Citations sur Nid de vipères (12)
Wlamir Turvel. Je suis né maudit. Mon père, jamais vu. Ma mère m’a balancé aux bonnes sœurs parce qu’il fallait bien continuer à faire le trottoir. Mais aujourd’hui, ça va, pour la vieille. Je lui ai donné tout ce dont elle avait besoin. C’est comme ça, quand on est un bon fiston. Je savais qu’il me faudrait lutter pour obtenir tout ce que je désirais. Rien ne serait jamais gratuit, pour moi. À douze ans, je travaillais déjà, je charbonnais, j’arnaquais les cons et je me faisais mon fric. J’ai appris à vivre. J’ai tué pour vivre. J’ai même pas fini la primaire, mais j’en sais plus que n’importe quel fils à papa. Plus tard, je me suis acheté un diplôme. Je savais que j’en aurais besoin. Dans la vie, il faut connaître le point faible des autres. Rien de plus. Le reste, ça vient tout seul. Je ne suis pas né pour être pauvre. J’ai fait pas mal de livraisons. J’ai mis de côté. J’avais déjà ma petite flotte de barques motorisées pour transporter la marchandise. Je graissais la patte du maire. Selon mon bon plaisir. Je connaissais ses affaires. Ce sale con. Se chiait dessus. Je regardais la mairie et je savais qu’un jour c’est moi qui y serai. On m’a parlé du trafic d’herbe. Pas compliqué. On en plante ou on en fait venir. Belém en consommait des tonnes. Il fallait de la place. La scierie Rio Fresco, par exemple. Cet Alfredo, un vrai débile.
Wlamir Turvel. Je suis né maudit. Mon père, jamais vu. Ma mère m'a balancé aux bonne soeurs parce qu'il fallait bien continuer à faire le trottoir. Mais aujourd'hui, ça va, pour la vieille. Je lui ai donné tout ce dont elle avait besoin. C'est comme ça quand on est un bon fiston. Je savais qu'il me faudrait lutter pour obtenir tout ce que je désirais. Rien ne serait jamais gratuit pour moi. À douze ans, je travaillais déjà, je charbonnais, j'arnaquais les cons et je me faisais mon fric. J'ai appris à vivre. J'ai tué pour vivre.
Ma vie ne ressemble à aucune autre. Ma vie, c’est ma vengeance. C’est ça qui m’a fait tenir. Qui m’a gardée en vie. Et chaque fois que j’entendais parler de Wlamir Turvel, je devenais plus forte.
[...] Quand ils reprendront leur voiture, emmène-les faire un tour et fais-les disparaître. Disparaître. Je veux qu’il ne reste plus rien. Plus rien de la voiture, plus rien d’eux, entendu ? Prends avec toi des gens discrets, des gens de confiance. Tu m’as bien compris ? Appelle-moi quand ce sera fait.
Dans quoi je me suis fourré, pensait Netinho, assis sur la banquette arrière de la Gol. Tuer faisait partie de sa vie depuis pas mal de temps. Toujours sur commande. Sans implication directe. Il tirait avec précision et économie. Droit au but. Une simple prestation. Il obéissait et on le payait.
[...] Oui, le gouverneur de l’État. C’est lui qui a commandité le meurtre de ma famille. Oui, le gouverneur. Je t’ai dit que c’était une vieille histoire.
[...] Une vengeance. Une sacrée vengeance. Et maintenant ? Il y avait largement de quoi bosser. Ce serait sans doute le plus gros sujet de toute sa carrière. Il se demanda si ce n’était pas également la dernière limite à ne pas franchir, s’il ne risquait pas de se mettre sérieusement en danger. À nouveau, il lut et consulta tout. Il réfléchit à la marche à suivre. Un vrai nid de vipères.
Grâce à un passe-partout, les trois hommes entrent dans l’appartement 1201. Silencieusement, prudemment. Dondinha est la première à comprendre. Alors que la foule pousse des ah ! à la vue des bouquets, des étoiles, des bombes et des serpentins qui illuminent le ciel, la domestique reçoit la première balle au cou. Elle tombe et geint, immobile, impuissante, tandis que Maria prend une balle à son tour et laisse tomber son téléphone. Sans la moindre résistance, figés par la peur, les autres se font tuer, sans précipitation, sans passion, avec des gestes précis et professionnels. Avant que tout s’efface, à la lumière des feux d’artifice striant le ciel, Maria voit le gardien de nuit sur le seuil du salon, allongé dans une flaque de sang. En sortant, une dernière balle, miséricordieuse. Au milieu du feu d’artifice et des cris de joie, six personnes ont été assassinées avec des armes de gros calibre. Père et mère, deux filles, l’employée de maison et le gardien, Walter Vasconcellos.
Le reste du temps, il bossait dans cette boite de pièces auto à Castanhal. Il glandait. Quelques jours auparavant, cette fille était venue le voir en fin de journée. Il connaissait Isabela depuis l'enfance. Ils avaient grandi ensemble. La famille Pastri était riche et puissante. Je ne sais pas ce qui s'est passé. Ils ont déménagé. Juste au moment où il commençait à s'intéresser aux filles, à l'âge des premières amourettes.
C'est si facile de se dire qu'on n'est pas coupable, que c'est les autres. Des victimes de la société hein! Normal. Et toi, tu fais quoi pour changer ta galère? Tu tues, tu rackettes, tu casses du flic, tu deales...Pense plutôt aux deux mômes qui sont morts par ta faute et celle de tes copains!