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Citations sur La Rabouilleuse (Un ménage de garçon) (0)

La mère, frappée au cœur, revint entièrement changée. Aussi blanche que la percale de sa chemise, elle marchait comme on se figure que doivent marcher les spectres, sans bruit, lentement et par l’effet d’une puissance surhumaine et cependant presque mécanique. Elle tenait un bougeoir à la main qui l’éclairait en plein et montra ses yeux fixes d’horreur. Sans qu’elle le sût, ses cheveux s’étaient éparpillés par un mouvement de ses mains sur son front ; et cette circonstance la rendait si belle d’horreur, que Joseph [son fils] resta cloué par l’apparition de ce remords, par la vision de cette statue de l’Épouvante et du Désespoir.
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Séparée du seul homme qu’elle eût connu, estimé, aimé, qui ne lui avait
pas donné le moindre chagrin, elle ne s’était plus sentie femme, tout lui
fut indifférent ; elle ne s’habilla plus. Jamais rien ne fut ni plus simple ni
plus complet que cette démission du bonheur conjugal et de la coquetterie.
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Certains êtres reçoivent de l’amour la puissance de transporter leur "moi" dans un autre ; et quand il leur est enlevé, la vie ne leur est plus possible.
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On pouvait donc toujours dire les cinq Hochon, puisque cette maison se composait encore de trois petits-enfants et des deux grands-parents.
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Les bons comtes ont les bons habits.
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Il obéissait tout bonnement à de mauvais penchants que beaucoup de gens abritent sous ce terrible axiome: Un homme doit avoir du caractère! Cette mâle sentence a causé le malheur de bien des femmes.
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Entre des hommes aussi forts que les deux combattants, il se passe un phénomène à peu près semblable à celui qui a lieu entre les gens du peuple au terrible combat dit de la savate. La victoire dépend d'un faux mouvement, d'une erreur de ce calcul, rapide comme l'éclair, auquel on doit se livrer instinctivement. Pendant un temps aussi court pour les spectateurs qu'il semble long aux adversaires, la lutte consiste en une observation où s'absorbent les forces de l'âme et du corps, cachée sous des feintes dont la lenteur et l'apparente prudence semblent faire croire qu'aucun des deux antagonistes ne veut se battre. Ce moment, suivi d'une lutte rapide et décisive, est terrible pour les connaisseurs. A une mauvaise parade de Max, le colonel lui fit sauter le sabre des mains.
- Ramassez-le ! dit-il en suspendant le combat, je ne suis pas homme à tuer un ennemi désarmé.
Ce fut le sublime de l'atroce. Cette grandeur annonçait tant de supériorité, qu'elle fut prise pour le plus adroit de tous les calculs par les spectateurs. En effet, quand Max se remit en garde, il avait perdu son sang-froid, et se trouva nécessairement encore sous le coup de cette garde haute qui vous menace tout en couvrant l'adversaire ; il voulut alors réparer sa honteuse défaite par une hardiesse, il ne songea plus à se garder, prit son sabre à deux mains et fondit rageusement sur le colonel pour le blesser à mort en lui laissant prendre sa vie. Si Philippe reçut un coup de sabre qui lui coupa le front et une partie de la figure, il fendit obliquement la tête de Max par un terrible retour du moulinet qu'il opposa pour amortir le coup d'assommoir que Max lui destinait. Ces deux coups enragés terminèrent le combat à la neuvième minute.
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Il y a deux timidités : la timidité d’esprit, la timidité de nerfs ; une timidité physique et une timidité morale. L’une est indépendante de l’autre. Le corps peut avoir peur et trembler, pendant que l’esprit reste calme et courageux, et vice versa. Ceci donne la clef de bien des bizarreries morales. Quand les deux timidités se réunissent chez un homme, il sera nul pendant toute sa vie. Cette timidité complète est celle des gens dont nous disons : – C’est un imbécile. Il se cache souvent dans cet imbécile de grandes qualités comprimées. Peut-être devons-nous à cette double infirmité quelques moines qui ont vécu dans l’extase. Cette malheureuse disposition physique et morale est produite aussi bien par la perfection des organes et par celle de l’âme que par des défauts encore inobservés.
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Rabouiller est un mot berrichon qui peint admirablement ce qu’il veut exprimer : l’action de troubler l’eau d’un ruisseau en la faisant bouillonner à l’aide d’une grosse branche d’arbre dont les rameaux sont disposés en forme de raquette. Les écrevisses effrayées par cette opération, dont le sens leur échappe, remontent précipitamment le cours d’eau, et dans leur trouble se jettent au milieu des engins que le pêcheur a placés à une distance convenable.
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En entendant la voix d’un bourgeois, un homme de mauvaise mine, placé
à deux cents pas de là, dans le cours supérieur du ruisseau, leva la tête.
– Eh ! bien, qu’as-tu donc, Flore ? cria-t-il, tu causes au lieu de rabouiller,
la marchandise s’en ira !
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