AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,36

sur 22 notes
5
9 avis
4
7 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un enfant tombé comme un cheveu dans la soupe, deux prunelles obscures perdues au fond d'une classe, une ligne droite sans aucun mouvement fixant le tableau noir où se mêlent lignes et traits incompréhensibles.
Amine ne sait pas encore que la grâce est sur lui, qu'il s'est glissé dans le coeur d'une dame au manteau couleur lavande qui enseigne le français, une "Maya-poème" qui d'un babil incompréhensible pour le petit immigré qu'il est, va faire un langage aussi suave qu'un baiser.

"Le bambara est ma langue maternelle. La première. le français est ma langue maternelle. La seconde. Mélange de langues, bouches rivées l'une sur l'autre; bouches avides et gourmandes. Bouches gutturales et assonantes. Moment de grâce. Une langue effleure une autre langue, la titille. Contorsions de langues. "

Il ne sait pas encore qu'un petit garçon aux cheveux rouges, bravant les moqueries, choisira de le rejoindre à la place du cancre. Un duo en marge des autres, comme une évidence : "Parce que c'était lui, parce que c'était moi."
Une amitié qui traverse le temps malgré l'éloignement, les destins séparés.
Un lien gardé vivant dans le coeur de madame Maya, fée bienveillante qui, au terme de sa vie, manoeuvre habilement au rapprochement du binôme.

Il ne sait pas non plus le petit Amine que, vingt ans plus tard, une jolie sorcière à la crinière rousse lui lira le plus beau des contes, bouleversant l'homme qu'il est alors devenu par ses révélations, sa poésie, ses courbes rimées.

Elsa, Théo, Amine, triangle d'or tissé du fil de l'amitié porté jusqu'à la cîme par la bonté d'une simple professeure de français.

Mona Azzam use de sa très belle plume pour nous parler de thèmes sensibles tels le racisme ou l'intégration.
Pour nous interpeller sur l'importance de la culture, de la lecture.
Elle fait de ses personnages des êtres à part, dotés d'une sensibilité à fleur de peau qui les rend attachants dès le début.
Il y a chez chaciun d'eux une sorte de pudeur, de réserve malgré l'adversité, qui force l'admiration.
L'auteure jongle joliment avec les mots, les tournant et les retournant pour en faire des phrases aussi légères qu'une plume qui ravissent l'âme.

Un livre qu'on lit et qu'on relit sans se lasser et qui allie le plaisir à la réflexion.

Merci à Babelio et aux éditions La Trace pour l'envoi de ce petit bijou !
Commenter  J’apprécie          3612
Suite à de belles critiques d'amis babelionautes, j'avais ajouté le nom de Mona Azzam dans ma wishlist-livres. Lorsque j'ai vu que son dernier livre, ‘'Amine'' figurait dans la Masse Critique de janvier, je me suis inscrite ; d'autant plus que ce livre est édité par La Trace comme quelques pépites qui figurent dans ma bibliothèque (‘'Mayacumbra'', Au Rebord du Monde'', ‘'Au Coeur du Monde'', pour ne citer qu'eux). Merci à Babelio et La Trace de m'avoir sélectionnée.

J'ai été happée dès le prologue dans lequel Amine, le narrateur, parle de rencontres avec certaines personnes : « Ces personnes sont un projet (de vie) en soi. On a l'opportunité de ne les croiser qu'une seule fois dans la vie. Elles sont un joker qui nous est donné de saisir. le sésame qui ouvrira la caverne d'Ali Baba. » Nous sommes nombreux à avoir rencontré une de ces rares personnes positivement déterminantes dans notre parcours de vie.
Pour Amine, c'est une professeure de français qui prend en charge ce petit malien immigré et triste, passé de son désert natal aux neiges alpines et qui ne connaît que deux mots de français ; et ce, malgré la pesanteur d'une administration trop lourde et la bêtise, voire la malveillance, de collègues. Cela m'a rappelé ma troisième et dernière année en tant que professeur auxiliaire dans l'Education Nationale : un collègue et moi avons fait des démarches pour qu'un élève très doué mais de milieu défavorisé puisse passer de classe de CAP en classe de BTS en cours d'année pour avoir un diplôme plus valorisant en quittant le lycée dès ses 16 ans (proposition, entre autres, de cours gratuits de rattrapage de niveau) ; nous nous sommes heurtés à l'hostilité des collègues professeurs (‘'on envoyait un mauvais signal'') et au non-recevoir de l'institution (‘'pas de procédure prévue'').

Désolée pour cette digression… Revenons au roman. Ce livre fait magnifiquement ressortir à quel point certaines rencontres sont déterminantes pour des enfants coupés de leurs racines (comme Amine) ou entourés de personnes peu ouvertes aux autres et/ou sensibles au qu'en dira-t-on (comme Théo).
Un bouleversant roman choral à l'écriture légère, mais lourde de sens, poétique parfois, entrelacs de mots où affleurent en permanence l'amour de l'autrice pour l'Afrique (les rédactions d'élèves sont très belles), sa passion pour son métier (ou, plutôt, sa vocation) d'enseignante et la force et la puissance de l'amitié entre Amine et Théo.

« L'éducation comme l'eau, peut être aussi bonne pour le coeur » écrit le petit Amine dans la nouvelle qui lui vaudra un premier prix.

Commenter  J’apprécie          218
En 1994, Amine, avec ses parents et sa fratrie, vient d'arriver en France dans la ville d'Annecy, un choc affectif et thermique : aucun ne parle français et ce froid blanc est aux antipodes du Sahel d'origine. En pénétrant dans l'enceinte du collège pour intégrer une classe de sixième, le jeune garçon a l'impression que la montagne qui se dresse devant lui n'est pas seulement faite de roches et de pierres, elle l'est également par ces regards scrutateurs, ces attitudes hautaines à son égard, par l'immensité de ce qu'il entend mais ne comprend pas. Cependant, il lui semble qu'un piton se dresse devant lui auquel il pourra s'accrocher et s'élever sur la paroi de l'éducation nationale : une femme parait bienveillante. C'est Madame Maya, elle est professeure de lettres.

Elle le fait asseoir aux côtés de Théo. Progressivement, il deviendra son seul et unique ami. Ses progrès en français sont fulgurants, tous les espoirs sont permis en dépit des crevasses qui l'entourent. Vingt ans plus tard, il reçoit un courrier d'une notaire lui demandant expressément de la contacter au plus vite suite au décès de Madame Maya. de Marseille il va revenir sur son parcours en se remémorant celle qui lui a ouvert la voie.

Magnifique roman dans toute la phosphorescence de la bienveillance des êtres qui permettent de bâtir des destins hors norme, de ces personnes qui s'apparentent à des contreforts pour aider les autres à se construire malgré les renversements de l'existence. Dans un style épuré, sans ornement artificiel, Mona Azzam rend hommage à un professeur qui a permis à un déraciné de se construire avec succès. Sans négliger toutefois dans cette ode à l'humanité de souligner ceux qui tentent, pour de viles raisons, d'empêcher aux naufragés de la vie d'espérer et de réussir.
Lien : https://squirelito.blogspot...
Commenter  J’apprécie          70
"Qui ne se souvient pas, avec tendresse, parfois un peu plus, d'un professeur en particulier et dont le rôle a été décisif, à un moment où à un autre ? " C'est la première question que pose Mona Azzam dans le prologue de son nouveau roman, Amine. le ton est donné, la question trouve résonnance, le lecteur ne peut désormais rester indifférent au récit.
En ce mois de décembre 1995, Amine fraîchement débarqué, avec sa famille, du Sahel à Annecy, ayant pour seuls bagages à peine deux mots de français, va connaître, en entrant au collège en classe de sixième, la double peine de la différence et de la barrière linguistique. Ne pas parler la langue de ceux qui vous entourent est un véritable handicap dans un lieu où elle est le seul moyen d'être intégré, d'accéder à la connaissance et à l'apprentissage. Amine était condamné à cet isolement et à ce naufrage, si Madame Maya, son professeur de français, n'était venue à la rescousse. On repense alors à Ulysse et à Maimouna dans le précédent roman de Mona Azzam, Ulysse a dit.
Les mots de Mona Azzam sont envoûtants et le miracle se produit à chaque fois. Ainsi Amine, comme Maïmouna, pénètrent dans votre univers. Maya comme Ulysse, deviennent proches. Vous les aimez. Ils détiennent cette parcelle d'humanité et de vérité, ils ont ce goût des mots et ce besoin de transmettre, qui touchent et font entrevoir que le beau côtoie le plus terrible, le lumineux le plus sombre. Leur message ne peut rester lettre morte, il doit être entendu, partagé. Ainsi le monde pourra grandir en humanité et en fraternité, en amour tout simplement. Mona Azzam en est le scribe, si talentueux.

Le sauvetage d'Amine se fera par la transmission des mots, du langage. Madame Maya par sa patience, le temps donné sans compter, les encouragements, sa confiance, donnera à Amine les ailes nécessaires à son envol. Mais le prix à payer de cette réussite leur coûtera cher. Rumeurs, jalousie, calomnie, rien ne leur sera épargné.
Si la transmission des mots et de la langue fut salutaire, libératrice, elle fut vite considérée comme une trans-mission, un dépassement, un franchissement des limites de la mission de professeur. Un jugement qui condamnera Maya à la mise à l'écart et plongera Amine dans un nouvel enfermement, celui de bouc émissaire. Et l'on pense alors à René Girard, à Albert Camus, à André Cayatte et d'autres encore.
Mais de bouc émissaire à héros, il n'y a souvent qu'un pas, Amine en fera l'expérience. Les mots transmis et reçus lui ouvriront les portes de l'écrit et avec lui la reconnaissance de ses pairs.
Les armes des mots sont toujours les plus fortes. Amine les saisira, elles le rendront victorieux. Ce sont elles aussi, que Mona Azzam utilise pour combattre l'injustice et défendre le droit à l'éducation et à l'accès à la connaissance, afin de gagner dignité et liberté, elles encore, pour donner le goût de la langue, la servir quoiqu'il en coûte et procurer un réel plaisir au lecteur.

Quelques vingt ans plus tard, Amine, tout comme Théo, son seul ami de l'époque, reviennent à Annecy à la demande d'Elsa la notaire de Maya, récemment décédée. Avec ce retour, s'opère la résurgence du passé dans ce récit à deux voix qui se font écho, celle d'Amine et de Maya, rejointes par celle de Théo et complétées par Elsa, celle aussi de Monsieur C, principal du collège, voix de la lâcheté et de la mauvaise conscience.

Nombreuses sont les questions qui passent dans la tête des personnages et ponctuent les pages du livre de leurs points d'interrogation qui viennent vriller nos certitudes et invitent à prendre position.

Amine est un roman qui interpelle, un récit prenant avec des personnages habités et attachants, un témoignage criant de vérité sur le métier et la vocation d'enseignant, une magnifique histoire d'amitié et de fidélité, un texte puissant aux messages forts qui secouent et, toujours et encore, l'écriture poétique de Mona Azzam qui touche et adoucit.
Comment ne pas être attendri par Amine, admiratif de son courage, touché par sa reconnaissance envers son professeur ?
Comment rester insensible devant la générosité de Maya, sa détermination et sa délicatesse ?
Madame Maya, un professeur hors pair ?
Et Mona Azzam ? Qui ne se souvient pas, avec tendresse, parfois un peu plus, d'un professeur‐romancier-poète en particulier et dont le rôle a été décisif, à un moment où à un autre ?
Commenter  J’apprécie          70
Retour de lecture sur le livre de Mona Azzam " AMINE " aux Editions La Trace
Par Mariaclara Baucere J'ai adoré ce livre, il est écrit divinement bien par Mona Azzam que je connais depuis peu. C'est le second livre de Mona que je dévore. Cette autrice a beaucoup de talent, c'est une magicienne qui sculpte et jongle avec les mots.

L'autrice réussit fort bien à montrer dans cette histoire les lacunes de notre système éducatif, pas ou peu enclin à faire les efforts nécessaires pour pouvoir mieux intégrer les immigrés ou les élèves en difficulté. Ce sont malheureusement de nos jours, toujours des sujets d'actualité.
Ce sont les armes des mots, ces mots qui ont une puissance redoutable, les mots justes qui atteignent leur cible. Mona les utilise pour combattre l'injustice, défendre le droit à l'éducation et à l'accès à la connaissance, afin de gagner dignité et liberté. Les armes encore, pour donner le goût de la langue, la servir quoiqu'il en coûte et procurer un réel plaisir au lecteur. Un texte noble, sincère et puissant au message fort. Une écriture remarquable.
Un vrai petit bijou, très prenant, un témoignage criant de vérité. A lire sans modération. On ne peut être indifférent au récit. Je le conseille vivement « Amine » à tous.
Court résumé du livre :
Avec «Amine» Mona Azzam raconte la rencontre d'un jeune immigré avec son professeur de français déterminée à lui construire un avenir. Une rencontre déterminante, bouleversante. Madame Maya. C'est le nom de mon professeur de français.
Le français, cette langue qui m'est inconnue, en ce premier jour d'école ; mon premier jour d'école en France, au milieu de tous ces Français qui s'expriment dans un langage mystérieux, inconnu de moi, moi, la graine de cacao… À force de travail, d'heures de soutien, y compris durant les vacances, Madame Maya va réussir son pari. Amine va réussir à maîtriser la langue française et pouvoir progresser dans toutes les matières…
Vingt ans après avoir franchi les grilles du collège Camille Claudel d'Annecy pour la première fois, Amine est de retour afin d'assister aux obsèques de sa professeur de français, Madame Maya. S'il a fait le voyage depuis Marseille, c'est qu'il doit tout à cette femme. ………….. Je ne peux vous en dire plus, un livre qui ne peut vous laisser insensible. à vous de le découvrir l'histoire.
Commenter  J’apprécie          40
« Amine », l'enfant du monde.
Poignant, l'oeuvre craies de couleur sur le tableau noir d'une classe, en France. La réalité et l'éclatant symbole de notre humanité.
Ce roman choral de Mona Azzam, dont Maya la professeur de français et Amine « les gens ont des étoiles qui ne sont pas les mêmes », Théo son ami, Monsieur C, sont les collecteurs. Ils dévoilent tour à tour l'histoire de vie d'Amine.
Ce jeune enfant venu d'Afrique avec sa famille ne parlant pas le français, démunis et frigorifiés par les diktats d'une société manichéenne. Pas de pathos, de clichés, ce récit est une voie, des voix et le murmure cascade d'une France qui interpelle l'ultime.
Il y a ici, les ères des petits riens et des grandes importances. Les gravités d'un refuge qui baisse les yeux sur le passage, rive d'Amine.
Ambivalente posture, la classe est l'idiosyncrasie d'un pays écartelé par les préjugés, par le manque crucial d'une intégration à double sens.
Seule Maya, l'enseignante universelle, tenace et humaniste, passeuse des savoirs et des affectueuses fraternités sera le point d'appui de cet enfant arc-en-ciel. Heure après heure, sourire montagne, regard mer, et les vertueuses attitudes, cercle aimant .L'hospitalité, pierre angulaire de l'accueil, elle ouvre son coeur pour Amine. Ce dernier conte, dévoile et ses mots sont des pierres qu'il façonne avec patience et désir. Amine est éveillé, attentif, intelligent et sensible. Il va bâtir la citadelle Babel d'une nouvelle. Il remportera le prix mais ce dernier n'exaucera pas le chemin vers la lumière. Plus tard, dans ce lointain où il deviendra un auteur réputé.
Un jour certain, Amine déménage avec sa famille. Maya est égarée, en manque d'Amine. Cette tendresse haut les coeurs, certifiée et intègre résiste au temps. Même si le silence est ici la solitude aux abois et la chaise vide d'Amine dans une classe devenue grise.
Ce texte olympien, tremblant de beauté et de vertus est un livre blanc à conjuguer dans tous les langages cosmopolites. le relationnel entre Amine et Maya est « Le cercle des poètes disparus ». Les transmissions vénérables, les conjugaisons réussies, la connivence.
Dans le coffre de Maya aujourd'hui il y a un pont, un joyau, un secret à découvrir en pages finales. Juste, transmettez-le à vos petites lumières.
Il y a les écritures réenchantées, l'edelweiss, les graines, le regard du Petit Prince.
Qu'importe vos larmes sur la page, le rire est invisible et se se montre qu'à l'heure de la sève montante.
« Amine » est le fronton des républiques du coeur. Un livre vivifiant qui accroche ses bras autour de votre cou. Salvateur et bienfaisant, un livre de salut. Publié par les majeures Éditions La Trace.
Commenter  J’apprécie          40
Vingt ans après Amine retrouve Annecy et Théo, le seul à l'avoir accepté. Il revient dans cette ville suite aux obsèques de sa professeur de français qui l'a aidé à son arrivée à Annecy en 1994, c'est alors que l'histoire de son arrivée en France remonte à la surface.

Amine a laissé les terres du Mali pour les contreforts des montagnes enneigées, il parle très peu faute de maîtrise du français. Sa professeur de français Madame Maya, observatrice et consciente de cet handicap décide de l'aider et grâce à un gros travail, il gagne un concours de nouvelles.

La proximité entre la professeur et ce garçon va déranger non seulement un certain nombre de parents d'élèves mais aussi les autres professeurs qui feront en sorte que le jeune garçon soit puni. Mais c'est sans compter sur l'amitié qui unit Amine à Théo, qui trouvera une astuce pour le soutenir. L'histoire se tassera avec le déménagement de la famille d'Amine à Marseille.

J'ai beaucoup aimé la relation entre cette professeur et Amina. Cette bienveillance, ce cadeau fait à ce jeune garçon pour maîtriser la langue d'accueil, pour lui offrir le plus de chance pour l'avenir. 

J'ai apprécié l'oeil critique de l'auteur sur l'éducation nationale et notamment ses faiblesses en matière d'intégration des immigrés ou des enfants en difficulté mais aussi sur la difficulté qu'un enfant peut rencontrer pour intégrer un groupe déjà formé, difficulté accentuée par une différence de quelque nature qu'elle soit.

J'ai aussi aimé l'écriture pleine de pudeur et très belle qui m'a emportée, ce qui fait que je n'ai lâché le livre qu'une fois terminé.

On notera aussi que le métier d'enseignant relève quelque part du sacerdoce et qu'il faut être vraiment passionné pour dispenser autant d'amour à ses élèves.

Ce fut un très gros coup de coeur pour moi.
Lien : https://quandsylit.over-blog..
Commenter  J’apprécie          30
De l'histoire d'Amine, primo-arrivant subsahélien, “débarqué” par un froid jour d'hiver dans une classe de 6e d'un collège d'Annecy, Mona Azzam fera un chant polyphonique.
À son habitude, elle procède par courts chapitres. Tour à tour, s'expriment les divers protagonistes de ce roman éponyme. Amine adulte, Maya vieillissante, Théo le copain, un principal de collège repentant, une jeune avocate à la rousse chevelure…
Il faudra peu de temps à Madame Maya, professeur de lettres passionnée et généreuse, pour apprendre à l'enfant sénégalais une langue dont il ignore tout, lui qui parle bambara.
Elle lui transmettra très vite sa propre passion des mots.
Il lui faudra braver le racisme latent des enfants, l'hostilité grandissante des collègues, la lâcheté du chef d'établissement, dans la plus grande des déterminations et des solitudes. Mais son protégé trouvera enfin sa place, un ami, des camarades. Et la reconnaissance de ses capacités.
Un livre merveilleux, comme tous les romans de Mona Azzam.
Lien : https://marenostrum.pm/amine..
Commenter  J’apprécie          20
Roman sur l'intégration, roman sur l'amitié, roman sur le rôle de nos enseignants dans la construction d'une vie, rôle trop souvent décrié en ces temps troublés, "Amine" est aussi un roman d'apprentissage où un jeune Africain venu du Sahel arrive au beau milieu de l'hiver savoyard dans un monde à l'opposé de sa vie d'avant. .. de son combat et de celui de sa professeur de français ... Dans la courbe de ses mots, Mona Azzam cisèle un texte poignant, plein d'humanité et d'espoir !! Un récit que devraient lire nombre de nos politiques ...
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (42) Voir plus



Quiz Voir plus

Et s'il faut commencer par les coups de pied au cul

Dans un film de Jim Jarmush, un tout jeune couple d'adolescents se demande : Y a-t-il encore des anarchistes à -------- à part nous ? Peu de chances. Où çà exactement ?

Paterson
Livingston
Harrison
New York

10 questions
23 lecteurs ont répondu
Thèmes : anarchie , éducation , cinéma americain , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}