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Ce roman est un rêve et un cauchemar.
Le rêve d'une mère, le cauchemar de sa fille.
De la Mauritanie à l'Espagne.
Des économies à l'épargne pour la traversée.
L'homme blanc aux cheveux dorés à l'arrivée « Ma avait prévu cela. »
La cale insalubre, le viol lugubre, le naufrage. « Ma n'avait pas prévu cela. »

De sa vie, il en a eu marre, Ulysse est gardien de phare, il a tout plaqué pour Gibraltar.
Ulysse a dit… Plus jamais ça.

Mais je n'y crois pas !
L'histoire de Maïmouna, Ulysse la raconte dans ce livre.
« Mais elle est aussi, une histoire universelle, celle de tous les migrants qui payaient et payeraient encore longtemps, au prix de leur vie, leur quête de contrées européennes où ils n'aspirent qu'a une vie normale, loin des conflits qui déciment leur pays d'origines. »

Mona Azzam a fait d'un sujet lourd un roman facile à lire, presque léger par la poésie qui s'en dégage. Un roman parfaitement adapté à la lecture par des adolescents, des lycéens. Pour qu'ils ne soient pas dupes, pour qu'ils sachent même s'ils n'y peuvent pas grand-chose.

« Comment va le monde – il est rouge sang. Et à mon avis il l'est pour longtemps.
Comment va la vie – il y a des endroits, elle vaut dix dollars – combien je te dois.
Comment va la guerre – elle va comme elle va. Elle est planétaire. On se reverra.
La dignité n'est pas notre spécialité. »
B. Lavilliers.

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Ulysse retranché dans son phare écrit -
Djinn aux cheveux d'or , va sauver des eaux une petite sirène aux yeux caramel et aux fossettes irrésistibles ; accrochée à la mer !

Il écrira sa mémoire et le dira, tel Le Griot au pied de l'arbre du village de Maïmouna.

Il écrira le périple de ces migrants de tous pays, qui déploient leurs âmes au fond de la Méditerranée comme une immense étoile de mer qui n'en finit pas de grandir.

Maïmouna, courageuse petite fille, meurtrie, violentée, foudroyée par une Ombre , trouvera en haut de ce phare son "Petit Prince", qui, malheureusement, n'arrivera pas à tuer le serpent de son destin.

Beau conte plein d'humanité, qui, une fois la dernière page tournée, laisse un voile de tristesse embrumer nos yeux.
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Bonsoir à tous et à toutes,

Ce soir c'est un retour de lecture sur le livre de Mona Azzam "Ulysse a dit"» par les Editions la trace.
Un Roman d'une grande intensité émotionnelle, bouleversante et très prenante.
Une nouvelle foi, Mona confirme son talent à sonder l'âme humaine. Un roman subtilement raconté, sensible et juste.

Je suis Maïmouna.
Je suis sénoufo et malienne.
J'ai treize ans.
J'ai quatre frères et trois soeurs.
Et je suis montée sur le bateau,
il y a longtemps, je crois.
Un jour, je ne sais pas quel jour,
je suis montée sur le bateau car Ma m'a dit, monte.
La France ; le Djinn aux cheveux longs couleur de blé t'attend...

Maïmouna, la petite Malienne aux yeux caramel, sa maman l'aimait si fort qu'elle a sacrifié son amour pour tenter de la sauver. Ma a su qu'elle devait éloigner Maïmouna de Yélékéla, cette terre d'Afrique devenue si hostile.
Alors, la petite fille a fait son bagage, elle est partie accompagnée par sa mère sans rien dire et elles ont traversé le désert, elles ont marché jusqu'au bateau blanc qui devait conduire la petite à une vie meilleure, qui devait la conduire au djinn qui avait les cheveux d'or comme son livre préféré.

Mais la vie, le destin, en a décidé autrement Dieu seul savait, il a mis Ulysse sur le chemin de la petite Maïmouna aux yeux caramel afin que son histoire ne tombe pas dans l'oubli.

Mona nous raconte cette belle histoire forte, sincère, riche en émotions, j'ai pleuré, j'étais dans l'histoire avec la petite Maïmouna. C'est une histoire qui relate de la cruelle réalité qu'affrontent ces malheureux naufragés que sont les migrants. Ils espèrent, ils croient à un monde meilleur et la plupart d'entre eux n'arrivent jamais à destination.

Mona a une plume délicate, une plume poétique menée avec brio, elle laisse des traces sur son passage. Quand je lis les livres de Mona, je suis dedans et je voyage avec sa plume, j'ai lu ce livre rapidement, l'histoire m'a happée, transportée jusqu'au dernier mot. Ce roman est lumineux, sublime et dans l'actualité vis à vis du sujet abordé, C'est un véritable hommage à la vie. Bravo Mona. Je conseille Ulysse a dit à tous.
A lire sans modération Mariaclara.
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Qu'est-ce qui pousse un parent à jeter son unique et dernier enfant dans un bateau pour qu'il ait une meilleure vie, ailleurs… en France ? C'est le récit d'une vie, semblable à tant d'autres, qui pour fuir la noirceur humaine, n'hésite pas à braver les éléments. Va t-elle survivre à la traversée de la mer Méditerranée ? Supposons qu'elle y arrive sur le continent européen, aura-t -elle la vie tant espérée ? Ou bien va-t-elle se confronter à nouveau à la cruauté humaine ? Un roman fort sur le sort tragique réservé à ces âmes africaines victimes à la fois du terrorisme islamique et de l'indifférence occidentale. L'alternance de désespoir et d'espoir tout le long du roman maintient en haleine le lecteur jusqu'au bout ! Merci @mona_azzam_auteur pour ce texte bouleversant Qu'est-ce qui pousse un parent à jeter son unique et dernier enfant dans un bateau pour qu'il ait une meilleure vie, ailleurs… en France ? C'est le récit d'une vie, semblable à tant d'autres, qui pour fuir la noirceur humaine, n'hésite pas à braver les éléments. Va t-elle survivre à la traversée de la mer Méditerranée ? Supposons qu'elle y arrive sur le continent européen, aura-t -elle la vie tant espérée ? Ou bien va-t-elle se confronter à nouveau à la cruauté humaine ? Un roman fort sur le sort tragique réservé à ces âmes africaines victimes à la fois du terrorisme islamique et de l'indifférence occidentale. L'alternance de désespoir et d'espoir tout le long du roman maintient en haleine le lecteur jusqu'au bout ! Merci à Mona Azzam pour ce texte bouleversant : un roman qui fait entendre la voix de ceux que l'on ne veut pas entendre !
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Une histoire d'amour et de rage, douce et terrible à la fois, simple , mais qui bouleverse notre être profond. Maïmouna, si fragile et si forte pourtant, nous renvoie l'horreur de notre monde, la réalité des hommes. Un petit roman où l'écriture presque naïve contraste avec la dureté du sujet. Après lDans le silence des mots chuchotés, Mona Azzam m'a cette fois encore touchée ! Merci
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Les livres de Mona Azzam sont toujours du domaine de l'intemporel, peut-être parcequ'ils touchent à l'intime, à ce qui nous émeut et nous unit. Après en avoir terminé la lecture, ses personnages appartiennent au mythe.
Ulysse a dit... est un conte tragiquement contemporain raconté dans le langage follement poétique de la tradition orale du griot. Les émotions submergent comme les vagues s'attaquent au bateau de la jeune Maïmouna. Un livre éprouvant, nécessaire, brillant, sensible et précieux, qui, et on le comprend aisément, a reçu le 1er prix fiction adulte 2021 au Salon du livre de Bussy Saint-Georges.
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A vingt mille lieux sous la mer, ici et ailleurs, se trouvent les corps des migrants naufragés.
Nous ne sommes pas sans l'ignorer, étant témoins, au quotidien, de ces bateaux échoués, de ces corps sur les plages… Nous recevons les images, et à force d'images froides diffusées en continu, nous devenons nous-mêmes aussi froids que les images reçues.

A quoi sert la littérature ? Peut-être justement à utiliser une petite touche de fiction pour rajouter un supplément d'humanité à un réel sans chaleur.

Mona Azzam confie sa plume à Ulysse, qui est lui-même le scribe de Maïmouna, et l'écriture devient vecteur de mémoire, pour que la transmission puisse se faire, de bouche à bouche, de plume à plume, de vivant à vivant, de mort à mort, aussi.

Ulysse« le Djinn aux cheveux d'or », gardien de phare solitaire, devient ainsi transcripteur du chant de Maïmouna la survivante, petite malienne, petite sirène de treize ans échouée au large de Gibraltar, ayant traversé avec sa mère le désert de Mauritanie pour accéder à la mer, au bateau, à l'Eldorado si chèrement monnayé.

Par la voix de Maïmouna, Ulysse raconte l'insécurité, les conflits guerriers, la misère, le ciel asséché, les hommes assoiffés, la faim, les vies saccagées avant d'avoir pu atteindre la terre d'asile, et cela en toute connaissance de mort. Sous sa plume, Maïmouna devient l'emblême de la mémoire des migrants et de la douleur de vivants.
Et en filigrane de ses mots, on devine le rêve d'un monde pacifié, le désir d'une toute autre histoire.

« Neuf quarts » de récit d'Ulysse, « neuf instants » de Maïmouna, et un quart supplémentaire, nécessaire, pour qu'Ulysse, le Djinn blanc, le Petit Prince de lumière, puisse ouvrir nos coeurs et nos yeux, et pour qu'il nous dise, encore… ce que nous ne devrions jamais oublier, l'incroyable injustice qui s'accable, encore et toujours, sur ceux qui n'ont rien. Et que pourrait-on bien leur prendre, sinon leur vie, puisqu'ils ont déjà tout perdu ?

Alors, quelques « quarts » et quelques « instants » suffisent aussi à Mona Azzam, qui a déjà si bien appris à lancer un cri au-delà du silence des mots chuchotés, pour nous convaincre et nous toucher en profondeur.

Rachel

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À la recherche d'autres rivages…

Décembre 2018

Ulysse, un financier converti en gardien de phare.

Seul Ulysse savait : il était libre et ce phare, perché dans la solitude de ce point reculé, à l'ouest de la Méditerranée, était la fenêtre ouverte sur la liberté d'une vie choisie loin de tout faux-semblant ou diktat.

La liberté de pouvoir vivre pleinement sa seule et unique passion : l'Écriture.

Il avait été mis en garde quant aux effets potentiels d'une solitude prolongée. Il savait que parfois, les cieux se troublent et retiennent prisonnier un goéland dont le rire égaré résonne, silencieux. Et dans ce silence ombrageux, le mot, écho d'antan se fige, victime malgré lui des tourbillons de l'existence.

Deux ans déjà.

Deux ans ici dans ce phare de Gibraltar, isolé entre deux continents.

Depuis son perchoir dominant la mer, à l'abri des vents et frôlant presque les cieux, seules les notes d'Automne de Vivaldi emplissaient ces lieux d'un autre âge lorsqu'un bruit fracassant l'arracha malgré lui à sa jouissance extatique.

Sursautant, bousculant par mégarde sa tasse de thé dont le liquide, noirâtre, dévora les feuilles de son carnet, diluant son écriture nerveuse et en recouvrant les mots. Ses mots, désespérément noyés, suffoquaient dans les flots sombres dont les arômes entêtants, l'écoeuraient désormais.
Ulysse se précipita vers la lucarne et …

Un voilier gisait là, semblable à une plume blanche se mouvant vertigineusement à la surface de l'eau.

Lui, le financier converti en gardien de phare, l'écrivain dont le manuscrit s'était noyé, victime d'un bruit, d'un signe de vie, se lançait, s'élançait à l'aventure.

Dans les flots, une voix fluette…

Des pleurs qui disaient, dans une langue universelle, la douleur, la perte et l'angoisse. Et qui vinrent à bout d'Ulysse, mettant en lambeaux sa sérénité apparente.Je suis Maïmouna.
Je suis sénoufo et malienne.
J'ai treize ans.
J'ai quatre frères et trois soeurs.
Et je suis montée sur le bateau,
il y a longtemps, je crois.
Un jour, je ne sais pas quel jour,
je suis montée sur le bateau car Ma m'a dit, monte.
La France ;
le Djinn aux cheveux longs couleur de blé t'attend…


Lien : https://lesplaisirsdemarcpag..
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Ma très chère Mona, je viens de fermer ton dernier roman Ulysse a dit... j'ai été transportée bouleversée par ton roman si émouvant… mais l'espoir de ta plume si poétique qui arrive à ensoleiller l'enfer que vivent les migrants pour un Eden rêvé comme une lecture du le Petit Prince… un magnifique hommage à vie 💋
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Maïmouna, petite Malienne aux yeux caramel, ta maman t'aimait tant qu'elle a sacrifié son amour pour tenter de te sauver.
Du jour où elle a entendu ton cri déchirant à travers la Savane, elle a su qu'elle devait t'éloigner de Yélékéla, de cette terre d'Afrique devenue hostile.
Alors, tu as fait ton baluchon sans rien dire et, à travers le désert, tu as marché dans ses pas jusqu'au bateau blanc qui devait te conduire à une vie meilleure, au djinn aux cheveux d'or de ton livre préféré.
Mais Ma n'avait pas prévu la maladie, la violence, la tempête, la France si lointaine.
Dieu seul savait, qui a mis Ulysse sur ton chemin afin que ton histoire ne tombe pas dans l'oubli.
Alors, du haut de son phare, Ulysse s'est fait griot, Ulysse a dit...

Un récit aux allures de conte qui n'occulte pourtant pas la cruelle réalité qu'affrontent ces naufragés de l'espoir que sont les migrants.
Une plume sensible, délicate, que Mona Azzam manie avec justesse, laissant dans son sillon de doux parfums d'embruns et, dans la bouche, le goût salé/sucré de la tragédie humaine.
Merci à David pour cette belle découverte !
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