On se délecte de ses tableaux de mœurs du temps. On s'amuse de ses colères, de ses coups de gueule d'éternel étudiant qui ne s'est pas vu prendre de l'âge. La complicité s'établit. On est sous le charme.
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Pour son héros comme pour lui, il est poli de ne jamais se plaindre, et de ne pas employer des phrases définitives pour décrire la vie, ses petits tracas, ses grands maux et ses heureux retournements de situation.
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Parfois, quand nous étions seuls, Marie se jetait sur moi et m'enlaçait en cherchant mes lèvres. Nous étions trop semblables pour que je ne saisisse pas ce qu'elle quêtait dans ces étreintes. Des souvenirs pour plus tard, des stocks d'images et de sensations, des moments destinés à dépasser l'absence. Ses yeux brillaient d'une étrange lueur, j'avais le sentiment d'être face à un vampire amoureux et triste, essayant vainement de tirer de ma bouche et de mon corps quelque survivance. Je laissais mon regard sourire et la réchauffer, rendant à ses baisers leur vie palpitante.
– Quel est votre meilleur souvenir ?
– Ma rencontre avec ma femme…
– Intéressant, intéressant. Pourquoi deux fois « ma » dans votre phrase : ma rencontre, ma femme ?
– Ben, je ne sais pas… Parce que ce sont les mots les plus simples pour énoncer mon meilleur souvenir.
– Les mots ou les maux, m-a-u-x ?
J’avais compris que tout ce que je pourrais dire serait retenu contre moi, ainsi que je l’avais entendu dans tous les films noirs.
– Les mots, comme les mots pour le dire, les mots avec lesquels on fait les phrases…
– Et donc ?
– Donc rien… Vous voulez que je parle de ma femme ou de ma mère ? demandai-je avant de me rendre compte que j’avais à nouveau employé l’adjectif possessif à deux reprises. Il ne releva pas et proposa plutôt un autre angle. Il lançait des mots (des maux ?) auxquels je devais répondre le plus vite possible par un autre mot. C’était amusant, du moins conforme à mes idées reçues sur la psychanalyse. Ce Besnard était un joueur.
Tes cicatrices discrètes et sauvages me suffisaient pour savoir que tu n'étais pas comme les autres, que tu conservais une part d'ombre qui n'avait pas à se justifier, et que j'espérais, à ma façon, apaiser.
A la maison, les enfants m'apparaissaient dans leur inutilité parasitaire.Amandine, dis-sept ans, et Thomas seize ans, avaient l'allure de clients de passage dans un hôtel ne correspondant pas à leur standing et auquel ils accordaient le privilège de leur présence.Leur emploi du temps de simples lycéens semblait imposer des obligations ou des contingences - comme de manger en quinze minutes, baisser le son de la télévision quand leurs parents la regardaient ou rejeter quasi religieusement toute tâche domestique - qui commençaient à me peser. certes le phénomène n'était pas totalement nouveau, mais son exacerbation et et leur indifférence à peine polie envers Marie et moi m’amenaient à m’interroger sur les enfants que nous avons engendrés. L'égoïsme et le mépris étaient-ils à leur age un passage obligé ou bien un dommage collatéral singulier que devaient affronter leurs géniteurs ?
Tu m'as appris à récolter des instants à demi oubliés, proches ou lointains, invisibles et inaudibles, plutôt que ceux que tu appelais des instants prioritaires et pourtant jetables. Tu m'as appris que les adieux font partie de la vie et qu'il suffirait d'un rien pour que des gens à peine croisés ne nous oublient pas, que les communications soient rétablies entre les êtres.
Dans son allocution du lundi 17 avril, Emmanuel Macron reconnaissait une crise des services publics, qui ne donneraient plus, selon lui, satisfaction aux Français. Notre modèle historique du service public est-il menacé ? Comment le transformer tout en préservant le lien avec les territoires ?
Pour analyser la situation, Guillaume Erner reçoit :
Christian Authier, journaliste et romancier.
Julie Gervais, maîtresse de conférence en science politique à l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne.
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