Citations sur Napoléon (19)
En temps de révolution, qui gagne un jour perd le lendemain.
Si Bonaparte se distingua par quelque chose, c'est par ses idées claires, la netteté de ses explications, l'esprit de suite avec lequel il affirma ce qu'il fallait faire pour réussir.
La résonance lugubre de Waterloo ne tient pas seulement à la chute d'un homme. Elle signifie, pour les Français, la fin d'un rêve pa un dur contact avec le monde extérieur. C'est le principe d'un renoncement et d'un repliement sur eux-mêmes, pour tout dire une humiliation plus cruelle que la bataille, du moins perdue avec honneur et avec éclat.
C'est l'apprentissage de la monarchie. On s'étonne moins que Napoléon se soit trouvé si vite à son aise dans le rôle de premier Consul et d'empereur quand on le voit au château de Mombello, près de Milan, résidence où Joséphine est presque reine, où il mène un train de prince. Il a déjà une cour, il donne des fêtes. Les diplomates étrangers l'entourent, et les écrivains, les poètes d'Italie adulent le sauveur, le libérateur, l'homme providentiel, tout ce qui se transposera à Paris trois ans plus tard.
Bonaparte avait calculé juste. Après ces fameux préliminaires de Léoben, et en attendant la paix définitive, il est comme le souverain de l'Italie. Protecteur de la République cispadane et de la nouvelle République transpadane (la Lombardie), il dicte sa loi à Gênes, au pape, au roi de Naples, et le roi de Sardaigne est son auxiliaire. Il gouverne. Il règne. Car les Républiques qu'il a créées, dont la Constitution est calquée sur celle de l'an III, ne sont Républiques que de nom. Tout passe par lui. “Il faut une unité de pensée militaire, diplomatique et financière”, avait-il écrit à Paris hardiment.
Surveillant à la fois l'ennemi, l'Italie, la France, attentif aux événements de Paris, apte à saisir les mouvements de l'opinion publique, à calculer les forces alternantes ou parallèles des deux courants, celui de la révolution guerrière et celui de la réaction pacifique, on le voit, de son camp, s'élever peu à peu à un plus grand rôle que celui de proconsul, agit sur la marche des choses, les modeler lui-même, en décider jusqu'à devenir déjà l'homme dont on se dit qu'il procure tout ce qu'on désire et qu'il concilie tout. Il faut donc encore le suivre dans les marches et dans les contremarches dont il accable les Autrichiens et dans les résultats qu'il tire de ses succès.
Bainville est un monument en soi, historien d'une grande précision, concis, érudit, c'est une écriture enlevée très sensible, très attachante, royaliste dans l'âme, c'est un vrai plaisir du cœur et de l'esprit. Dans sa bibliothèque pour l'éternité.
Bonaparte, pour toute sa vie, saura ce que c'est que l'homme de troupe. Il saura ce qu'il pense et ce qu'il aime, ce qu'il faut lui dire et comment lui parler.
Quiconque a connu les rigueurs de l'internat comprendra combien il a dû souffrir.
Les Bonaparte furent notaires, greffiers, autant que ces termes s'appliquent aux professions qu'ils exerçaient. En tout cas, c'étaient des métiers d'écriture. Ils y acquirent de la considération, peu de fortune.