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sur 35 notes
Dès les premières pages, on comprend qu'Anton Winter, 23 ans, sera peut-être le narrateur mais pas le héros de sa vie, ni même le héros du roman. Il a cédé la première place à son père ( célèbre animateur de talk show qui se remet d'une dépression nerveuse après pétage de plomb en direct devant des millions de téléspectateurs ), à son célèbre immeuble ( sa famille vit dans le Dakota building, façade gothique et célébrités à gogo à l'intérieur ) ainsi qu'à son tout aussi célèbre voisin, John Lennon lui-même ( en retrait de la scène musicale pour profiter de son fils Sean ).

Tom Barbash capture parfaitement le parfum de fin d'une époque qui flotte sur New-York et les Etats-Unis. le roman s'étale d'août 1979 à décembre 1980 et c'est avec une mélancolie teintée de nostalgie douce-amère que nous conte Anton avec en toile de fond, en touches légères ( la campagne pour les primaires présidentielles avec l'échec de Ted Kennedy chez les démocrates, la victoire de l'ultra libéralisme avec Reagan, les émeutes raciales suite à l'acquittement de policiers blancs ayant abattu le vétéran marine afro-américain Arthur McDuffie, la mort de Lennon dont on sait qu'elle arrivera ).

Mais ce qui intéresse l'auteur, c'est la relation père-fils, c'est la construction d'Anton vers son identité propre en s'affranchissant d'un père encombrant par son égocentrisme. Belles thématiques. J'aurais aimé que mon petit coeur de lectrice batte pour ce roman plein de sensibilité ... mais cela n'a pas été le cas. J'ai traversé les pages en les trouvant très fades, m'ennuyant en compagnie de personnages très bavards. le portrait de la micro-société intello-huppée new-yorkaise m'a semblé très convenu. Peut-être qu'un lecteur américain pourra être plus sensible à ce name dropping intense, mais j'avoue n'avoir pas réussi à m'intéresser aux atermoiements de tous ces gens connus là-bas mais pas ici.

En fait, les seuls passages qui m'ont vraiment accrochés sont ceux mettant en scène John Lennon, que l'on découvre intelligent, espiègle et tellement humain malgré son statut lourd à porter de quasi divinité. Une scène a retenu mon attention : celle de la terrible tempête qu'a essuyé ( pour de vrai ) John Lennon et le narrateur ( pour de faux ) partis en croisière vers les Bermudes. Attaché à la chaise du capitaine, chantant à tue-tête, c'est l'ex-Beatles, sans expérience de navigation, qui a pris les commandes et sauvé l'équipage. Cette expérience, terrifiante et revigorante, a tellement stimulé Lennon que dans la foulée il a composé son ultime album Double fantasy : « Life is what happens to you while you're busy making other plans » chanson Beautiful boys ). Une autre très belle idée est de faire de Lennon le catalyseur du changement qui s'opère en Anton pour reprendre en main sa vie, lui montrant qu'une relation entre un père et un fils peut-être belle et apaisée.
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Je remercie chaleureusement les Éditions Albin-Michel et sa collection « Terres d'Amérique » pour cette lecture et leur confiance !

« Beautiful Boy« , le titre du roman de Tom Barbash paru dans la collection « Terres d'Amérique » chez Albin-Michel le premier octobre, résonne dans l'oreille de tout bon mélomane comme la chanson majeure du dernier album de John Lennon qui est dédiée à son fils Sean. le roman débute par une lettre pleine de tendresse paternelle de Buddy pour son fils Anton qui est de retour d'une mission humanitaire en Afrique au Gabon. Nous sommes le 21 août 1979. Buddy vit à New York. C'est un animateur vedette de télévision, entre 1968 et 1978, qui s'est perdu dans une dépression nerveuse qui l'a fait disjoncter et quitter son émission fétiche. Il va tenter de relancer sa carrière en sollicitant son fils Anton.

A l ‘angle de la 72ème Rue et de Central Park West se trouve l'imposant Dakota Building où vit Buddy et sa famille mais aussi d'authentiques légendes musicales dont John Lennon. En janvier 1980, Anton est rapatrié aux États-Unis car il a une crise de paludisme. le Dakota Building est un des immeubles les plus connus du monde. le Who's Who d'un siècle de culture américaine. La mère d'Anton a été une actrice célèbre jouant dans une douzaine de films. En pleine période électorale aux États-Unis, elle soutient Ted Kennedy qui fait l'objet dans ce roman d'un portrait drôle et incisif de sa personne en soulignant les multiples problèmes conjugaux, d'alcool de celui-ci. Il y a de la tendresse dans les portraits de la famille d'Anton, malgré les écueils.

C'est tout un monde qui reprend vie sous nos yeux dans ce roman. le contexte politique, culturel est reconstitué avec maestria. Tous ces mythes revivent sous la plume de Tom Barbash. Il porte un regard lucide et non dénué d'humour sur John Lennon préparant des plats macrobiotiques et s'occupant de Sean pendant que Yoko dans son bureau se consacrait à leurs investissements financiers lucratifs. Anton décide de rester afin d'aider son père Buddy. La drogue et les excès de toutes sortes sont partout présent. Les drogues sont récréatives, elles font partie intégrante du New York way of life de cette période des années 1970 et du tout début des années 1980. Tom Barbash convoque les fantômes d'une époque révolue. Il porte un regard d'une rare acuité, lucide sur la relation père-fils, les manques affectifs des uns et des autres dans cette histoire. le père de John Lennon est parti très tôt sur les mers et il a abandonné son fils et sa mère est morte alors qu'il était encore jeune (il s'en était ouvert dans une poignante chanson « Mother » de l'album « Plastic Ono Band » en 1970).

Une galerie de personnages haut en couleur. Il y a la soeur d'Anton Rachel qui enseigne l'anglais. Kip est son frère. Ils fréquentent de nombreuses soirées où se retrouvent le gratin de la culture, du sport, de la télévision, des politiques etc. Les dialogues sont finement ciselés et, disons le tout de go, brillants. L'humour est décalé, New-Yorkais et l'on songe immédiatement à un Woody Allen inspiré de la grande époque. Les échanges entre Anton, John Lennon et Yoko sont truculents et bien barré. On apprend ainsi que les Lennon demandaient conseils à des numérologues et à des cartomanciennes avant de prendre une décision financière. Il y a un mélange de fait réels et d'inventions, de pures créations littéraires de l'auteur Tom Barbash. Ce dernier a le sens du rythme et les traits d'esprits sont brillants.

Tandis que la situation financière de Buddy se dégrade, Anton trouve un travail dans un restaurant en plus de son emploi où il est rémunéré pour relancer la carrière de son père. Cet aspect de l'histoire permet à Tom Barbash de nous régaler en nous montrant l'envers du décor de ce petit microcosme New Yorkais, avec pleins de lucidité et de détails tantôt drôles ou touchants sur la célébrité. « Beautiful boy » est un roman riche en situations décalées où l'auteur fait preuve de sa maîtrise parfaite d'un récit sur un homme, Buddy, qui fait tout pour revenir sur le devant de la scène. Avec son fils Anton il forme un sacré duo. C'est une réflexion sur la célébrité et ses travers. Anton va ainsi apprendre à John Lennon à naviguer sur un voilier dans le détroit de Long Island. C'est passionnant car on y découvre le John Lennon intime. John se remet à écrire et composer après cinq années où il s'était mis volontairement en retrait. C'est un roman sur la fin d'une époque à New York qui coïncide avec l'assassinat de John Lennon le 8 décembre 1980, devant le Dakota Building où il résidait, par Mark David Chapman.

Tom Barbash dissèque avec talent les liens père-fils, les conséquences de la célébrité sur les êtres des deux côtés où l'on se trouve : artiste ou admirateur fanatique. C'est magnifiquement écrit, plein de tendresse pour ces personnages, sans concession aussi en soulevant les travers des uns et des autres mais toujours avec une forme de bienveillance. On peut également souligner le travail admirable d'Hélène Fournier à la traduction. C'est aussi le portrait d'un New York underground, célébrant l'esprit festif et de créativité ainsi que les excès de cette période fantasque. « Beautiful Boy » est paru dans la collection « Terres d'Amérique » chez Albin-Michel et il est signé Tom Barbash. C'est jouissif, drôle, décalé. Une réussite que je vous recommande.

Lien : https://thedude524.com/2020/..
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Quel plaisir de découvrir cette ville de New York durant les années 80, bien loin de la ville que j'ai découverte courant des années 2000. L'auteur, Tom Barbash s'immisce dans cette décennie d'il y a près de 40 ans et nous fait découvrir la Ville qui dort jamais sous un angle que je n'ai pas connu.

On y suit les tribulation de Anton et de sa famille qui habitent dans un immeuble mythique de New York et du West Side, le Dakota. Après avoir été atteint du paludisme lors d'une mission humanitaire en Afrique, il revient dans sa ville natale qui lui plaît de découvrir à chaque fois sous un regard neuf. Fils d'un célèbre animateur de télévision au chômage à la suite d'un burn-out, il cherche véritablement sa place dans sa ville, dans sa famille et plus généralement dans le monde.

Autant j'ai beaucoup apprécié la manière dont Tom Barbash dépeint cette ville chère à mon coeur qu'est New York, autant je suis restée sur ma faim quant aux personnages. Sans tomber dans le péjoratif, j'ai parfois eu l'impression de vivre les états d'âme un peu superficiels d'un gosse de riches, me laissant insensible aux protagonistes.

Faisant de très nombreuses références à la culture et la politique de cette décennie des années 80, il est vrai qu'on y apprend plein de choses, surtout si comme moi, vous êtes un enfant de cette décennie et donc, si vous ne l'avez pas vécue avec un oeil d'adulte.

Attention, même si pour moi, cette lecture me laisse un sentiment quelque peu mitigé, ce livre n'en est pas moins bon. Je suis sûre qu'il trouvera son public et que la manière dont les rapports père-fils sont abordés en touchera plus d'un. Peut-être est-ce que parce que je suis une fille et n'ai donc pas l' « expérience » de ce type de rapport humain qui fait que j'en suis restée souvent impassible, je ne sais pas à vrai dire. J'aurais aimé ressentir plus de choses, comme c'est le cas parfois au travers d'autres livres.

Par contre, pour les fans des Beatles et de John Lennon en particulier, je suis certaine qu'il vous ravira par cette impression, au fil des pages, de faire un bout de chemin en sa compagnie avant cette fin tragique orchestrée par le déséquilibre Mark Chapman.

Je remercie le Picabo River Club (et en particulier Léa) et les éditions Albin Michel pour l'envoi de ce livre.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Comment arriver à faire sa vie quand on doit d'abord aider son père à refaire la sienne ?

Élevé dans l'ombre de son père Buddy, présentateur de shows TV à succès qu'il assistait, Anton a baigné dans cet univers flamboyant où la vie semble souvent si simple vue de l'extérieur. Une existence dorée dont la consécration est un appartement au sein du Dakota Building, mythique immeuble de Manhattan où planent les ombres de Karloff, Bacall, Noureev. Avec pour voisins immédiats, John, Yoko et Sean.

Et puis Buddy perd son émission et Anton part faire sa vie en Afrique. Faux départ, car le palu le ramène mort-vivant au bercail pour retrouver une famille entre deux eaux, qu'une seule chose obsède désormais : le rebond, et une nouvelle émission pour Buddy. Des coulisses de la campagne de Ted Kennedy aux rendez-vous avec des producteurs de TV cablées naissantes, des loges de Flushing Meadow aux studios de L.A., Anton va se mettre au service de cette renaissance paternelle. Mais à 23 ans, il est aussi grand temps de penser à lui…

Roman d'initiation décortiquant (après tant d'autres) la complexité des relations entre un fils et son père, Beautiful Boy de Tom Barbash – traduit par Hélène Fournier – nous plonge dans le New-York jet set du début des années 80, qui fait la fête en espérant le retour d'Iran de ses otages, s'apprête à porter un cow-boy à la présidence et croit encore à la reformation des Beatles sans pouvoir imaginer ce qui attend John un soir de décembre 1980.

Si ce roman n'est pas dénué de charme, il ne s'y passe cependant pas grand-chose et j'ai souvent eu l'impression de rester un peu exclu de cette ambiance people dont la plupart des protagonistes happy few m'étaient totalement étrangers. Mais il y avait aussi les fulgurances des derniers mois de John, et ces « Beautiful Boy » nostalgiques susurrés en boucle dans ma tête, alors…
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Aujourd'hui, 8 décembre 2020, cela fait tout juste quarante ans que John Lennon a été assassiné à l'âge de 40 ans, au pied du fameux Dakota Building qui sert de décor au roman "Beautiful Boy” en hommage à la chanson de Lennon qui donne son titre au livre de Tom Barbash .

Dans ce New York de la fin des années 70, début des années 80, le Dakota Bulding est un immeuble réputé pour sa facade sublime et pour avoir été entre autres stars notoires, la résidence de John Lennon et Yoko Ono.

John Lennon, irradie le livre de sa présence.mais les personnages principaux sont un père et son fils de la famille Winter, Buddy, ancien présentateur de talk show qui se remet à peine d'une dépression nerveuse et le fils Anton, revenu malade du paludisme d'une expédition en Afrique..
Buddy aimerait revenir sur le devant de la scene en y invitant John Lennon et demande de l'aide à son fils de l'aider à remonter sur scène et de, retrouver les plateaux.

Ce joli roman permet de revivre cette année 1980 comme si on y était dans une atmosphère faussement légère aux côtés de quelques New Yorkais privilégiés et célèbres.

Grâce à un sens aigu du dialogue et du détail, Tom Barbash, avec la jolie complicité de la traductrice Hélène Fournier, nous raconte cette famille aisée de l'intelligentsia américaine.

Beautiful Boy” est un grand roman sur New York, sur la relation père-fils, sur ce début des années 80 de tous les possibles, sur les dérives de la célébrité avec une galerie de personnages à la fois terriblement humains et profondément attachants . Et puis, least but non last, cela nous donne envie de réécouter du Lennon, détail non négligeable !


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le roman de Tom Barbash, auteur d'un recueil de nouvelles douces amères « Les lumières de Central Park », se déroule en 1980 dans le Dakota Building où vivait John Lennon et sur lequel plane l'ombre inquiétante du film de Polanski « Rosemary's baby ».

Le narrateur, le jeune Anton Winter, de retour d'une mission humanitaire en Afrique où il a été terrassé par le paludisme, vit avec sa famille dans le célèbre immeuble qui jouxte Central Park. Il s'efforce de relancer la carrière d'animateur télévision de son père Buddy qui a subi un violent coup d'arrêt suite à une dépression aussi soudaine que spectaculaire.

Beautiful Boy est un livre atypique, presque immobile, parfois déroutant, souvent nostalgique, qui explore la psyché de ses protagonistes avec une touchante finesse. L'absence de tension du récit fait toute l'originalité de l'ouvrage, qui cache son jeu et son ambition derrière le minimalisme de l'arc narratif réduit à la traversée du désert toute relative de Buddy Winter. Tom Barbash tente en effet de nous dépeindre l'envers du décor, de nous faire traverser l'écran, à la manière de l'héroïne du film de Woody Allen « La rose pourpre du Caire », de nous faire ressentir ce qui se jouait en 1980, derrière les apparences, les paillettes et les faux-semblants.

Le roman protéiforme aborde la course à la primaire démocrate ratée de Ted Kennedy dans laquelle la mère d'Anton s'est investie, et en creux l'élection d'un acteur de seconde zone qui marquera le début du tourbillon libéral des années 80. Il traite des affres de la célébrité en s'attardant sur le parcours de John Lennon qui reprend vie après une longue période d'isolement sans se douter que Mark David Chapman rôde au bas du Dakota. La relation filiale et la question de l'inversion des rôles sont évidemment au coeur du récit, qui oscille entre un père un peu perdu et un fils aimant qui réalise peu à peu qu'il risque de se perdre à trop vouloir aider ce père encore flamboyant et tant admiré. Beautiful Boy revient enfin longuement sur l'enfance et sa part de rêve, et frôle le rivage de l'uchronie lorsqu'Anton qui s'est lié d'amitié avec Lennon tente de reformer les Beatles le temps d'une émission qui redonnerait son lustre d'antan à son paternel à la dérive.

Du haut de ses vingt trois printemps, le narrateur pressent que le New York qu'il a toujours connu, ses artistes bohèmes, ses camés, sa violence aussi, va bientôt perdre son âme au profit d'un enrichissement sans fin et d'une propreté aussi impeccable qu'aseptisée. Derrière l'apparente légèreté, l'élégance et l'humour des protagonistes se cache la malédiction qui plane sur le Dakota Building. Et ce roman sans suspense serre pourtant le coeur, lorsqu'il nous rappelle que l'assassinat de John Lennon en décembre 80 marque la fin irrémédiable d'un rêve tumultueux et joyeux né au début des années soixante lorsque les Beatles jouaient sans fin dans les clubs interlopes d'Hambourg.
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Le titre du livre "Beautiful boy" est le titre d'une chanson que John Lennon écrivit pour son fils Sean, la page de couverture s'illustre d'une photo du célèbre Beatles. Mais ce roman n'est pas une biographie romancée de Lennon même si on découvre un aspect de sa personnalité au fur et à mesure de l'intrigue.

Ce roman est bien davantage un roman du New York des années 80, du monde du show-biz qui gravite autour du fameux Dakota Building et des stars de la télévision.
Cet immeuble fascinant du film Rosemary's Baby semble concentrer toute cette effervescence et ce star-système . L'ancien Beatle et Yoko Ono sont les voisins de la famille Winter ; Joan et Teddy Kennedy sont des amis de la mère ; le père, dans son show télévisé rencontre les plus grands représentants du monde artistique comme Katherine Hepburn et Paul Simon, Larry Holmes et Peter O'Toole.
Mais Tom Barbash ne se contente pas de faire revivre les célébrités des années 80, il fait également référence au contexte social, politique et culturel de l' époque (les otages en Iran, la campagne de Ted Kennedy, les Jeux de Lake Placid).

L'intrigue se focalise autour du personnage charismatique de Buddy Winter, présentateur vedette de la télévision qui sort à peine d'une dépression. Avec l'aide de son fils aîné qui lui sert d'assistant et pour cela s'efface derrière lui, il va tenter de reconquérir un public.
Les relations père-fils, surtout lorsque l'on est un fils de célébrité, sont ainsi évoqués, avec en miroir celle de John Lennon avec son père et son fils.

Ce roman très dialogué entraîne le lecteur dans un monde de paillettes où se côtoient des personnalités brillantes. Il « saupoudre de poussière de Beatles » ce roman plaisant à lire mais qui reste malheureusement très superficiel.
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Lecture quelque peu décevante : il m'a été très agréable de découvrir Anton Winter, de retour d'une mission humanitaire en Afrique, qui rejoint ses parents habitant dans le célèbre Dakota Building. J'ai aimé visiter cet immeuble, connaitre ses ragots et petites histoires mais aussi rencontrer Anton, jeune homme qui se retrouve face à un père en difficulté psychologique près une sorte de burn out alors qu'il présentait son émission de télé.
J'ai aussi apprécié la plongée dans l'Amérique du début des années 80, l'élection présidentielle avec Reagan et Kennedy (Ted cette fois), la crise des otages en Iran ...
J'ai adoré entrer dans la vie de John Lennon, ses difficultés avec la célébrité et de l'accompagner lors de sa virée en bateau jusqu'aux Bermudes!
Bon, maintenant vous vous dites que je ne me suis pas relue et que j'ai commencé ma critique avec le mauvais adjectif !
Et bien non, j'ai bien été déçue par ce roman car j'ai trouvé que la mayonnaise ne prend pas entre tous ces éléments. Tout est intéressant, mais tout est superficiel, saupoudré ... On aurait envie de creuser le sujet sur chaque thème et là ils semblent être simplement présentés puis on passe à autre chose. Ce roman manque un peu de cohérence mais est écrit dans un style très agréable toutefois.
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Tout d'abord, je tiens à remercier le Picabo River Book Club et surtout le partenariat Terres d'Amérique des Editions Albin Michel qui m'ont permis de découvrir ce roman.

Le jeune Anton Winter a passé toute son enfance (ainsi que sa soeur Rachel et son petit frère Kip) dans un immeuble New-Yorkais de l'Upper West Side truffé d'artistes, le fameux « Dakota Building » où ils occupaient l'ancien appartement du grand acteur, Boris Karloff. Son père Buddy fut pendant des années un célèbre animateur de télévision dont il fut plus ou moins l'assistant dès l'âge de seize ans … Y vécurent également de nombreuses stars, notamment Lauren Bacall, Jason Robards, Ruth Ford, Peter Yates ET John, Yoko et Sean Lennon

En janvier 1980, après une mission humanitaire au Gabon (pour le Peace Corps) où il a attrapé le paludisme (la forme la plus grave, voire mortelle …) Anton Winter se voit contraint de rentrer chez ses parents afin de se remettre sur pied. Sa mère, une ancienne actrice, travaille à présent sur la campagne de Ted Kennedy. le père sort d'une profonde dépression, le fils a frôlé la mort. Ils sont au chômage, le plus vieux rêvant de reprendre une activité médiatique avec le plus jeune qui – lui – n'a qu'un seul désir : repartir …

Tom Barbash retrace la lutte de son héros qui tente d'échapper à la lourde et étouffante complexité de relations filiales, par trop envahissantes ! Anton (le narrateur du récit) nous entraine – avec une pointe de nostalgie – à la découverte de ses souvenirs, tout le long de cette année 1980. En parallèle, une intrigue est tissée autour de John Lennon et de sa famille. Jusqu'à la fin tragique du chanteur-compositeur, le 8 décembre 1980 devant le Dakota Building, alors qu'il venait depuis quelques mois de relancer sa carrière … « Melting pot » réalité-fiction, misons que l'enfance de l'auteur dans le Upper West Side est pour une grande part dans la réussite de ce beau roman qui m'a emportée.
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Anton Winter est un survivant, il revient d'une mission humanitaire en Afrique et il a bien failli y laisser sa peau (la maladie n'épargne personne). Aux Etats-Unis, il retrouve son père, Buddy, qui a été un immense animateur télévisée pendant dix ans, une star incontestée, jusqu'au jour où la dépression a été la plus forte et où il a quitté l'écran - en claquant la porte derrière lui. Buddy Winter, tel un boxeur qui a mis du temps à se relever d'un K-O, veut remonter sur le ring, et présenter à nouveau une émission. Pour cela, il a besoin de l'aide de son fils, qui pourrait peut-être l'aider à entrer en relation avec un des locataires du Dakota Building, John Lennon. Anton parviendra-t-il à aider son père ? Et surtout, est-ce toujours à un fils d'aider son père au lieu de vivre sa propre vie ?
Cela fait longtemps que je ne crains plus de choquer ou de mettre certains à dos. En lisant ce livre, j'ai immédiatement pensé aux films des années 70 de Woody Allen. J'ai retrouvé la même ambiance, la même couleur, la même tonalité, tout en demi-teinte de ce début des années 80 qui ne sait pas encore qu'il signe la fin d'une époque. J'ai eu l'impression de voir des personnages lutter pour garder la tête hors de l'eau, des personnages qui pensent encore avoir une chance de forcer le destin, comme Ted Kennedy visant l'investiture. Anton porte et supporte son père qui repense à ses débuts, aux meilleurs moments de ses dix années d'antenne, à cette lutte d'abord pour être à nouveau à l'antenne, puis pour garder l'antenne - de nos jours, l'on dirait "ne zappez pas après Dallas", série dont la diffusion battait son plein à cette époque.

Etre à l'antenne, interviewer des artistes, animer des débats (pour ces deux derniers faits, j'ai l'impression que l'on ne sait plus vraiment ce que cela veut dire de nos jours), est-ce que cela rend heureux ? Buddy me semble vivre dans une perpétuelle anxiété, et avoir besoin du soutien de ses proches - sa femme, son fils Anton, ses deux autres enfants ayant pris leur distance, parce qu'ils ont besoin de vivre leur propre vie. Anton en vient lui-même à s'interroger sur ce qu'il veut vraiment faire de sa vie, et être dans sa vie.
S'il est un personnage lumineux dans ce roman, c'est John Lennon, qui n'apparaît pas assez à mon goût (mais tous les goûts sont dans la nature) et qui a tout connu de la célébrité. Depuis cinq ans, il est, tout simplement, un homme au foyer, un homme qui vit sa vie, qui profite de la vie, qui est vivant, en un mot, comme dans l'une des scènes les plus inoubliables du livre.
Après cela, que dire ? Si ce n'est que j'ai commencé Les Lumières de Central Park.
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