Le pouvoir au féminin : Marie-Thérèse d'Autriche

Livre passionnant, très bien rédigé, qui nous plonge dans le XVIIIème siècle.Comment une mère de 16 enfants a t elle pu régner sans partage sur l'Autriche tout en faisant la guerre à la Prusse...Ou comment concilier les trois corps de la reine: femme, mère et souveraine.
Elle réussit à imposer sa présence sur le trône, après la guerre de succession d'Autriche , 1740/48, ( la "pragmatique sanction " de son père Charles VI, sans héritier mâle, n'étant pas acceptée par les autres souverains européens). Puis intervient la guerre dite de 7 ans et le renversement des alliances de l'Autriche en faveur de la France de Louis XV.
Livre "d'histoire" certes, qui nous fait sortir de l'hexagone, nous intéresser à la Silésie et à la Bohème. Où nous vivons de l'intérieur les intrigues de la Cour, la conquête du titre d'empereur du Saint Empire romain germanique par son époux, François, duc de Lorraine, l'opposition de Marie-Thérèse à son fils aîné Joseph, à qui elle ne cède aucune once de pouvoir.
Ouvrage très documenté, absolument pas aride, bref un grand livre.

Elisabeth Badinter, quand elle ne sort pas un quintal de propos « problématiques » sur l'Islam (euphémisme, je crie ton nom), écrit des livres instructifs sur l'histoire des femmes occidentales. Elle se penche aujourd'hui sur Marie-Thérèse d'Autriche, dirigeante de l'empire Austro-hongrois et, notamment, mère de Marie-Antoinette. Il ne s'agit pas d'une biographie exhaustive, mais d'une revue des différents rôles incarnés par ce personnage : l'épouse, la souveraine et la mère. Un parallèle intéressant est d'ailleurs fait avec les reines Elisabeth Ière d'Angleterre et Catherine II de Russie (sachant que ces dernières ne se sont pas préoccupées de leur descendance). On peut dire que Marie-Thérèse en aura vu des vertes et des pas mûres : les prétentions territoriales de la Prusse, les tensions avec la Russie lors du changement de monarque, les guerres dans et hors de ses frontières et ses problèmes familiaux, pour ne citer qu'eux. Mais notre dame a aussi fait baver un certain nombre de personnes, dont les libertins, les Protestants, les Juifs, en bref, celles et ceux qui ne rentraient pas dans le moule catholique traditionnaliste. le portrait brossé n'est pas flatteur, mais pas caricatural non plus. En bref, c'est une bonne introduction au personnage, pour ceux qui n'en ont jamais entendu parler.

Marie-Thérèse fut impératrice d'Autriche durant 40 ans. Étant la seule héritière, elle dut s'imposer en tant que monarque absolu dans un monde gouverné par des hommes. Son mari, François-Etienne n'aura en effet qu'un rôle secondaire.

Elisabeth Badinter s'applique à nous montrer les « trois corps »  de Marie-Thérèse : celui de la femme de pouvoir, celui de l'épouse sincèrement éprise de son mari ainsi que celui de la mère (Marie-Thérèse eut 16 enfants). « Autant de rôles à jouer et d'impératifs qui devaient fatalement entrer en conflit ».

[...] Pédagogique, pragmatique, ce livre est un portrait non exhaustif, comme le précise Elisabeth Badinter en 4e de couverture, celui de la mère de Marie-Antoinette, si peu connue des français. 
Il est un portrait en plein et en creux : Marie-Thérèse, son physique, son caractère, ses combats, ses forces et ses doutes ; Marie-Thérèse, ses choix politiques, ses alliances, ses stratégies, ses défaites. 
Le pouvoir et la femme sont au centre. [...]
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