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Jerry Bingham (Illustrateur)
EAN : 9781563891120
48 pages
DC Comics (01/02/1994)
3/5   1 notes
Résumé :
In this Elseworlds tale, the dying Green Lantern Abin Sur's ring recruits the bravest hero in the near vicinty: Bruce Wayne, a.k.a Batman! The moment sets off series of events that sees familiar faces with all-new powers!
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Ce tome contient une histoire complète et indépendante de toute autre, se déroulant dans un monde de type Et si… Il est initialement paru en 1994, sans prépublication préalable. L'histoire est écrite par Mike W. Barr, dessinée et encrée par Jerry Bingham, avec une mise en couleurs réalisée par le studio Digital Chameleon. Il a été réédité dans Elseworlds: Batman Vol. 1. Pour la petite histoire, Barr & Bingham ont également réalisé Batman Son of the Demon dans laquelle Bruce a une relation avec Talia al Ghul qui aboutira à la naissance de Damian.

Bruce Wayne est revenu de ses années de formation à l'étranger. Il a effectué sa première sortie à Gotham en civil dans un quartier chaud. Ça s'est mal passé, il est revenu au manoir Wayne et il est affalé dans un fauteuil en train de se vider de son sang, la sonnette pour appeler Alfred Pennyworth à portée de main. Il est en train de s'adresser à son défunt père dans sa tête se disant qu'il va peut-être devoir mourir, faute d'avoir trouvé une solution. Une chauve-souris passe devant la fenêtre, mais son attention est détournée par la chute d'une météorite non loin. La projection holographique d'Abin Sur apparaît à Bruce au-dessus du buste de son père. Il a été choisi, il va recevoir le pouvoir. Pour le convaincre, Sur implante des images dans l'esprit de Bruce. Celui-ci se lève d'un bond, passe devant Alfred et il se rendent sur le site du crash de la fusée d'Abin Sur. Avant de rendre son dernier soupir, il a le temps de remettre son anneau à Bruce, de le désigner comme Green Lantern, et de le prévenir que les maîtres lui apparaîtront bientôt pour lui dire ses devoirs. Alfred suggère à Bruce d'appeler les autorités pour qu'elles prennent en charge la fusée. Bruce répond que ce n'est pas la peine : il va mettre la fusée là en désignant un endroit du terrain. Avec son anneau de pouvoir, il crée une ouverture sur la grotte souterraine et y transporte la fusée. Puis il récite le serment des Green Lantern et recharge son anneau.

Vêtu d'un costume de Green Lantern, Bruce Wayne s'envole et se rend à Gotham sur un lieu d'intervention de la police qui encercle un bâtiment industriel où se trouve un groupe de voleurs menés par un individu avec un casque rouge et une cape rouge. Green Lantern intervient, et neutralise les criminels en un tour de main grâce à son anneau de pouvoir. Il ne peut pas empêcher l'un d'eux de tirer une balle qui touche un réservoir de gaz et tout explose. Green Lantern est parvenu à protéger tout le monde des débris et il les remet à la police. James Gordon commence à lui expliquer qu'il ne tolère pas les interventions des vigilants masqués, mais Green Lantern ne l'écoute déjà plus car il a repéré le gugusse avec son casque rouge en train de se carapater. Avec une pince d'énergie verte, il lui retire le casque et puis le sermonne. L'autre a l'air de se dire qu'il faut effectivement qu'il abandonne sa carrière criminelle. Green Lantern retourne à la grotte du manoir où un gardien est apparu à Alfred.

L'exercice de de l'histoire est alternative est très contraint. le nombre de pages est assez restreint : 46 pages pour ce récit. L'histoire est déjà connue dans ses grandes lignes, et le lecteur connaît déjà les principaux personnages. le scénariste peut alors soit choisir une époque différente, dans le passé ou dans le futur, pour introduire du neuf, soit changer un ou plusieurs éléments du mythe. Ici, Mike Barr opte pour la deuxième façon de faire : ce n'est pas une chauve-souris qui initie la carrière de Batman. Comme d'autres dans ce genre de récit, il reprend effectivement des personnages connus comme Red Hood, le commissaire James Gordon, Joe Chill et quelques autres du côté de Batman, ainsi que Abin Sur, les Gardiens de l'Univers et quelques Green Lanterns, sans oublier Sinestro. Il installe rapidement la dynamique du récit : Bruce Wayne découvre progressivement l'autorité des Gardiens de l'Univers, et se retrouve partagé entre sa mission pour protéger les citoyens de Gotham, et ses missions pour policer son secteur de l'univers.

Fin des années 1960 et tout début des années 1970, Neal Adams dessine Batman, après avoir dessiné Deadman, et il initie une révolution dans la manière de dessiner les comics de superhéros chez l'éditeur DC Comics. Progressivement, plusieurs dessinateurs vont émerger chez cet éditeur s'inspirant de manière plus ou moins appliquée de cet artiste extraordinaire, comme José-Luis Garcia Lopez ou Mike Grell. Jerry Bingham fait partie de ces artistes sous forte influence de Neal Adams, avec des dessins beaucoup plus proches de l'esprit de l'original, sans bien sûr la vision originale. le lecteur retrouve donc quelques-unes des caractéristiques d'Adams : des individus à l'allure élégante, au corps parfait sans musculature exagérée au-delà du possible, avec des mouvements vifs et gracieux et une forme de réalisme. Parmi les cases sous forte influence, se trouvent Abin Sur apparaissant à Bruce, l'allure adulte et âgée de James Gordon, la virilité assurée de Green en vol autonome, les visages travaillés avec des expressions un peu appuyées pour apparaître plus tragiques. Dans le même temps, Bingham diminue les exagérations dramatiques : moins de postures tourmentées, moins de gestes dans l'emphase théâtrales, moins d'émotions paroxystiques.

Alors que le scénariste fait référence de manière explicite à [[ASIN:0290204895 Batman: Year One]] (1987) de Frank Miller & David Mazzuchelli, le dessinateur parvient à reprendre une partie des éléments visuels comme le buste sur le piédestal, les grandes fenêtres vitrées, la bibliothèque, la chauve-souris, sans recopier les dessins de Mazzuchelli, ni l'angle des cases ou le découpage. C'est une citation respectueuse, sans être servile. Il parvient à intégrer l'apparition holographique d'Abin Sur dans ce décor très réaliste sans qu'il ne dépare. La narration visuelle possède donc un cachet certain, une forme de réalisme élégant, avec des traits d'encrage précis sans être stérile ou trop clinique, des civils réalistes et plausibles. Comme tous ses collègues, Bingham sait gérer les représentations en fond de case de manière à s'économiser grâce à des personnages occupant 90% de la case, de la fumée ou des explosions en arrière-plan, par exemple. Pour autant, il n'en abuse pas et représente les lieux très régulièrement qu'ils soient ordinaires ou de science-fiction : l'entrepôt dans lequel se trouvent les criminels et Red Hood, le bureau de James Gordon, la chambre d'hôtel bon marché de Joe Chill, la capitale de Korugar, Oa, et bien sûr la caverne sous le manoir Wayne. Les séquences sont ainsi faites qu'il peut se contenter de plans larges, sans avoir à assurer la cohérence d'un lieu dans une continuité de cases, ce qui se voit particulièrement pour la caverne aux chauves-souris, un peu générique.

L'artiste sait également donner de l'espace au superhéros pour évoluer, tout en ménageant assez de place pour que le scénariste case tous ses dialogues et cartouches de texte. La narration visuelle s'avère donc très entraînante, du comics de superhéros de bonne qualité. de son côté, le scénariste donne l'impression de vouloir couvrir beaucoup de situations pour pouvoir faire évoluer son personnage de manière significative. Il combine un volume significatif d'informations, avec de l'action dans le même temps. Pour pouvoir aller un peu plus vite en besogne, il s'appuie sur le fait que le lecteur est déjà familier de beaucoup des éléments du récit : l'existence de Joker, celle de Sinestro, celle des Gardiens de l'Univers, et quelques autres encore. Ainsi, il peut se focaliser sur les différences, sans avoir à tout réexposer. du coup, l'histoire avance à grand pas, ne permettant pas aux personnages d'exister assez pour gagner en épaisseur. C'est parti pour des raccourcis sur la base d'idées intéressantes mais menées à marche forcée. Il faut un ennemi spécifique à ce Batman d'un genre amalgamé, et Hop ! Barr amalgame deux ennemis, dans une logique qui fait penser que Sinestro n'a pas réfléchi assez longtemps. Il faut des acolytes à ce nouvel ennemi : il suffit d'une page pour qu'il convainque deux personnes de le servir moyennant un anneau de pouvoir. Pourquoi pas, mais ça jure un peu avec d'autres moments plus adultes comme Joe Chill au lit avec une prostituée. Il y a d'autres moments un peu décalés qui amène également un sourire sur le visage du lecteur comme le pauvre Sinestro tout nu sur Qward.

Avec le principe des Elseworlds, les auteurs jouissent d'une grande liberté pour proposer une version inédite d'un personnage emblématique de l'éditeur DC Comics. le revers de la médaille est qu'ils ne disposent que de peu de pages pour faire original et dépasser le stade de scènes obligatoires, comme les origines revues et corrigées. Et Bruce Wayne était devenu Green Lantern ? Jerry Bingham parvient à réaliser des planches très agréables qui restent aérées et pleines de mouvement, inspirées par Neal Adams, sans en être un décalque servile et appliqué. Mike W. Barr a eu les yeux un peu plus gros que le ventre en fusionnant deux superhéros en un, et en mettant en jeu deux mythologies très riches. Il parvient à ses fins : montrer le changement pour Bruce Wayne, mais en allant à un rythme qui ne lui permet pas de faire s'incarner ses personnages.
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