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Citations sur Demi-siècle (21)

A Esquirol, il prit la direction des quais, longea la Garonne face aux Beaux-Arts. L'ambiance était plus calme, mais ces satanés cyclistes étaient partout, en particulier sur les trottoirs qui semblaient avoir leur préférence malgré les nombreuses pistes qui leur étaient destinées. Ces cons-là roulaient comme des dingues, grillaient les feux, s'acharnaient sur leurs sonnettes pour faire dégager les piétons (...). Dans les villes qu'il aimait comme Naples, Lisbonne, Séville, Istanbul, Beyrouth ou Madrid, il n'y avait pas de vélos. Cette mode était venue du nord de l'Europe, de plats pays stupides comme les Pays-Bas ou la Belgique. Il imaginait sans peine que les Allemands devaient également priser la bicyclette. Avec les Allemands, le pire était souvent sûr.
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De toute façon, ce n'était pas le sujet qui faisait un roman selon lui, mais un ton, une musique, un rythme, une façon de voir et de raconter.
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Quand le jeune homme ne révisait pas, le père l’emmenait au Parc des Princes, au cinéma, au Bon Marché ou à la boutique Ralph Lauren de la place de la Madeleine où il lui achetait des chemises et des polos. Devant ce gosse tendre, généreux et amusant, Patrick espérait qu’il n’aurait pas à pâtir de ces mêmes qualités dans un monde qui devenait chaque jour plus inhumain, insensible, cynique, brutal, vulgaire. La serrure émit un bruit de clé. Patrick quitta le canapé du salon où il lisait Le Figaro Magazine pour accueillir Sébastien.
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— Tu sais, la violence ne sert à rien. Ce n’est pas comme ce que j’ai fait tout à l’heure qu’on règle les problèmes. Il faut parler, échanger calmement, écouter l’autre…
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Vingt-cinq ans après le divorce de ses parents, il avait reproduit le schéma. Pas de quoi être fier. Eux, au moins, avaient tenu jusqu’au baccalauréat de leur fils. D’une génération à l’autre, la patience diminuait. Quelle misère.
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Marc pouvait encore endosser la défroque d’un gourou d’une secte, d’un sourd et muet, d’un prêtre excommunié, d’un écrivain albanais réfugié politique ou d’un embaumeur dépressif avec la même conviction.
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Il approchait des soixante ans, mais n’arborait pas cette lassitude blasée ni le cynisme qui gâtaient tant de journalistes. Curieux de tout et joyeux, il pratiquait son métier avec un enthousiasme d’autant plus remarquable que le monde politique qu’il fréquentait depuis si longtemps ne suscitait pas spontanément des motifs de satisfaction. Trop intelligent pour être dupe, Antoine n’entretenait aucune illusion sur les politiques qu’il côtoyait et sur le système dans lequel ils évoluaient.
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Il voulait travailler dans le cinéma, mais il n’en eut pas le temps car une leucémie foudroyante l’emporta en mai 1990, quelques jours après la profanation du cimetière juif de Carpentras. Lors de l’enterrement, Patrick avait les yeux rouges et serrait les poings, engoncé dans un costume noir. Aucune larme ne coula cependant sur ses joues.
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Les premiers temps, ils ne se quittèrent pas. Elle le couvrait de mots doux et de caresses, il trouvait qu’elle ressemblait à Audrey Hepburn – les cheveux plus longs – dans Petit Déjeuner chez Tiffany. Sa drôlerie, sa grâce, son élégance ne couraient pas les rues. Ensemble, ils burent beaucoup, firent l’amour avec délicatesse, s’attablèrent aux meilleurs restaurants. Karine glissait de la magie dans le quotidien, puis elle disparaissait.
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Peut-être perdrait-il quelques années « d’espérance de vie », mais au moins il ne perdrait pas l’espérance et ne se serait privé de rien avant le moment des régimes sans sel, des interdictions, des maladies et de la mort, sans doute dans un lit d’hôpital, seul, puisque l’on meurt toujours tout seul. Et puis, il lui restait vraisemblablement quelques jolies femmes à embrasser, à défaut d’amour car l’amour il s’en méfiait comme un alcoolique repenti se méfie de la moindre goutte.
Avait-il aimé Karine qui l’avait quitté près de six mois auparavant ? Du temps de leur vie commune, bien que l’expression ne convienne guère à ces trois années ponctuées de ruptures et de retrouvailles, il aurait juré que non.
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