- Vous êtes en retard, gronda Zoya.
- Le roi n'est jamais en retard, c'est vous qui êtes en avance.
La solitude peut vous rendre avide de vérité quand on est toujours obligé de vivre dans le mensonge.
La peur est un phénix. (...) Tu peux la voir brûler des milliers de fois et pourtant elle revient toujours, renaissant de ses cendres.
- Le secret d’un bon mensonge, c’est d’y croire un peu soi-même.
Arrête de te punir parce que tu as un cœur. Tu ne peux pas te protéger de la souffrance. Vivre, c’est faire son deuil. Tu ne protégeras pas en te fermant au monde. Tu ne fais que te limiter…
Stop punishing yourself for being someone with a heart. You cannot protect yourself from suffering. To live is to grieve. You are not protecting yourself by shutting yourself from the world. You are limiting yourself...
- Nous avons un problème, annonça le jeune roi sans préambule, assis les jambes croisées, avec une tasse de thé maintenue en équilibre sur son genoux.
- Dire que nous avons un problème, c’est un peu comme dire que Tolya a faim, répliqua Zoya.
Elle ignore le regard noir du géant et s’empara du samovar pour se servir du thé.
- Ça devrait encore nous étonner ?
[…]
- Cette fois c’est un problème à la saveur particulièrement exquise.
- Oh non, grommela Genya. Quand tu parles comme ça, on peut s’attendre au pire.
- Fais quelque chose ! supplia Zoya.
- Comme quoi ?
- Tu es armé !
- Je ne vais pas tirer sur des abeilles !
- Zoya, lâche un de tes commentaires méprisants.
- Pourquoi ? demanda-t-elle tout bas.
- Pour savoir si c’est une hallucination. Dans mes rêves, tu es toujours plus gentille.
- Tu es un imbécile, Nikolai.
- Peut mieux faire.
- Imaginez toutes les réceptions et les bals !
- Imaginez toutes les réceptions et les bals, répéta David d'un ton déprimé.
Genya posa son stylo et lui prit les mains.
- Je te promet de te laisser te cacher dans ton atelier. Accorde moi juste cinq soirées et un banquet.
- Trois soirées et un banquet.
- Quatre.
- Marché conclu.
- Tu es le pire des négociateurs, commenta Nikolai. Elle se serait contentée de deux.
- Vraiment ? Demanda David en fronçant les sourcils.
- Sûrement pas, objecta Genya. S'il te plaît, tais-toi, Votre Altesse !