La fille qui avait deux ombres

J'aurai enfin reçu et lu le livre de Masse Critique jeunesse. Je remercie déjà Babelio et les éditions l'Ecole des loisirs.
Un livre jeunesse avec une douceur des mots et des phrases très imagées. Grâce à ça on voyage dans la tête de notre jeune héroïne Elisa, et en Sicile. On plonge dans cette famille où de nombreux secrets sont tus mais qui devront être déterrés en vue des problèmes de sommeil d'Elisa et la soudaine envie de Rose, sa grand-mère, de faire affaire à de la chirurgie esthétique.
Le début est un peu long et vraiment jeunesse. On lève les yeux au ciel de temps en temps. Trop convenu ou trop gnian gnian. Notamment les réactions de notre adolescente. La fin s'améliore grandement, on aime se replonger dans le passé de Rose, on rêve de voyager en Sicile. Oui il y a encore quelques passages qui nous rappelle que c'est de la jeunesse.

Un livre qui se lie très rapidement, à peine trois jours pour moi, et à la belle couverture. Mais une lecture très axée adolescents. Un livre qui nous offre quelques réflexions intéressantes et un agréable moment.

Bonne surprise pour ce roman qui nous tient en haleine du début à la fin.
Le style "jeune" est empreint de tendresse et d'humour, mais aussi de fantaisie et de mystère. C'est que les secrets de famille ont la dent dure. Nous accompagnons l'héroïne, Elisa, dans son mal-être qui n'est pas uniquement dû à l'adolescence, mais à tant de non-dits dans sa famille qui reviennent lors de son sommeil par des rêves étranges et des crises de somnambulisme.
Sous-jacent également une dénonciation de la condition féminine dévaluée et du coup, le fossé que cela peut engendrer entre les générations ou des populations éloignées géographiquement et qui se retrouvent à cause de l'émigration. Très d'actualité tout ça.
Bref, un livre qui n'est pas juste divertissement, mais parle de vrais problèmes qu'il faut parfois avoir le courage d'évoquer en famille afin de percer l'abcès.

Une énième histoire de secret de famille ? Une famille très typée (non je n'ai pas dit caricaturale...) où les femmes (car c'est autour des femmes de cette histoire que le secret se focalise) prennent toute la place. Les hommes d'ailleurs s'effacent bien volontiers (pas fous).
Une plume maîtrisée aide à faire passer la pilule un peu grosse. le talent de Sigrid Baffert qui n'est pas à démontrer nous embarque néanmoins et mêle clash verbaux hauts en couleurs, questionnement sur l'étrange et (bien sûr) désordre amoureux.