêle de ce qui ne le regarde pas. Putain. J’ai fait comme si de rien n’était. Dona Fatima, la patronne, a pris ma commande et m’a passé un mot. Je l’ai déplié : « Attention où tu mets les pieds. » Après avoir réglé l’addition, je suis rentré chez moi en remontant la rue Manoel-Barata jusqu’à l’avenue Vargas. Des menaces ?
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Pontes savait jouer de ses contacts au profit de ses affaires. Il possédait une résidence secondaire avec un vaste terrain. Il soudoyait des commentateurs de foot à la radio pour faire la promo de ses matchs. Il finançait des équipes. Il invitait des célébrités à participer à ces fameux tournois informels dont ses joueurs sortaient toujours victorieux. Sa spécialité, c’était la faute près de la zone de réparation. Certains racontaient que chaque matin, il se payait les services d’un gardien de but et de plusieurs hommes qui formaient un mur défensif afin de l’entraîner au coup franc. D’autres disaient que la cage de son terrain était asymétrique, et que dans la seconde mi-temps, son équipe attaquait toujours du même côté, celui où il s’entraînait, et où la barre transversale était plus haute. L’arbitre, qu’il payait, sifflait les fautes, et lui s’occupait des coups francs. Quand il marquait, c’était une véritable fête. Toute l’équipe se jetait triomphalement sur lui, et lui, modeste, minimisait en disant qu’il avait eu de la chance, rien de plus. Le match réunissait un grand nombre d’invités. Des gens connus, qui bossaient à la télé et à la radio. Gio ne connaissait personne. C’était un autre monde. On joue contre l’équipe du docteur Clayton, le mec le plus riche de la ville. Un médecin, mais qui ne pratique plus. Il possède plusieurs hôpitaux ici à Belém, et loin de la côte. Paraîtrait qu’il a aussi un casino illégal, un putain de tripot. Et à ton avis, elle y passe, la police, là-bas ? Des gens vont parier sur le match. Seu Pontes a déjà placé sa mise.
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Chef, voilà monsieur l’écrivain, comme vous aviez demandé. Sans violence, on a même rigolé, tout nickel. Salut à toi, prends un siège. On m’a dit que tu étais accro au Coca Zéro, hein ? J’ai hoché la tête. Servez-en un à notre invité, et bien glacé. Je vais te dire qui je suis : Ariosvaldo, mais tout le monde m’appelle Bronco, un surnom qui date de mon enfance. On sait tout des gens du coin, je t’apprends rien. Je connais le trou à rat où tu habites, là-bas, dans ce vieil immeuble, je sais que ton chien est mort d’un coup y’a pas longtemps, putain de merde, un beau clébard que t’avais là. Mon problème, c’est que tu fouines beaucoup trop à droite à gauche, et tu sais ce que c’est : toute cette zone, elle est sous mon contrôle à moi. Merde, tu te balades sous la protection de Pedro, un mec bien, avec qui je m’entends au mieux, tu vas au Veropa et dans d’autres coins encore pour poser tout un tas de questions. Et on t’a déjà vu faire pareil au 77, à côté de la Banque d’Amazonie. Jusqu’ici, tu t’es jamais mêlé de ce qui te regardait pas. J’ai su que t’avais publié des livres et tout, seulement tu t’imagines bien, pas vraiment le temps de lire. Je lisais, avant, mais ça m’endormait. Tu te rappelles ces petits bouquins d’espionnage qu’ils vendaient en kiosque, la série des Brigitte Montfort, la collection ZZ7… Merde, l’écrivain, il faut que tu me dises ce que tu cherches, au juste. Je t’ai jamais empêché de quoi que ce soit, parce que les gens instruits, ça se respecte. Seulement il faut que tu me dises à quoi ça rime.
J’ai tout expliqué à Bronco. Des recherches pour un livre. Rien à voir avec ses affaires à lui, et je n’avais aucune intention de révéler quoi que ce soit qui puisse le compromettre. J’écris de la fiction, des romans : inutile de t’inquiéter, Bronco. Alors si c’est ça, ça me va. Je te fais confiance, l’écrivain. Mais tu sais qui je suis, quand il s’agit de mon business, je ne joue pas, y’a plus de bonnes manières qui tiennent, tu m’as bien compris ? Bien compris. Mes gars vont te faire boire du goró, de la bonne cachaça de contrebande, histoire que tu dormes un peu, que tu oublies le chemin qu’on a pris… Et merde, doucement, les gars, avec le goró…
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J’ai jeté un coup d’œil à ma montre, hé, déjà l’heure de déjeuner. J’ai pris l’avenue du Président-Vargas, direction le restaurant Largo da Palmeira. Un petit détour par la rue Ó-de-Almeida. Trois types végétaient là, de ceux qui veillent sur les voitures garées en échange de petite monnaie. Nos regards se sont croisés. Je suis passé, et j’ai entendu ce qu’ils disaient. M’sieur l’écrivain se mêle de ce qui ne le regarde pas. Putain. J’ai fait comme si de rien n’était. Dona Fatima, la patronne, a pris ma commande et m’a passé un mot. Je l’ai déplié : « Attention où tu mets les pieds. » Après avoir réglé l’addition, je suis rentré chez moi en remontant la rue Manoel-Barata jusqu’à l’avenue Vargas. Des menaces ?
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