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Citations sur Demi-siècle (21)

Le monde tel qu’il allait créait selon lui ce type d’individus toxiques, instables, anxiogènes, stupides, dangereux. C’était un processus chimiquement pur. Les écrans, la publicité, les réseaux sociaux, les émissions débiles de la télévision, le buzz, les propagandes, les discours viciés avaient fait leur œuvre.
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« La pute », « la salope », « la dingue », « la vieille peau » désignaient celle qui se nourrissait de graines et de smoothies en songeant aux notes de service et aux directives à venir. Les arrêts maladie se succédaient, les procès pour harcèlement moral n’étaient pas loin, mais la Bernard était protégée par un ponte du journal auquel, disait-on, elle prodiguait quelques faveurs.
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La chef de service inondait ses subordonnés de consignes obsolètes le lendemain et remplacées par d’autres appelées à disparaître à leur tour. Avec elle, le vrai devenait presque instantanément un moment du faux. Rien n’était solide, n’avait de permanence. Quand elle ne surgissait pas devant l’un de ces malheureux sous ses ordres pour le morigéner, elle le bombardait de mails, en général écrits en majuscules, surlignage et points d’exclamation à la clé.
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Les jeunes qui bossaient avec lui étaient malins, curieux, vaillants. Cela roulait et les pages « Air du temps » avaient le bonheur d’être plutôt bien classées dans les audits et les enquêtes que commandait sans cesse le journal sur lui-même. De fait, l’ambiance était au beau fixe dans ses quartiers. Ce n’était pas le cas partout.
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L’histoire, la mémoire, le passé, la culture : tout cela ne valait plus trois sous. La table rase était à la mode. Il fallait avancer, bouger, ne pas prendre de retard. À L’Hebdo, on était de gauche. Enfin non, de droite, depuis que le canard avait raccourci son titre. En fait, on ne savait plus trop. Les esprits étaient déboussolés. La politique, Patrick s’en fichait royalement.
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À son époque, on devenait journaliste grâce à sa bonne mine et en sachant écrire. Au fil des ans, il avait vu L’Hebdo épouser les temps nouveaux. À tous les niveaux. Pas en bien. L’alcool avait été banni de la rédaction par une note de service. Heureusement que le vieux Besnard était mort avant de voir cela. Comment aurait-il pu écrire sa chronique vaguement littéraire qui avait enchanté des lecteurs pendant plus de quinze ans ? La cigarette avait été elle aussi interdite, mais la cigarette électronique était tolérée pour ceux disposant d’un bureau individuel.
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Chaque année, des aînés disparaissaient, des plus jeunes aussi. Lui continuait à dire « carnet d’adresses » même si, comme la plupart de ses contemporains, il n’écrivait plus de lettres depuis longtemps. Quelques cartes postales toutefois complétaient l’usage de mails et de SMS.
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Sa polyvalence, son ironie et son talent sans ostentation étaient appréciés. Puis son statut d’écrivain conforta sa place de journaliste. Certes, il n’avait publié qu’un seul roman, à la rentrée 2000. Cela suffisait en France pour être considéré comme un romancier. Critiques louangeuses, deux prix littéraires, mineurs mais avec leur petit prestige, des salons et des rencontres dans des librairies un peu partout.
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Un bourgeois. Un mari. Ne pas se fier aux apparences. Comme l’on dit avec un ton de reproche : il cachait bien son jeu. Du bourgeois, il n’avait pas l’état d’esprit ni le mode de vie. Tout au plus les revenus. Mari, il ne l’était plus depuis quinze ans, ne sachant pas si son divorce avait été une libération – ce qu’il pensait en général – ou le début d’une errance sans but ni fin. Au final, la séparation avec Claire avait été les deux. Il ne regrettait rien, même pas d’avoir aimé cette femme qui avait nourri tant de rancœur envers lui quand il s’était contenté de la maudire, dans de brefs accès de rage solitaire, puis de tenter de l’oublier avec le succès relatif que garantit l’existence d’un enfant en commun : Sébastien, qui avait eu dix-sept ans l’été passé.
Autour de lui, ces dernières années, tout le monde divorçait. Quarante ans, cinquante ans : c’était l’âge d’or du divorce.
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Dans la vraie vie, il fallait du courage et du talent pour s’adresser à un inconnu sans le faire fuir. Et lui, l’observait-on ? Sans doute, même s’il avait du mal à s’en convaincre. Que pouvait-on voir en le regardant ?
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