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Critique de les_aventures_livresques


Selon Charles Dantzig, cette nouvelle fortement sympathique serait des préférées de Marcel Proust concernant Honoré de Balzac (car ce premier était fervent lecteur de ce second, comme il a voulu en consacrer une partie de son célèbre Contre Sainte-Beuve). Première grande nouvelle se concentrant sur un destin de personnages plutôt que sur des portraits de femmes – comme les précédentes nouvelles du recueil que je lis présentement, qui présentait Etude de Femme et Autre Etude de Femme premièrement. Il serait que trop prévisible de ma part d'annoncer que le titre de cette nouvelle m'a fait avoir une impatience concernant sa lecture, et pourtant ! On y suit un jeune homme fougueux (et plein) de vie qui va apprendre l'existence d'une femme séduisante bien que dans une tristesse régnant sur l'entièreté de son âme. J'ai trouvé amusant le fait d'un harcèlement, à la base, étrange et malsain, que d'observer son lieu d'habitation, essayer d'y pénétrer à tout prix… Cette entrée en matière m'a bien amusé, je dois le dire. Mais c'est pour le meilleur : avec la persévérance du jeune baron, entretien sera accordé. Et cette persévérance, il devra la garder pour essuyer les nombreux refus et tentatives de fuites de la vicomtesse qui finiront par donner quelques neuf années de bonheur absolu et dans l'amour aveugle et réciproque. Cette période de bonheur s'est obtenue par les deux grâce à leurs efforts et leurs volonté d'y parvenir, c'est l'exemple-même de la conception amoureuse qu'est la construction sur grande échéance temporelle. Et ce trou de bonheur loin de toute société, à Genève, m'a rappelé cette période heureuse qu'on vécu Armand Duval et Marguerite Gautier dans La Dame Aux Camélias d'Alexandre Dumas Fils (ce texte de Dumas Fils ayant été publié bien après cette nouvelle De Balzac – on y note tout de même quelques inspirations) ! Bref, cette volonté sera neuf années de bonheur, mais jamais à l'abri d'un nuage noir se rapprochant des amants. Une si belle amitié peut être si vite gâchée. Il s'agit ici d'une oeuvre foncièrement nécessaire pour l'époque où le mariage se veut être arrangé, socialisé : il y a une friction véritable entre la dangereuse liaison d'amour véritable, et le confort du mariage bourgeois monotone et convenu. C'est par une fin absolument déchirante et éclatante que l'on observe se pencher la balance d'un côté plutôt que l'autre, et que l'issue est surprenante pour l'époque ! J'ai été très triste de ce destin aussi funeste pour les deux personnages, bien qu'un des deux semble avoir été sous le signe du malheur depuis les temps précédant les faits narrés ici. J'ai beaucoup apprécié le personnage de la vicomtesse de Beauséant, et j'ai hâte de retrouver plus profondément son caractère dans d'autres livres De Balzac, notamment dans le Père Goriot. La nouvelle a été éditée indépendamment par Folio et le Livre de Poche pour un prix très bas, alors je ne pourrais que conseiller à tout lecteur de ces mots d'aller lire cette sublime et déchirante histoire.

J'ai été absolument absorbé par cette nouvelle si puissante, si touchante… Les personnages sont dans une sorte de valse de connaissance, de bonheur, puis de malheurs sur près de neuf années. Plus de neuf années de sentiments contradictoires, et pourtant c'est toujours le même qui semble gagner… Une puissante et éclatante réflexion sur l'affrontement entre mariage d'amour et mariage convenu. {19}
Lien : https://clemslibrary.wordpre..
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