Je ll ai serrée très fort dans mes bras, l'eau dégoulinait sur nos visages, c'était bien, comme ça elle ne voyait pas que je pleurais moi aussi.
Je lui ai dit la vérité, je lui ai montré la vérité.
Aucun indien a jamais dit "ugh" ! C'est Hollywood qui a inventé "ugh"!
C'est plus une mémoire, c'est une passoire. Tu crois que j'ai l' As meilleur ?
Ta cliente, elle te regarde comme une personne, pas comme un tas de viande. C'est ça, la grosse différence. Tu remplis pas un trou, tu combles un vide...
Ma soeur a définitivement perdu l'espoir de me caser convenablement. Je continue d'être une femme libre.
J'ai une copine urologue. Qui voit des queues toute la journée. Elle fait des touchers rectaux du matin au soir. Je n'ai jamais osé lui demander ce qui se passait lorsqu'elle se retrouvait pour la première fois avec un homme dans une chambre. À poil. Qu'est -ce que le type pouvait bien penser? Comment elle la trouve? ... Par rapport aux autres? parce qu'en face de lui, il avait une femme à qui on ne la faisait pas. Qui savait exactement comment ça fonctionnait. Qui vous mettait un doigt dans le cul aussi naturellement qu'elle prendrait votre pouls. Est-ce que cette pensée l'excitait ou le rendait chiffon?
Là, c'est elle qui se marre. Ça sert à ça, le pognon. L'espace. Être seul avec l'espace autour. Beaucoup plus que tu en as besoin. Les vacances quand les autres bossent. Les plages désertes sous les tropiques. Les remontées de ski sans les files d'attente. Sinon, t'as droit aux congés payés sur la Côte, n'importe laquelle, avec ton voisin à un mètre cinquante quand tu as du pot. Et tu finis par aimer ça. Parce que finalement, même en pleine saison, tu en trouves, des endroits déserts ou presque, et une fois que tu y es, tu te sens comme un con. Tout seul comme un con. Il te manque le marchand de glaces et le vendeur de merguez. Mais le plus souvent t'as droit à rien, sinon que tu es sur la photo dans les dépliants d'agence de voyages.
Judith est dans la salle de bain, en train de se brosser les cheveux. La salle de bain aussi c'est trop deco. Bain à remous, grande cabine de douche. Très grande cabine de douche. J'ouvre la porte. On peut y tenir à quatre. Carreaux marocains sur les parois.
- Ça fait aussi hammam.
- C'est génial. Vous vous en servez souvent ?
Elle répond que non, pas vraiment, elle n'a pas le temps. Ça sert aussi à ça le pognon. Se payer des trucs qu'on n'utilisera pas. Mais on sait jamais, une envie. (Page 88)
Il y a une fille à la prod qui s'est fait refaire les seins. Ils font ça bien maintenant. Les cicatrices se voient à peine et ça fait presque naturel. Je ne peux pas m'empêcher de l'imaginer à soixante-dix piges, toute flasque avec juste ses deux obus dressés vers le ciel. J'imagine toutes ces femmes sur leur lit de mort, avec la tête de Ramsès II et des seins de strip-teaseuse. Ça, ça me fout les jetons.
D'ici trois mille ans, des archéologues découvriront, enfouis dans les ruines d'antiques nécropoles, des squelettes avec deux poches de silicone posées sur la cage thoracique et ils en chercheront la signification. Un rite funéraire, une offrande aux dieux, un droit de passage vers l'au-delà. Ils se poseront des questions, ils échafauderont des hypothèses. Cette éventualité me fait sourire.
J'ai été très surprise de l'écriture. L'histoire, en elle-même, est assez prévisible. En revanche, je ne pensais pas que Balasko, talentueuse comédienne s'il en est, avait une écriture aussi fluide. Je m'attendais à quelque chose d'un peu lourd avec des vannes, façon "Bronzés". Pas du tout ! Je trouve au contraire qu'elle a su y mettre toute la détresse et la difficulté à surmonter pour ça pour ce jeune couple qui s'aime.
J'ai aimé.