Citations sur KGI, tome 5 : Sans répit (12)
Elle fut prise d’une envie violente de le gifler. Elle dut joindre les mains et les serrer très fort pour ne pas donner libre cours à son impulsion. Vraiment, elle en avait ras le bol de se sentir impuissante, marre d’être assujettie aux lubies et au bon plaisir d’autrui.
Comme s’il avait deviné exactement ce qu’elle ressentait, Rio lui prit les mains, caressa ses doigts qu’elle crispait à s’en blanchir les phalanges et plongea son regard dans le sien.
- Est-ce que ça te soulagerait de me frapper ? Tu peux, tu sais. Vas-y, Grace. Frappe-moi.
Elle le regarda comme s’il était parfaitement cinglé. Il n’était pas en colère. Il semblait même tout à fait calme. Elle ne parvenait pas à comprendre ce qu’il était en train de faire. Se moquait-il d’elle ?
- Vas-y, Grace, frappe-moi, répéta-t-il. Reprends le contrôle de ta vie. Affirme-toi. Tu te sentais faible et impuissante quand tu étais leur prisonnière, non ? Est-ce que tu rêvais d’avoir plus de pouvoir ? D’être capable de leur rendre la monnaie de leur pièce ? Tu avais peut-être trop peur pour réagir. Est-ce que tu t’écrasais dans ton coin en attendant qu’on vienne te sauver ?
Alors, dans un accès de rage brûlante, aveuglante, elle lui balança un coup de poing au menton. La tête de Rio partit en arrière et elle sentit une douleur dans ses jointures. Un instant, elle resta interdite, trop abasourdie pour comprendre ce qui venait de se passer.
Il baissa la tête et leva une main à son menton. Avec un sourire en coin, il se frotta la mâchoire.
- Bien joué, fit-il. Il faudra travailler un peu ta technique pour l’améliorer. Mais tu te débrouilles vraiment pas mal.
- Est-ce que tu es complètement cinglé ? s’écria-t-elle, choquée.
Rio inclina la tête sur le côté.
- On m’a déjà dit cela une fois ou deux dans ma vie. Tout dépend de ta définition de « cinglé ».
- Mais je t’ai balancé un coup de poing ! Tu ne m’en veux pas ?
- Et toi ? Est-ce que tu te sens mieux maintenant ?
Grace fronça les sourcils. Elle avait envie de le frapper encore une fois. Bon sang, il était si parfaitement calme… Est-ce qu’il lui arrivait de s’énerver ? Elle replia ses doigts puis regarda la mâchoire de Rio, où son poing avait laissé une marque rouge.
- Oui, je me sens mieux.
- Je ne peux pas imaginer qu'un autre homme aurait pu être aussi doux et aussi tendre. Tu es une énigme pour moi, Rio. Tu as l'air d'être un véritable dur à cuire, mais, à l'intérieur, tu es une guimauve.
- Moi, une guimauve?
Il était horrifié. "Guimauve"? Si jamais ses hommes entendaient ce mot, il était dans la merde. Ils ne le lâcheraient pas avec ça avant que les poules aient des dents.
Et si l'autre équipe, l'équipe de Steele, était au courant... Il préférait ne pas y penser. Steele ne se priverait pas de le chambrer à ce sujet pendant les dix prochaines années, au moins.
Le sourire de Grace s'élargit encore.
- Oui, tu es une grosse guimauve, tout doux et tout gentil.
- Je ne peux pas imaginer qu'un autre homme aurait pu être aussi doux et aussi tendre. Tu es une énigme pour moi, Rio. Tu as l'air d'être un véritable dur à cuire, mais, à l'intérieur, tu es une guimauve.
- Moi, une guimauve?
Il était horrifié. "Guimauve"? Si jamais ses hommes entendaient ce mot, il était dans la merde. Ils ne le lâcheraient pas avec ça avant que les poules aient des dents.
Et si l'autre équipe, l'équipe de Steele, était au courant... Il préférait ne pas y penser. Steele ne se priverait pas de le chambrer à ce sujet pendant les dix prochaines années, au moins.
Le sourire de Grace s'élargit encore.
- Oui, tu es une grosse guimauve, tout doux et tout gentil.
Dès qu’elle aperçut Rio, elle se rua sur lui, lui adressa un sourire et lui dit à travers ses dents serrées :
— Salut, mon chéri. Il paraît qu’on va se faire un petit voyage en amoureux dans ce putain d’Alaska !
— Permets-moi de te complimenter sur ta tenue, ma chère P.J., déclara-t-il en s’esclaffant.
— Tu dois m’appeler Grace, connard. On ne peut pas se permettre la moindre erreur. Alors fais gaffe.
— Du fric ? C’est du fric que vous voulez ? Vous seriez capable de monnayer votre don pour sauver la vie d’une enfant ?
L’entendre ainsi la juger et la condamner la mit en rage. Une rage dangereuse. Elle devait garder son calme. Elle n’était pas en position de laisser éclater sa propre colère.
— Après tout ce que vous avez fait pour m’amener jusqu’à vous, après ces innombrables jours de douleur et d’agonie que vous m’avez infligés dans le cadre de vos expériences pour vérifier que je pouvais soigner votre fille, vous osez prendre cette attitude arrogante et bien-pensante parce que je veux négocier avec vous ? (Elle eut un rire moqueur.) Vous n’avez aucune carte en main, monsieur Farnsworth, poursuivit-elle. Vous vous bercez d’illusions si c’est ce que vous pensez. Ça ne m’étonne pas, vu votre ego démesuré. Allez-y, tuez-moi. Je vous mets au défi de le faire. Mais qui sauvera votre fille ? Torturez-moi. Passez des journées entières à essayer de me pousser à bout pour que je vous accorde tout ce que vous voulez. Sauf que votre fille n’a plus beaucoup de temps à vivre. Et je m’en fous. Vous ne pouvez rien me faire qui ne m’ait déjà été fait. Je ne peux pas subir plus que je n’ai déjà subi. Pendant que votre vanité, votre arrogance vous laissent croire que vous êtes tout-puissant, n’oubliez pas que votre fille peut mourir d’un jour à l’autre. Et malgré tout, pauvre idiot prétentieux que vous êtes, vous remettez mon sens de l’éthique en cause ! Pensez-vous vraiment que j’accorde la moindre importance à ce que vous pensez de moi ? Pauvre ver de terre bouffeur de merde !
Il avait beaucoup de choses à penser. Beaucoup de décisions à prendre. Certaines avaient déjà été prises. Comme lorsqu’il avait vu Grace pour la première fois et décidé qu’elle était sienne.
Il l’avait recherchée. Avait juré de la protéger. Et elle était là, dans les bras de Rio, dans son refuge personnel.
Pour lui, ça ressemblait fort à une putain de demande en mariage.
Ne pas la désirer ? Merde. L’homme des cavernes en lui criait victoire en se martelant le torse à coups de poing. C’était con, mais il était ravi qu’elle n’ait pas eu d’autre amant avant lui. Qu’elle n’ait jamais avant lui désiré un autre homme assez fort pour se donner à lui.
Elle fut prise d’une envie violente de le gifler. Elle dut joindre les mains et les serrer très fort pour ne pas donner libre cours à son impulsion. Vraiment, elle en avait ras le bol de se sentir impuissante, marre d’être assujettie aux lubies et au bon plaisir d’autrui.
Comme s’il avait deviné exactement ce qu’elle ressentait, Rio lui prit les mains, caressa ses doigts qu’elle crispait à s’en blanchir les phalanges et plongea son regard dans le sien.
— Est-ce que ça te soulagerait de me frapper ? Tu peux, tu sais. Vas-y, Grace. Frappe-moi.
Elle le regarda comme s’il était parfaitement cinglé. Il n’était pas en colère. Il semblait même tout à fait calme. Elle ne parvenait pas à comprendre ce qu’il était en train de faire. Se moquait-il d’elle ?
— Vas-y, Grace, frappe-moi, répéta-t-il. Reprends le contrôle de ta vie. Affirme-toi. Tu te sentais faible et impuissante quand tu étais leur prisonnière, non ? Est-ce que tu rêvais d’avoir plus de pouvoir ? D’être capable de leur rendre la monnaie de leur pièce ? Tu avais peut-être trop peur pour réagir. Est-ce que tu t’écrasais dans ton coin en attendant qu’on vienne te sauver ?
Alors, dans un accès de rage brûlante, aveuglante, elle lui balança un coup de poing au menton. La tête de Rio partit en arrière et elle sentit une douleur dans ses jointures. Un instant, elle resta interdite, trop abasourdie pour comprendre ce qui venait de se passer.
Il baissa la tête et leva une main à son menton. Avec un sourire en coin, il se frotta la mâchoire.
— Bien joué, fit-il. Il faudra travailler un peu ta technique pour l’améliorer. Mais tu te débrouilles vraiment pas mal.
— Est-ce que tu es complètement cinglé ? s’écria-t-elle, choquée.
Rio inclina la tête sur le côté.
— On m’a déjà dit cela une fois ou deux dans ma vie. Tout dépend de ta définition de « cinglé ».
— Mais je t’ai balancé un coup de poing ! Tu ne m’en veux pas ?
— Et toi ? Est-ce que tu te sens mieux maintenant ?
Grace fronça les sourcils. Elle avait envie de le frapper encore une fois. Bon sang, il était si parfaitement calme… Est-ce qu’il lui arrivait de s’énerver ? Elle replia ses doigts puis regarda la mâchoire de Rio, où son poing avait laissé une marque rouge.
— Oui, je me sens mieux.
Elle avait revêtu son peignoir, beaucoup trop ample pour elle, dont les pans traînaient sur le plancher et les manches lui retombaient pratiquement jusqu’au bout des doigts. À la voir ainsi, encore humide après sa douche, toute propre et portant un vêtement qui appartenait à Rio, le combattant sourit. Il aimait la voir dans cette tenue, et il se sentit un peu idiot de réagir ainsi
Elle s'appuya à lui et ferma les yeux pour mieux goûter le bonheur que lui procurait son contact.
Rio déposa un baisers extrêmement tendre sur le front de Grace.
- je vais faire l'amour avec toi, lui dit-il. Mais pas tout de suite. Je ne veux pas te mettre la pression ni aller trop vite. Mais sache que, dès le moment où je t'ai vu sur la vidéo de surveillance, tu es devenue mienne. Je ne sais pas comment te l'expliquer. Je ne comprends même pas très bien ce que je ressens pour toi. Pourtant, il y a quelque chose entre nous, et tu le sens aussi, je pense. Je peux attendre le moment propice. Mais tu es mienne.