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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Sentiment mitigé après avoir refermé ce livre. Je pense qu'il faut séparer deux choses : d'une part l'histoire en elle-même, forte et bouleversante, et l'écriture, qui ne m'a pas convaincue.
Marie Barraud retrace dans cet ouvrage la recherche qu'elle mène sur son grand-père, médecin, arrêté pour ses activités en lien avec la résistance durant la seconde guerre mondiale, déporté au camp de Neuengamme, puis tué lors du bombardement du paquebot Cap Arcona le 3 mai 1945. Au sein de sa famille, on ne parlait pas de ce grand-père, et on n'évoquait pas la guerre. Les cicatrices laissées par l'absence d'Albert Barraud sur sa veuve et ses deux fils en ont fait un sujet tabou à éviter à tout prix. Il a donc fallu à Marie beaucoup d'énergie pour confronter son père et commencer son enquête, qui la mena bien plus loin qu'elle ne l'avait imaginé. J'ai été touchée et bouleversée à diverses reprises, c'est chargé émotionnellement.
Néanmoins, le bémol vient de l'écriture. Les phrases sont courtes et simples, peut-être un peu trop. Cela manque de relief, le texte m'est apparu assez plat et prévisible à plusieurs reprises. Certaines répétitions et phrases convenues alourdissent plusieurs passages. Il en ressort l'impression d'un écriture jeune, qui aurait gagné à être un peu plus travaillé.

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NOUS, LES PASSEURS de Marie Barraud

Marie Barraud nous prévient : Elle est amoureuse de son père et, ce livre semble avoir été écrit pour lui afin qu'il puisse en ressentir de la fierté et pour calmer sa colère d'avoir perdu son père médecin et résistant lors de la guerre.

Ce n'est pas de la grande littérature mais, ça se lit bien.

Honnête et touchant.
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« Notre vie peut prendre chaque jour la forme de nos folies, mais elle reste finalement, le prolongement des vies de ceux qui nous ont précédés. Qu'on le veuille ou non, nous venons compléter un cycle. Et je perçois aujourd'hui qu'ignorer ce qui fut avant nous, c'est perdre une partie de ce que nous sommes supposés devenir. Héros ou bourreaux, nos ancêtres nous transmettent bien plus que leur nom. »
Voilà le noeud du récit, la phrase clé : elle résume parfaitement la démarche de l'auteure, sa volonté farouche d'en découdre avec le silence emmuré de sa famille, et plus spécialement de son père, sur l'existence et la fracassante absence du grand-père.
Il y a peu je découvrais grâce aux 68 le « roman » de Dominique Costermans, Outre-Mère…Difficile dès lors de ne pas faire le rapprochement entre les deux ouvrages ayant pour centres la circulation du secret dans les réseaux limbiques d'une famille et une généalogie. Les écritures diffèrent, le traitement de la recherche aussi mais nous retrouvons dans les deux ce désir ardent, presque vital, de dévoiler les non-dits, de déterrer les fantômes, lesquels empoisonnent et asphyxient les vivants et descendants. Les deux livres témoignent de cette nécessité.
Chez Marie Barraud, il est intéressant de découvrir que ce n'est pas le sombre d'un crime ni la honte qui hante les personnes, en l'occurrence son père et les siens. Car le grand-père là est héroïque. C'est bien le silence en arme fatale, fatidique, toxique qui autorise l'infiltration d'une tristesse sourde et reine, de malentendus irrécupérables, d'interprétations fantasmatiques dues à l'imaginaire, qui prend lieu et place là où la parole aurait du être plus que jamais indispensable. Comment face au vide cadenassé du silence, chacun se contorsionne pour tenter de remplir, combler le manque, de trouver du sens, des mots à ce qui est ressenti, car toujours le corps ressent ce qui n'est pas parlé donc tu, donc tue…
Je regrette un peu la construction du récit : la colère du père arrive selon moi trop tard, pour justifier une démarche alors que sans doute elle l'initie…J'aurais aimé que les beaux passages sur cette colère dévastatrice soient plus importants, et prennent la place qui leur revient de droit.
« Tu étais habité d'une telle rage que tu aurais pu entrer en guerre avec le ciel, si tu n'avais pas tant aimé ses couchers de soleil ».
J'ai lu un cadeau d'amour d'une fille à un père et à une famille.
« Je l'ai détestée, ta colère. Je l'aurais empoignée de mes mains nues, puissantes mais aimantes, et je lui aurais tordu le cou. Mais la plus belle comme la plus sombre des émotions ne peut être saisie par des mains, même les plus courageuses. J'ai usé de regards, de gestes, de silences, de mots, j'ai tout tenté pour apprivoiser cette affreuse fureur afin de mieux l'anéantir. »
Cadeau magistral mais aussi impérieux pour enfin trouver sa liberté. Malheureusement il m'a manqué un souffle dans l'écriture, j'en attendais sans doute d'avantage. Il m'a manqué le combat, un peu survolé à mon goût, de ceux qui sont restés, qui ont espéré, attendu, et pleuré l'homme et le père : comment chacun a composé et a fait face au manque et l'absence du défunt mais aussi celle des proches endeuillés rongés par la tristesse.
« Plongée dans l'obscurité, elle a brutalement changé. Tous les bonheurs futiles étaient désormais bannis de sa maison. Son grand regard s'était assombri. Ses lèvres s'étaient tant pincées de chagrin qu'elles avaient quasiment disparu. Plus tard, même ses mains tombèrent malades par manque de caresses données ».
Le voyage qui réunit la narratrice et son frère pour aller sur les derniers pas de leur grand-père est émouvant et on frissonne en découvrant ces lignes, on frissonne de rencontrer nous aussi ce grand-père dont on devine la présence au-delà du visible, dans les mots, entre les mots…Il y a une générosité dans l'écriture de Marie Barraud qui partage avec nous son histoire et la très belle idée du réconfort à apporter aux morts et aux vivants afin de les délester de ce qui empêche, de ce qui est douloureux…
« Nous avions, tous deux, eu l'incroyable sensation de sa présence. C'est au moment où je prononçais ces mots que je m'expliquais enfin ce que nous avions vécu. Non seulement notre grand-père nous avait révélé sa présence sur ce rivage, mais surtout, sans nous consulter nous l'avions tous deux ramené avec nous. »
Pour autant j'aurais souhaité que l'écriture creuse, et fouille d'avantage ce passage de relais, ces transmissions clandestines, par devers les liens qui unissent …que le tout soit moins scolaire peut-être, même si très sincère, pour nous bousculer, nous interroger…Que nous ne restions pas à la simple évocation d'idées…Or je n'ai pas été emportée…sinon à lire le plaisant d'un témoignage qui nous rappelle notre humanité, ce qui n'est peut-être déjà pas si mal !!
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Encore un livre sur la seconde guerre mondiale et sur les déportés, encore un livre de quelqu'un de la famille qui veut retrouver ses origines, son passé, faire la lumière sur l'obscur, immortaliser la victime…
La narratrice est la petite fille du médecin Albert Barraud, résistant déporté qui est mort le 3 mai 1945 à quelques poignées d'heures de la libération. C'est un roman autobiographique qui a été écrit pour réunifier la famille autour de cet homme disparu et surtout, pour apaiser la colère du père de la narratrice, colère contre cet homme qui lui et son frère, les avaient « abandonnés » au profit des malades qu'il soignait. On découvre donc la quête de cette jeune femme, ses recherches qui l'ont faites rencontrer des hommes qui avaient côtoyé Albert, et qui l'ont conduite sur les lieux du camp de Neuengamme, puis sur la baie de Lübeck où son grand père a disparu, bombardé par erreur par la royal air force.
Au début, ça m'a un peu gonflé, comme me gonflent tous les romans écrits par pur catharsisme ( ?) : ce qui n'est pas « transformé », ce qui est jeté brut en pâture a tendance à m'agacer. Mais malgré une narration pas très professionnelle, je m'y suis laissée prendre, et je l'ai aimé, ce livre : d'abord parce que oui, c'est transformé : elle n'avait rien, même pas une histoire familiale, et elle l'a ramené avec elle, son grand-père, elle lui a rendu la vie en même temps que le pardon de son père, et cet espoir en l'humanité que possédait son grand-père, même s'il est glorifié, trouve son sens et rayonne sur sa famille. Maintenant, est-ce que c'est plus facile de vivre avec un absent qu'avec un fantôme rayonnant dont il faut se montrer à la hauteur, dans une optique de « non-decevoir »…. Je ne sais pas !
En tout cas, après la lecture du bouquin de Cymes sur la même thématique (les médecins dans les camps de la mort), ça fait vraiment du bien !!!!

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