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EAN : 9782080294456
208 pages
Flammarion (12/04/2023)
3.55/5   11 notes
Résumé :
Christian Authier – fils de postiers et lui-même postier éphémère durant sa jeunesse estudiantine – a beaucoup aimé La Poste.
De l’épopée héroïque de l’Aéropostale aux choses vues dans les bureaux de poste actuels, des tranches de vie aux descriptions d’un processus au sein duquel l’humain semble disparaître derrière les machines, l’auteur s’interroge : que reste-t-il aujourd’hui de ce service public profondément ancré dans notre mémoire et notre quotidien ?... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Il n'y a qu'un fils de postiers, lui-même postier éphémère durant les jobs d'été, qui pouvait raconter avec admiration, nostalgie mais aussi dépit et colère, cette longue histoire de la Poste.
La Poste reste une des institutions du service public à laquelle les français restent très attachés. de ce service public nommé PTT qui fonctionnait et qui maillait tout le territoire, ne reste qu'une entité dysfonctionnelle qui provoque cette nostalgie de l'institution ancienne et avec elle celle du facteur qui, outre la délivrance du courrier, était une personne réelle avec un rôle social incontestable. A présent, tout va trop vite, sauf l'acheminement du courrier, et les machines et automates remplacent l'humain, de quoi nous faire regretter la poste d'autrefois et se sentir abandonné pour peu qu'on vive dans une campagne oubliée.

Cet essai, qui mêle souvenirs familiaux, histoire, sociologie et analyses chiffrée nous offre une cartographie précise de la Poste d'autrefois à nos jours. On comprend mieux les enjeux et les échecs d'un service public en perte de sens.
L'attachement au métier de postier et le dévouement au service public est bien restitué avec cette souffrance, cette incompréhension qui a résulté des nombreuses et kafkaïennes mutations de l'entreprise.
Christian Authier est particulièrement convaincant lorsqu'il évoque tous ces chefs-d'oeuvre de la correspondance qui n'auraient pas existé sans la Poste.
« Que serait la littérature sans les correspondances d'écrivains ? Comme le journal intime, la correspondance est un genre à part entière. Combien de chefs-d'oeuvre, de classiques ? »
Et de citer Flaubert, Proust, Gide, Breton, Cendrars et tant d'autres, sans oublier les correspondances amoureuses comme celle échangée entre Hugo et Juliette Drouet.
J'ai aimé le chapitre sur les carte-postales, ces petits cartons illustrés qui semblent si désuets de nos jours. Dans le chapitre intitulé « La carte postale fait de la résistance », l'auteur nous apprend que cette dernière est née en 1870 lors de la guerre franco-prussienne, une vieille dame qu'il convient de conserver.

Au-delà de l'analyse fort pertinente et documentée, la nostalgie fleure bon, et on se plait à feuilleter cet album de notre jeunesse épistolaire, car qui n'a pas un souvenir heureux, une anecdote à propos d'une lettre ?
Lecteur, si vous aimez, ou avez aimé envoyer et recevoir des lettres, des cartes postales, lisez cet essai.



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Aujourd'hui je vais évoquer Poste restante récit désappointé de Christian Authier. Dans cet ouvrage nostalgique le romancier quinquagénaire évoque sa famille, son histoire personnelle et son lien d'attachement vis-à-vis de la Poste ; il dresse un portrait cruel de l'évolution récente de cette institution en perte de sens.
Dès le début de Poste restanteChristian Authier précise une donnée biographique importante : « je suis donc né et j'ai grandi au sein d'une famille de postiers, métier qu'ils exerceront toute leur vie jusqu'à leur départ à la retraite. » Il est fils de facteurs et a naturellement durant sa jeunesse alors qu'il était étudiant profité des opportunités de travaux estivaux à la poste de Toulouse. Il raconte ainsi de l'intérieur son activité au sein du service du tri et décrit les tâches à effectuer. C'est l'occasion pour lui d'évoquer les grandes heures de ce qui s'appelait alors les PTT. Les missions de service public de cette entreprise étaient liées à la distribution du courrier postal et aux communications téléphoniques. Sous un gouvernement socialiste les deux entités ont été séparées et La Poste (qui n'avait pas encore ce nom-là) a commencé sa mue et sa diversification vers des activités de banque et d'assurance. Mais le rythme des évolutions s'est accéléré récemment et avec la dématérialisation des échanges le volume de courrier postal a chuté drastiquement (malgré la résistance des colis). Ainsi l'entreprise s'éloigne de ses missions princeps et à présent distribue des repas, noue des contacts sociaux (payants) avec la population isolée, propose de nouveaux services d'affranchissement toujours plus chers et moins efficaces. Il faut aussi constater comment les tournées sont à présent organisées par des algorithmes qui ne prennent pas en compte la réalité du terrain. Pourtant chacun s'accorde : « la figure du postier et plus encore celle du facteur est parfois le dernier lien concret, vivant, humain qu'entretiennent des Français – isolés, souvent âgés – avec l'administration, avec la République, avec cette communauté nationale dont ils sentent exclus, relégués. » Force est de constater que ces évolutions ne convainquent pas l'auteur qui met en exergue la perte de sens accentuée par le développement dans les bureaux de poste des automates qui remplacent les guichetiers. Dans les pages de ce récit il évoque les heures de gloire avec l'Aéropostale et ses aviateurs pionniers, il raconte l'aventure brève des TGV postaux, montre la résistance des cartes postales dans les échanges papiers. Il consacre un chapitre aux timbres et à la philatélie qui est devenue un loisir désuet, il écrit, désabusé, : « le cachet de la Poste fait toujours foi, il a juste perdu ses jolis artifices pour devenir purement fonctionnel. » En conclusion l'auteur précise : « banalement, en vieillissant, j'ai découvert après tant d'autres que l'on ne quitte jamais vraiment le pays de son enfance. Oui, je suis un enfant de la Poste. »
Poste restante est un livre personnel très intéressant qui résonne en chaque lecteur. La documentation est précise et sérieuse ; certes le ton est très nostalgique mais le texte n'est pas plaintif, c'est une ode à l'écrit, à la correspondance et à un corps de métier qui a longtemps représenté un lien fort pour toute la population hexagonale. Pour l'auteur ce témoignage est également en filigrane un hommage à ses parents et à leur dévouement au service du public.
Voilà, je vous ai donc parlé de Poste restante de Christian Authier paru aux éditions Flammarion.

Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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Une histoire de la Poste et de son sabordage. Clair, intelligent, ce récit pose les bonnes questions et pourrait être extrapolé à toute la fonction publique, voire à la société en général, malade du libéralisme et de son management, cette fameuse « barbarie douce » conceptualisée par Jean-Pierre le Goff, cité dans l'ouvrage. Il pointe le hiatus entre directives des décideurs, totalement déconnectés du public –et des agents de la base- et les attentes et besoins de ce public. Pour avoir travaillé 6 mois dans un bureau de poste, certains propos m'ont rappelé des souvenirs. Je n'étais pas fonctionnaire à l'époque. Je le suis devenue, mais pas pour la Poste, heureusement pour moi, et je constate tous les jours les méfaits de cette barbarie douce.
Une lecture qui rappellera des choses à ceux qui, comme moi, ont connu les facteurs de campagne à l'ancienne, qui prenaient –et gratuitement ! - le temps du lien social et que je conseille plus que vivement aux amoureux du courrier, des cartes postales, de l'humain. Parce que, malgré tout, elle fait du bien.
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Chacun se fait son idée de la Poste. Service de proximité ultime ou archétype de l'administration défaillante. Diversifiée, internationalisée, automatisée, elle mute avec son temps quitte à le devancer dans des accès de gesticulations frénétiques. Qui l'eut cru ?
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critiques presse (1)
LeFigaro
22 mai 2023
Un livre percutant sur la Poste et les conséquences culturelles et politiques de sa déliquescence.
Lire la critique sur le site : LeFigaro

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Vidéo de Christian Authier
Dans son allocution du lundi 17 avril, Emmanuel Macron reconnaissait une crise des services publics, qui ne donneraient plus, selon lui, satisfaction aux Français. Notre modèle historique du service public est-il menacé ? Comment le transformer tout en préservant le lien avec les territoires ?
Pour analyser la situation, Guillaume Erner reçoit : Christian Authier, journaliste et romancier. Julie Gervais, maîtresse de conférence en science politique à l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne.
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