La Dérobée

Voilà un roman qui me laisse plutôt circonspecte…
Claire, femme d'une quarantaine d'année mollement mariée à François, homme placide dont elle a eu deux enfants, se retrouve, par le hasard ( ?) d'un nouveau voisinage face à son grand amour de jeunesse devenu un photographe en vue nanti d'une superbe épouse et d'une fille lointaine et fuyante. Ces retrouvailles inopinées et douloureuses, compliquées d'une attirance renaissante, seront pour elle l'occasion d'entraîner le lecteur vers un retour sur son passé suivi d'une amère introspection sur sa vie de fille, de femme, d'épouse et de mère et d'une réelle enquête autour d'un crime ayant assombri durablement l'existence du petit village provençal de sa jeunesse.
Une structure narrative assez classique mais plutôt bien bâtie et qui trouve sa personnalité en milieu de récit, une intrigue qui se noue et parvient à rebondir de façon plus surprenante que ne le laissaient présager les premiers chapitres, une certaine fluidité dans le rythme du récit, sont autant de qualités que je ne saurais renier à ce premier roman de Sophie de Baere, néanmoins, la présence envahissante et terriblement autocentrée de la narratrice, le manque d'épaisseur de certains personnages, à l'exception du père de celle-ci, très attachant en creux, et l'abondance de « fanfreluches lexicales » ont eu raison de ma bienveillance de lectrice, provoquant, à mon grand regret, plus d'agacement que d'empathie.

Une histoire banale racontée banalement.
Le fond manque d'intensité dramatique, de personnages plus charismatiques. La forme manque de panache et de crédibilité, les dialogues sonnent particulièrement faux car trop guindés.