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L'homme naît dans une pièce à carreaux de faïence, sans césarienne, ou avec, c'est selon les dispositions de la mère. L'homme mange son pied, jette ses épinards contre le mur. Ce sont ces premiers gestes et ils sont approuvés. L'homme adopte un chat, mais préfère les plantes synthétiques. L'homme tombe amoureux, mais parfois, l'homme a aussi le coeur brisé. Si l'homme traverse des crises, il en ressort grandi, mais de temps en temps l'homme s'enlise. D'après ses dires, l'homme est un cuisinier émérite, or, on pourra l'apercevoir dans le rayon plat surgelés de son supermarché.

Comme un bonbon acidulé, Parfois l'homme est un premier roman qui ne demande qu'à être croqué et mâché pour n'en tirer que le meilleur. D'un ton emprunt de cynisme, teinté d'une certaine mélancolie, l'écrivain dépeint l'absurdité ontologique des êtres humains.

De la naissance jusqu'à notre dernier souffle, c'est l'histoire des hommes qui nous est racontée avec ce qu'il y a de beau, de tragique et de plus sordide dans nos existences.
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Comment parcourir le temps d'une vie en compagnie d'un personnage aussi commun que disparate, universel et singulier, chargé d'un miroir qui renvoie une image de notre monde contemporain, avec ses absurdités et ses moments de grâce ?

Point n'est besoin de le nommer, il est L'homme. de sa naissance à son déclin il franchit les étapes d'un parcours que l'auteur sait diversifier afin de toujours s'y retrouver. Il est un de nos proches ou un inconnu dont on sait les tourments, il est un ami, un fils, un collègue, il est tout cela à la fois.

Le tout est assaisonné d'un humour aussi juste que grinçant. Aussi drôle que désespérant, tant la banalité de nos parcours individuels que l'on pense uniques apparaît ainsi dans toute sa splendeur et sa dérision.

Lu avec plaisir et avidité, impatiente de découvrir les nombreuses réflexions issues du regard décalé de l'auteur sur notre destinée.

192 pages Tripode 8 février 2024

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Cent-neuf (plus une) nuances de l'homme.

Qui a lu Eno, Mum Poher, certains de ses Meilleurs (ses précédents livres) ou quelques billets issus de sa gymnastique rédactionnelle quotidienne, sera probablement surpris de voir Sébastien Bailly se lancer dans le roman d'aventures. Mais pas n'importe laquelle : celle de l'homme.

Comme le sphinx avant lui, Bailly nous rappelle que Parfois l'homme nait, vit, et même, quitte à divulgâcher, meurt. « Étonnant, non ? » aurait dit Desproges. Y a-t-il de quoi en faire toute une histoire ?

Assurément oui, tellement cette centaine de courts chapitres thématiques et chronologiques sont jubilatoires. Chacune des étapes de ce qui fait nos existences, des plus structurantes aux plus désuètes - souvent les plus marquantes – est détaillée avec distance et humour.

« L'homme est seul, la vie n'a aucun sens, mais il faut de la litière pour le chat. Et heureusement, car à défaut de donner un sens à la vie, cela impose un but à la journée. »

Si on sait depuis Sartre que l'enfer c'est les autres, on redécouvre avec Bailly que l'autre c'est moi. Chaque lecteur trouvera dans ces pages son souvenir personnel, sa référence, sa citation, sa madeleine de Proust. Et peut-être même que chaque femme aussi…

Plaçant quelques-uns de ses sujets de prédilection - l'humour, la cuisine, le hasard des dés ou du pile ou face… - dans un style toujours badin où prédomine le second degré, l'auteur se fait parfois plus grave voire touchant, sous les effets de la nostalgie ou de l'âge.

« Il a presque quarante ans et la roue tourne déjà. Personne ne l'avait prévenu que ce serait si court, ou il n'a pas écouté (…) Il perdra, il le sait bien, mais pas sans se battre jusqu'au bout. Il perdra comme tous les autres, mais il bombera le torse tant que ce sera possible. »

Mais entre humour et gravité, Bailly n'oublie pas de placer ce qui doit probablement être la réflexion la plus personnelle de son histoire : « L'homme ne sait pas encore que les livres sont en train de le sauver. » Alors vivement le prochain !
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Voici un premier roman qui a des allures de grand.
Les premiers chapitres m'ont fait sourire, les derniers m'ont fait pleurer - et pas que de rire.
La plume est cadencée, fluide et incisive. Parfois brute. Nécessaire.
L'humour est corrosif, cynique, noir. J'ai adoré.

Ici, nous suivons la vie de l'homme depuis sa conception jusqu'à sa mort, avec tout ce qu'elle a de beauté, de tragique et d'absurdité.
Tout le long de ma lecture j'avais Milan Kundera dans un coin de ma tête et "L'insoutenable légèreté de l'être". Sébastien Bailly m'a fait ressentir les mêmes émotions, la même béance dans mes entrailles. Ce vide que peut parfois être la vie, remplie "d'absurdité ontologique". Et ça en était pathétique mais si pragmatique.
J'en ai eu le vertige, avec les hauts le coeur et les palpitations.

Heureusement qu'il y a ces quelques touches de douceur, de bonheur, de joliesse qui viennent essayer de donner du sens à cette mascarade.
Mais finalement, quand les comptes sont fait, que reste t-il ?

Alors merci peut ce roman surprenant, criant de vérité et si dérangeant.

"[...] l'homme est seul, la vie n'a aucun sens, mais il faut de la litière pour le chat".

NB : Je tiens à remercier particulièrement @letripode pour l'envoi de ce roman.

[Produit offert]
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C'est la vie.

Le ton, -celui du sarcasme avec la petite lueur d'intelligence qui brille au coin de l'oeil, le gauche ou le droit, à votre convenance-, m'a emballée dès les premières pages.

C'est bon signe ça, on se dit qu'on va pas s'ennuyer un minute, ni un jour …ni une vie , celle de l'homme sans nom que va nous raconter Sébastien Bailly..

L'homme naît. L'homme grandit. L'homme vieillit. L'homme meurt. On ne peut pas faire plus universel. Ça donne envie d'y coller un h majuscule, de changer le titre, Parfois la femme. Je vous avez dit qu'il était malin ce Sebastien.

Entre les grandes lignes Bailly picore tous les moments de la vie, les grands , les petits, les pleins, les tronqués, les moches, les beaux. de sa banalité à sa sauvagerie et parfois l'inverse.

Parfois je sais qu'il me reste au moins l'humour à degrés variables, pour affronter la fin inéluctable, et étreindre avec tendresse la banalité des jours.
Rire de tout en prenant tout au sérieux. C'est une valeur refuge sûre.

Le mille-feuille de nos vies en moins de 200 pages, parfois c'est un premier roman original, drôle et terriblement sensible. Merci

Lu dans le cadre #massecritiquebabelio
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Le lecteur aime bien flâner dans des librairies, voir les dernières nouveautés et les coups de coeur des libraires. Deux fois par an, il scrute les titres de la rentrée littéraire. Parfois il achète ses livres sur Amazon, d'autres fois dans un Cultura ou un Espace Culturel. Il regarde la Grande Librairie ou écoute des émissions littéraires à la radio. Un ami peut lui conseiller un bouquin. Des fois, une critique sur Télérama (non après tout, le lecteur n'est pas prof). le lecteur aime échanger et découvrir de nouveaux livres sur Babelio. Un jour le lecteur reçoit une newsletter d'un éditeur le Tripode qui vante les mérites de son nouveau roman : Parfois l'homme de Sébastien Bailly. le lecteur est sous le charme, il file dans sa librairie de quartier et achète ce livre à la couverture attrayante.

Le lecteur n'est pas déçu, dès les premières lignes il accroche à l'histoire de l'homme, tout d'abord parce qu'il est lui-même un homme mais aussi parce qu'il trouve le concept orignal. Dépeindre, la vie d'un homme dans globalité, de sa naissance à sa mort, mettre l'homme devant les choix qui s'offrent à lui et ses différents parcours de vie qu'il peut emprunter. le lecteur sourit souvent, se reconnait parfois dans les propos de l'homme. le lecteur a énormément apprécié la première partie (la naissance, le choix du prénom, l'âge des premières fois) peut-être parce qu'il se reconnaît dans certains évènements.

Le lecteur se dit qu'il va garder précieusement ce livre et qu'il le relira dans quelques décennies car après tout le lecteur n'a que 35 ans et il lui reste encore beaucoup à accomplir dans sa propre vie. Il est à une période charnière de sa vie et les doutes de l'homme lui renvoient comme un miroir ses propres failles et fêlures en pleine figure mais aussi une lueur d'espoir. le lecteur se dit que décidément la vie n'est pas un long fleuve tranquille et c'est sans doute ce qui fait son charme !
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Dans PARFOIS L'HOMME, Sébastien Bailly explore avec finesse les étapes de la vie humaine, dépeignant le parcours incontournable de la croissance et de la construction de soi. L'auteur distingue habilement l'homme d'en bas de l'homme d'en haut, soulignant ce qui détermine leur destinée. En scrutant les absurdités d'un monde défaillant, il dévoile les mécanismes dysfonctionnels qui influent sur le devenir des individus.

Il offre une réflexion captivante sur la dualité humaine, illustrant la brillance et la stupidité qui cohabitent en chaque être. Dans un humour subtil, il tisse une trame intelligente, ajoutant une dimension légère à des observations profondes. Les comportements absurdes de l'homme deviennent une réponse à un monde toujours plus incohérent, créant une perspective qui pousse à la réflexion.

À travers une plume perspicace, l'auteur réussit à capturer la complexité de l'existence tout en soulignant les aspects irrationnels et grotesques qui caractérisent notre réalité. Ce livre offre une expérience de lecture enrichissante, mêlant la sagesse à l'ironie pour offrir une vision lucide et divertissante de la vie et de la société.

Le texte est construit en 109 courtes situations de vie, dans un ordre chronologique allant du moment où l'homme pousse son premier cri sur terre au moment où il se dit que le temps lui a filé entre les doigts.
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Merci également au Tripode et à Masse Critique.
Roman atypique, construit sur un mode répétitif, de la naissance à la mort, tout y passe, tout se qui constitue une vie (prénom, école, travail, amour, Noël, petits bobos... On rit, on s'émeut, mais on pense beaucoup à notre propre situation. On réfléchit, on se revoit, on philosophe même à chacune des étapes de cette vie qui dans les grandes lignes pourrait être la notre. Reste que j'ai fini par me lasser un peu de ces formules, je n'ai pas pu le lire d'une traite.
Le quotidien, les semaines, les années et leurs petits tracas, joies, peines, situations cocasses ou pas, tout cela finit par une douce rengaine, voire une litanie. On imagine, une personne d'un lointain futur, un extraterrestre, découvrir ce que pouvait être une vie - ordinaire, à la fin du XX° siècle, début XXI°
C'est intéressant comme approche, simple, drôle et ça fonctionne malgré tout.
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Un roman étonnant, plein de promesses mais qui m'a perdu en route.

En effet ce roman nous propose de suivre le parcours de "l'homme". Non pas d'un homme ou de l'Homme mais bien de l'homme aussi ordinaire qu'il peut être singulier... L'idée est intéressante et le ton et la forme choisie ont piqués ma curiosité.

La forme : le récit est découpé en grands pans de la vie et sous divisé en sorte de chapitres à la manière d'entrées de journal qui se succèdent.

L'originalité liée au choix de l'auteur de nous conter la myriade de potentialités de la vie de "l'homme" est originale et amusante . Cela nous offre quelques jolis envolées pleines de promesses...
Sur la longueur cependant cela rend le tout peu agréable à la lecture et a perdu la lectrice que je suis.
Ce(s) parcours entremêlé(s) manque(nt) à mon sens de liant et les mots qui me viennent à l'issue de ma lecture sont : décousu, rébarbatif et étrangement long...

Autre bémol pour ma part : le manque de positivité et le côté blasé qui ressort de ce récit... La vie de l'homme semble bien veine et franchement donne surtout envie d'arriver à la fin et donc la mort qui est arrivée pour moi comme une délivrance... Dommage !
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Terrible constat, l'immortalité n'existe pas et dans sa courte vie l'homme (ou la femme) fait ce qu'il peut.
En 109 chapitres, S.Bailly nous trace comme dans un roman d'aventure, la vie de son personnage, l'Homme, de sa naissance à sa mort, avec sincérité, émotion, dérision et humour tendre et respectueux.
Somme toute le quotidien banal d'un être ordinaire qui au fil de ses expériences au fur et à mesure qu'il grandit, est enclin aux doutes, aux contradictions, bref au sens de la vie.
Un flux, un déluge, une profusion, un torrent de possibilités, d'options s'offrent à lui.
Ses choix sont parfois flous ou déterminés, difficiles et souvent rattrapés par les aléas, les hasards qui font basculer un destin, un chemin tracé.
Souvent il rebondit ou pas.
Ce récit est loin d'être morbide, il existe des fulgurances inattendues, des espoirs, une porte ouverte vers un ailleurs.
Et je prends plaisir à lire cette sorte de litanie, cette mise en abîme parce que chacun (voir tout le monde) peut se reconnaître à un moment ou un autre, comme frère d'arme ou d'âme.
La vraie aventure, c'est la vie du matin au soir.
Certains diraient un quotidien pathétique qui annonce l'agonie du mâle triomphant, voir la fin d'une civilisation. On verra.

Ajouter que j'ai bien aimé la couverture (toujours chouette aux éditions le Tripode), une sorte de puzzle de gommettes colorées qui reflètent un peu la vie.


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