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Critique de Bazart


En ce 3 août 1968 au Portugal, le dictateur Antonio de Oliveira Salazar est victime d'une chute qui le laissera impotent. Cet accident préfigure-t-il la fin du régime ? C'est en tout cas ce que ses opposants osent penser.

Cette nouvelle ne modifie en aucun cas la routine de Fernando Pais, médecin lisboète à la patientèle aisée, qui a juré de se tenir à l'écart de la politique.

Alors qu'il rend visite à un patient au siège de la police politique, Fernando prend la défense de João, une graine de révolutionnaire, venu défier un des agents en faction.

Il fait bientôt la connaissance d'Ana, la soeur du gosse, une jeune pasionaria communiste. le coeur de Fernando vacille à nouveau.Pour sa première BD en solo, Nicolas Barral qui a travaillé Tonino Benacquista (Dieu n'a pas réponse à tout), ou Olivier Taduc (Mon pépé est un fantôme).puise dans l'histoire récente d'un pays qui nous est proche les éléments d'une réflexion sur l'engagement.

L'auteur renoue ici très joliment avec l'âge d'or de la bande dessinée politique, portée jadis par Etienne Davodeau, Pierre Christin et Enki Bilal.

Sur un air de fado est une très jolie BD qui nous invite à suivre, sans jugement, le cheminement d'un homme dans sa conquête du courage et le lent réveil d'un coeur anesthésié.Comme l'auteur le reconnait lui meme le parcours de son personnage principal évoque un peu celui du héros de Tabucchi dans Pereira prétend qui se déroule plus tot (en 1938) dans un Portugal en proie à sa première dictature mais se pose un peu les mêmes thématiques, à savoir par quel processus entre-t-on en résistance ? et à quel moment on quitte les principes théorique pour passer à l'action .

" Sur un air de fado" nous invite à suivre, sans poser la moindre question morale le cheminement d'un indécis et sa conquête du courage.

Son dessin réaliste précis et chaleureux se met au service d'un récit en deux époques où le romanesque emprunte la voie du naturalisme pour sonder l'âme portugaise où la mélancolie- la fameuse saudade était toujours prête à fleurir .

Le portraitiste s'attache à traduire les émotions complexes.
Les couleurs, nourries d'une connaissance intime de la ville, restituent fidèlement à Lisbonne sa lumière, son climat et la mélancolie du fado, le chant des amours impossibles.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Dargaud!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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