AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,53

sur 213 notes
5
7 avis
4
12 avis
3
8 avis
2
2 avis
1
0 avis
Dans ce récit cadre et enchâssé (procédé cher à Balzac), il nous introduit chez la mystérieuse famille de Lanty. Personne ne sait d'où vient leur opulence. Un vieillard élancé, d'une nature anthropomorphe, que d'aucuns disent être Cagliostro ou le comte de Saint-Germain, surgit parfois parmi les invités lors des soirées données par la famille. Il y est traité avec une grande déférence.

Qui est-ce ? Que veut ce spectre d'un autre siècle ? Les rumeurs vont bon train.

Le narrateur révèle à la marquise de Rochefide, intriguée par le vétuste personnage, l'histoire de cet homme suranné.

Cette révélation nous ramène au siècle révolu des perruques et des paniers, du monde flamboyant de l'Opéra italien à Rome, et du terrible secret de ce vieillard qui chantait alors les plus beaux airs de soprano dans l'éclat de sa jeunesse, au nom de Zambinella.
Commenter  J’apprécie          70
Une nouvelle plutôt qu'un roman, ce récit De Balzac pourrait illustrer deux proverbes : "l'habit ne fait pas le moine", et "il faut se méfier des apparences". le style et le ton - voire le genre - varient eux aussi : si on a début j'ai eu l'impression que le texte allait basculer dans le fantastique, on passe ensuite à la description de la bonne société bourgeoise, puis à un roman d'apprentissage et au récit d'un coup de foudre...
L'art enfin se révèle trompeur, la magie de la scène fait tomber amoureux mais sans connaître la réalité des coeurs - et des corps.
Commenter  J’apprécie          70
C'est un récit court mais très dense, intense même, tant le lecteur retient son souffle jusqu'aux derniers mots, touché par tant de passion mêlée de destruction mais aussi fasciné par ce désir trouble pour un être en équilibre entre deux sexes. La sensualité du personnage est aussi étrange qu'évidente.
Sarrasine est un récit sur l'art et la création, sur la musique.
Pour Balzac, créer ne peut se réaliser pleinement que dans la souffrance et le souffle créateur, souffle de vie s'il en est, est finalement proche du dernier souffle du mourant. La plus grande oeuvre de Sarrasine est en effet une sculpture qu'il a faite de l'objet de sa passion mortelle, la Zambinella ...

Lien : http://alireetacroquer.blogs..
Commenter  J’apprécie          70
Nouvelle (ou court roman), racontée à la première personne, racontée en deux temps : d'abord une soirée chez les Lanty, une famille fortunée et mystérieuse, où le narrateur et son amie découvrent un vieil homme, protégé par les membres du foyer. Un vieil homme si vieux qu'il ressemble à un spectre qui effraie l'amie du narrateur. Puis le lendemain, ce dernier va raconter l'histoire d'un sculpteur, Sarrasine, un jeune homme fougueux, talentueux et passionné qui tombe passionnément amoureux d'une chanteuse italienne lors d'un voyage d'étude à Rome. Sarrasine, malgré plusieurs avertissements de proches, décide de séduire la dame au péril de sa vie. Un dernier rebondissement va éclairer l'histoire d'un jour nouveau et révéler l'origine de la fortune des Lanty.
Écrit en 1830, ce conte sera intégré tardivement dans La comédie humaine et de façon plutôt artificielle, tant la thématique et le traitement diffèrent de ses autres écrits. Il n'en reste pas moins une intéressante curiosité, voire un autre aspect de cet immense écrivain.
Commenter  J’apprécie          60
Le narrateur arrive dans un riche salon appartenant à une famille italienne les Lanty en compagnie d'une très jolie femme dont il s'est épris. Un vieil homme à l'allure sinistre s'assoit près d'elle. Il ressemble à un revenant. Effrayée, elle se réfugie dans une pièce attenante, un boudoir, pour lui échapper. Quelques instants plus tard, une jeune fille, Marianina, traverse la pièce en compagnie du vieillard et le fait disparaitre par une porte dérobée. Il lui tend une bague et la baise au front.
Dans le boudoir, la jeune amie du narrateur aperçoit un tableau de Vien représentant un adonis et reste en contemplation devant sa beauté. Elle provoque alors la jalousie de son compagnon qui lui propose de lui raconter l'histoire de ce bel inconnu le lendemain.

Cette histoire fait référence à une sinistre époque où les femmes n'avaient pas le droit de chanter dans une église, où on préférait mutiler des hommes plutôt que de changer la loi d'un iota. Elle permet à l'auteur de conclure par la bouche du narrateur. « En achevant cette histoire […], je puis vous donner une haute idée des progrès faits par la civilisation actuelle. On y fait plus de ces malheureuses créatures. »
Commenter  J’apprécie          60
Ambiguïté, tel est le ressort de la nouvelle. Ambiguïté de l'amour. Ambiguïté du genre. Ambiguïté de la séduction. Un homme raconte une histoire à une femme pour la séduire. C'est l'histoire d'un autre homme et … arrivent l'ambiguïté, le ridicule et le tragique mélangés, le règne des apparences qui déborde sur le principe de réalité. Qui est ce vieillard étrange ? Quel fut son drame ? Pourquoi faut-il que les hommes amoureux soient si dupes ?
Lien : https://www.lie-tes-ratures...
Commenter  J’apprécie          60
Une nouvelle fort sympathique, évidemment très bien écrite par le grand Balzac. Une richesse de dialogues, de personnages, de mises en scène et de détails ; un style qui n'est pas lourd ou ampoulé, mais riche en vocabulaire et immersif. Un mystère et un suspense conservés tout le long. Mon "premier Balzac", une bonne impression !
Commenter  J’apprécie          60
Une lecture intéressante et prenante, cette nouvelle est racontée comme une peinture en clair-obscur : toute de contrastes et de détails saisissants éclatant de netteté dans la pénombre. La nouvelle débute par une scène de réception dans un somptueux hôtel particulier. Alors que la fête bat son plein, le narrateur reste en retrait et observe les contrastes qui se forment entre l'échauffement des corps richement parés dans la pièce et l'hiver nu à l'extérieur, la vie et la mort en filigrane. Tous se regroupent autour de Marianina, la belle jeune fille, dotée d'une si belle voix, benjamine de la très riche famille de Lanty, dont on ignore à Paris l'origine de l'immense fortune.

La famille de Lanty au complet veille jalousement sur un mystérieux vieillard, qui se glisse parfois parmi les spectateurs pour écouter chanter Marianina. Mais qui est ce vieil homme d'un aspect étrange, à la fois raffiné et décati ? Il faudra un tableau et la complicité d'une jeune femme qui plaît au narrateur pour raconter son histoire, qui se dévoile peu à peu à nous, ainsi que l'identité du vieil homme et sa relation avec les hôtes de la réception, ainsi que l'explication de leur richesse. C'est avec le jeune sculpteur surdoué Sarrasine que l'histoire prend sa source, et s'écoule peu à peu vers une irrésistible révélation, et une fatale issue. C'est aussi dans le chant qu'elle prend naissance, avec la passion subite de Sarrasine pour Zambinella, cette précieuse chanteuse italienne à la voix sublime…

Avec le titre de la nouvelle, je m'attendais à complètement autre chose : une femme du Proche-Orient, un harem, des histoires de piraterie… J'ai presque été déçue qu'il s'agisse d'un nom propre, comme si Balzac nous avait joué un tour. Il nous joue un tour, cela dit, mais ce n'est pas là qu'il réside. La nouvelle est d'un style plus marqué que d'habitude, riche en effets de miroirs, de reflets, de renvois thématiques, en paradoxes, complexe dans sa construction et subtilement maîtrisée. Balzac se révèle encore ambigu dans sa perception des femmes, montrant à la fois une forme de misogynie cynique, des généralisations souvent abusives, comme dans cette phrase : « C'était la femme avec ses peurs soudaines, ses caprices sans raison, ses troubles instinctifs, ses audaces sans cause, ses bravades et sa délicieuse finesse de sentiment. » - et toujours une finesse d'analyse, une sensibilité lui permettant d'évoquer à merveille ses personnages et leurs états...
Commenter  J’apprécie          50
Quelle lecture incroyable ! Je suis chamboulée ! Je m'attendais à une petite nouvelle tranquille, j'ai été renversée par un récit aux frontières avec le fantastique et qui pose mille questions sur l'art, l'amour, la sculpture, le chant, le théâtre. Sur le fond d'abord, on est complètement dans la fameuse comédie humaine. Ce qui était au départ "juste pour rire" aura des conséquences très lourdes sur les personnages. Sur la forme, j'ai adoré que Balzac s'essaye au fantastique, au baroque, ça change ! A relire pour en saisir toutes les nuances.
Commenter  J’apprécie          40
Honnêtement, je ne sais plus comment ce livre est arrivé dans ma PAL. Cette nouvelle a été écrite par Balzac alors qu'il n'était pas encore connu comme romancier: journaliste, la publication lui a été commandée par la "Revue de Paris" dans laquelle elle a paru sous forme de feuilleton. C'est donc un écrit de jeunesse, ce qui explique peut-être pourquoi j'ai si peu adhéré.
C'est une nouvelle et pourtant le récit, à la différence d'un Maupassant qui excellait dans le genre, manque de rythme, de tension et d'une chute digne de ce nom. Les descriptions trop longues, le style aux références datées, l'absence de réel suspens (il se réduit à cette question: qui est le vieillard décharné ("Il sent le cimetière") à la présence incongrue au bal de madame Lanty?) rendent le texte poussif, et je l'aurais abandonné s'il n'avait été si court (55 pages).

C'est un récit du narrateur enchâssé dans le récit principal qui lève le mystère après avoir détaillé la vie de cet ancien sculpteur appelé Sarrasine. Au coeur du secret, une histoire d'amour pour une chanteuse italienne, Zambinella. C'est cette partie la plus intéressante. Mais je n'aurai pas bien compris le dénouement sans l'aide de l'annexe de mon édition... C'est dommage car le thème des castrats est fascinant et aurait pu donner lieu à une histoire bien plus sensationnelle (même si elle l'était peut-être à l'époque).
En tout cas j'ai compris maintenant pourquoi je n'ai jamais entendu parler de cette nouvelle pendant mes études de lettres...
Lien : https://www.takalirsa.fr/sar..
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (536) Voir plus



Quiz Voir plus

Connaissez-vous La Peau de Chagrin de Balzac ?

Comment se comme le personnage principal du roman ?

Valentin de Lavallière
Raphaël de Valentin
Raphaël de Vautrin
Ferdinand de Lesseps

10 questions
1303 lecteurs ont répondu
Thème : La Peau de chagrin de Honoré de BalzacCréer un quiz sur ce livre

{* *}