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sur 32 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nous sommes au VIIème siècle. Un jeune prince thrace voué au Soleil, voit sa vie basculer dans l'enfance quand des malfaiteurs tuent, pillent sa maison et son peuple et que l'un d'eux, par pure animosité, le viole. Il est emmené, avec les survivants, pour être vendu comme esclave. Il ne trouve guère preneur, puis un jour, il est emmené dans une famille d'aristocrates à Milet, où sa vie s'adoucit de plus en plus. Alki, un esclave égyptien y joue un rôle d'intendant et, petit à petit, celui qu'on a surnommé Damalis, comprend qu'il tracera aussi un sillon enviable. D'abord il est aimé des deux plus petits enfants, ensuite, sa maîtresse lui voue une assez grande confiance. Il n'y a guère que le fils aîné qui semble très névrosé, incapable d'aimer, d'obéir, de complaire, ce qui perturbe ses rapports avec sa famille et le rend particulièrement odieux avec les esclaves. Mais Damalis a l'intuition qu'il cache une douleur secrète, lui aussi.

J'ai eu un peu de mal à entrer dans ce roman et m'y suis reprise à plusieurs fois cette année sur le début. Cette Thrace un peu floue me faisait craindre un énième roman historique mal documenté, onirique, d'une Antiquité fantasmée. Il y a effectivement beaucoup de passages assez oniriques, du fait d'un arrière-plan théologique (très discret) à l'histoire, mais ils sont de plus en plus appréciables, pour moi. Je n'aimais d'entrée de jeu pas le nom choisi, encore plus lorsque j'ai su que c'était un nom grec et non pas une extrapolation du thrace ; quelque chose n'allait pas. Mes connaissances linguistiques ne sont pas des plus pointues mais quand j'ai vu la traduction, j'ai compris qu'intuitivement, j'avais perçu qu'il était féminin et d'ailleurs, il signifiait "génisse". Certes, Damalis est homosexuel, mais qu'en savaient ses acheteurs ? Les passages concernant le tyran milésien Thrasybule et les guerres contre les Lydiens, le célèbre Thalès de Milet m'ont enchantée et ont un peu racheté mes doutes devant les raccords Milet-Athènes.

Les marivaudages entre deux personnages m'ont souvent un peu lassée, mais ça n'est pas insupportable non plus.

Bref, un bon roman, qui se lit avec plaisir et qui ressuscite une Grèce antique mal connue pour son quotidien dans une Ionie encore plus boudée par les romans.
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Nous sommes sept siècles avant la naissance de Jésus-Christ. Un jeune Thrace promis à un bel avenir voit sa vie basculer : les siens sont décimés et lui devient esclave.
Il finit par être acheté par une famille aisée vivant à Milet, colonie grecque sur la côte turque actuelle.
Marie Barthelet raconte avec talent la déchéance vécue par le jeune esclave, son acceptation progressive de son nouvel état, la vie difficile dans une cité menacée par un ennemi prêt à l'envahir.
Même si c'était l'usage à l'époque, j'ai eu plus de mal à lire les relations amoureuses entre certains personnages masculins du roman.
Par contre, j'ai beaucoup aimé les descriptions de la ville, des intérieurs des maisons, de la vie quotidienne des gens de l'époque : une véritable plongée dans l'histoire par le biais du roman.
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Damalis était un prince Thrace, il n'est plus qu'un jeune esclave vendu à Milet. C'est une famille d'aristocrates grecs qui l'achète, pour des taches ménagères. Une nouvelle vie va s'ouvrir pour le jeune homme qui va découvrir bien des aspects différents de celle-ci.

L'histoire se déroule au VIIe siècle avant JC, en Ionie, à Milet plus précisément, petite cité au bord de mer dirigé par le tyran Thrasybule et en guerre contre de puissant voisin, les lydiens, convoitant un accès au littoral.
Ce roman historique nous emporte donc dans la Grèce antique où les cités sont dirigés par des tyrans et plus ou moins en guerre entre elles. La-bas la vie d'un esclave ne vaut pas grand chose, ils font partis du mobilier, ils sont invisibles. Les moeurs de l'époque transparessent bien dans le récit. Plusieurs thèmes sont abordés tout au long de l'histoire : les us et coutumes grecques, la religion, la politique, la guerre, l'esclavage, l'homosexualité...
C'est Damalis qui fait le récit, qui nous raconte cette portion de sa vie : du début de son esclavage à un semblant de paix retrouvé. On sent bien son caractère, son évolution, sa psychologie, au long des lignes.
La plume est agréable, sensible. Cela a été une lecture plaisante et instructive bien qu'il y ait parfois des temps-morts. A coté du rythme plutôt calme du roman les dernières pages m'ont paru bizarrement abrupte, une conclusion trop vite expliquée, une paix trop facilement obtenue...
Je remercie Babelio et les éditions Buchet pour cet envoi lors de la masse critique, ce fut une découverte sympathique dans la peau d'un esclave qui a eu la chance de tomber sur la bonne famille et de s'y épanouir même si tout n'est pas rose et facile.
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Il était fils de chef, destiné à prendre la suite de son père. Il sera esclave.

Dépossédé de sa famille, de son clan, de ses terres et de sa liberté, privé même de son nom, il souhaitera mourir mais l'instinct de survie sera le plus fort. En deuil de son enfance, celui qui s'appelle maintenant Damalis, meurtri dans sa chair, son coeur et son honneur, doit tout ré-apprendre et trouver sa place…

Quand j'ai vu arriver ce beau bébé de plus de 600 ki.. euh pages, gagné grâce à la Masse Critique spéciale de Babelio, une petite frayeur s'est emparée de moi! Une éternité que je ne me suis pas plongée dans un roman historique remontant aussi loin dans le temps et l'appréhension de ne plus apprécier ce genre était bien présente!

Une angoisse vite étouffée car l'auteur nous happe dès les premières pages et nous transporte d'un trait de plume au VIIe siècle avant Jésus-Christ, sur la côte sud-ouest de l'actuelle Turquie, à Milet, cité grecque d'Ionie, sous le règne de Thrasybule.

Dans les pas d'un Thrace, nous plongeons dans la vie de la cité de Milet, berceau de la philosophie grecque. Avec un portrait sociétal historique, un clin d'oeil aux récits d'Homère ou les observations d'un Thalès, j'ai adoré retrouver l'atmosphère des cours de latin et grec de mon adolescence!
Ce roman ouvre la porte d'une société ancienne, riche et diverse.
Avec Damalis, nous faisons connaissance avec une famille d'aristocrates.
Le père, Phérès, possède des terres en dehors de la ville mais ce n'est pas seulement la culture et l'élevage qui font sa richesse. Il est armateur, profite de la mer aux pieds de la cité pour alimenter un commerce diversifié et voyager. Mais la cité est danger, on est tous la proie de quelqu'un et Damalis va assister à une guerre intestine, subir la trahison au sein même de la famille qu'il sert et être témoin de la politique du tyran d'alors face aux armées lydiennes convoitant la place forte.

Si le contexte historique est fascinant, ce roman est avant tout le parcours initiatique d'un jeune Thrace dont le destin bascule chez les Grecs.
Il est émouvant ce jeune garçon dont l'enfance protégée est anéantie lors d'une attaque sur son village. Son innocence a été ravie de la pire des manières, et pourtant il se relève. Il effectue un travail sur soi phénoménal pour accepter sa condition d'esclave, se soumettre aux caprices d'un maître, mais n'en garde pas moins son intelligence. Il sait écouter, observer, apprendre. Il sait être loyal ou louvoyer pour s'épargner quelque déconvenue. Il sait se rendre indispensable, attirer certaine affection.
Damalis est le personnage central alors que sa condition est inférieure. Au travers de ses yeux, nous vivons le fonctionnement ou plutôt le dysfonctionnement d'une famille qui s'effiloche, nous apprenons à lire, écrire, compter, la tenue d'une maison, à parlementer avec des artisans, à prévoir les recettes, appréhender les inimitiés pour garder l'oreille des puissants.
Mais nous apprenons aussi la résilience, l'adaptation et l'éveil à un monde nouveau, à la sensualité et l'amour.

La plume de l'auteur est soutenue, très élégante, agréable et fluide, pudique dans les moments de violence comme ceux, plus doux, de l'amour. Les 600 pages défilent à toute allure malgré quelques longueurs par moments. Elle a le talent d'installer un quotidien antique dans chacun de ses détails. L'immersion est totale dans les intrigues de la cité et l'empathie pour Damalis est immédiate.

Et avec ce roman historique et psychologique, Damalis peut témoigner qu'entre la barbarie Thrace et la société organisée et cultivée d'une cité grecque comme Milet, le sang coule toujours avec autant de violence…
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Aghia ou Damalis comme l'on appelé ses "maîtres" est un jeune adolescent thrace dont le destin bascule le jour où son village est attaqué et ses proches décimés. Lui qui avait un avenir de chef se retrouve dans un marché aux esclaves. Il est racheté par Phérès, un armateur grec et rejoint son foyer.
Petit à petit, Damalis apprend son nouveau rôle, le grec et se prend d'affection pour les membres de sa nouvelle "famille".
Cependant, nous sommes au 7ème siècle avant JC et la ville de Milet est menacée par les Lydiens. Damalis se retrouvera, contre son gré, embarqué dans des complots qu'il n'imaginait même pas et dont l'envergure le surprendra.

Ce que j'ai trouvé très intéressant dans ce roman, ce sont les destins de ces esclaves dont les choix, les trajets, la liberté finalement, ne leur appartiennent plus.
Bien sûr, il y a Damalis mais aussi Néphê, Alki, Kléomène, ...
Tous ont une place importante dans l'histoire et essayent de faire au mieux avec leur statut de propriété de quelqu'un d'autre.
Sauf Néphê, la courtisane éprise de poésie qui est parvenue à s'élever au-dessus de sa condition et qui a pris sous son aile Damalis afin de l'éduquer et de lui permettre de se rendre indispensable.

Le roman passe par un temps d'adaptation pour Damalis, par ses amours parfois compliqués, mais aussi par son besoin viscéral de protéger sa "famille". Car on sent à quel point Damalis tient à ses "maîtres" et ses capacités particulières leur seront bien utiles.

Une petite touche de surnaturel saupoudre l'histoire et Damalis semble être protégé par des êtres surhumains.

Les conflits avec la Lydie sont aussi fort présents. Damalis se retrouvera au coeur d'un complot dans lequel Iros, le fils aîné de la famille, s'est embourbé.
Les deux chefs: Alyatte et Thrasybule mettent en place des stratégies pour gagner cette guerre qui dure depuis des années.

Un roman dont le cadre historique bien développé mais aussi où la condition des esclaves se trouvent au coeur du récit tout comme les relations de Damalis qui ne sait pas comment faire confiance ni comment se comporter avec les personnes qu'il aime.
En tant qu'esclave, il ne se sent pas le droit de vouloir quoi que ce soit, d'avoir des désirs, des projets, ...

Quelques petites longueurs ici et là font que ce roman est parfois moins prenant mais ce sera mon seul bémol.

Merci à Babelio et aux Editions Buchet-Chastel pour cette jolie découverte!
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Bien évidemment, quand Babelio me propose un livre en échange d'une critique, je suis à la fois ravie et flattée et m'empresse d'accepter.
Mais lorsqu'à réception, je découvre un pavé de 629 pages dont l'action se déroule au VIIème siècle avant Jésus-Christ, je commence à déchanter.

Et pourtant, quelle surprise de découvrir sous la plume de Marie Barthelet une histoire passionnante, celle d'Aghia, jeune prince Thrace, capturé et vendu comme esclave après le massacre des siens et la destruction de son village.

Aghia devenu Damalis après avoir été racheté par un riche armateur grec va découvrir une vie bien différente de celle à laquelle il était promis.
Le jeune garçon curieux et intelligent va peu à peu apprendre la langue et les coutumes de son nouveau pays.
Outre Damalis, nous croisons dans ces pages quelques figures marquantes, telles Néphé, prostituée et poète qui permettra au jeune garçon d'accéder à la lecture et à l'écriture et en fera un esclave instruit et un pédagogue.
En donnant la parole à son héros, l'auteure nous plonge au coeur des intrigues de la cité, des luttes de pouvoir et des guerres avec les autres états.
Marie Barthelet est une conteuse, elle installe peu à peu son histoire, son décor et ses personnages, elle ne laisse rien au hasard, ses descriptions sont minutieuses, très réalistes et nous plonge dans le quotidien d'une famille et d'une ville. Elle a l'art de nous entraîner dans la psychologie et les pensées intimes de ses personnages, nous faisant partager les émotions qui les assaillent.

Une très belle lecture pour laquelle je remercie très vivement Babelio et les Editions Buchet-Chastel.



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Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Buchet-Chastel pour l'envoi de Damalis de Marie Barthelet dans le cadre d'une masse critique privilégiée.
Je ne suis pas une grande amatrice des romans historiques, mais je me suis laissée tentée par le résumé :
VIIe siècle avant Jésus-Christ. Fils de chef promis à un avenir glorieux, un jeune Thrace perd soudain tous les siens dans un véritable massacre. Il est alors vendu comme esclave à une famille d'aristocrates grecs. Une vie qu'il n'aurait jamais dû vivre et qu'il n'aurait jamais imaginée, commence pour lui..
J'étais curieuse de découvrir ce roman et j'ai apprécié ma lecture même si j'ai mis un petit moment avant de le terminer.
Damalis est le prénom attribué par ses maîtres à un jeune Thrace devenu esclave malgré lui. Il était promu à un brillant avenir de chef de clan malheureusement les siens sont massacrés. Il devient donc esclave et se retrouve à vivre une vie qui ne lui était absolument pas destinée...
Damalis est un personnage très intéressant. Ce qui lui arrive est terrible, mais il va s'en sortir à sa manière et se débrouiller au mieux.
Ses maîtres ne sont pas les plus épouvantables qu'ils soient, il y a pire... Mais il y a aussi leur fils aîné : Iros, dont la façon de traiter les esclaves est limite.. Un personnage détestable par moment, mais pas seulement..
Et je ne vais pas vous en dire plus car là encore c'est un roman qui se lit plus qu'il ne se raconte.
J'ai apprécié l'histoire, les personnages. Peu amatrice du genre, Damalis m'a plu, même si je l'ai lu doucement, en le savourant :)
Par contre, il y a quand même des longueurs ici et là. Pas assez pour gâcher mon plaisir, toutefois c'est à cause de ça que je vais mettre trois étoiles et demie, et pas plus.
Damalis est un bon roman historique, très intéressant et que je recommande même si ce n'est pas un coup de coeur :)
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Jeune prince thrace destiné à un destin brillant, le héros de ce roman historique est razzié après un épouvantable massacre de toute sa lignée. Emmené et vendu sur un marché aux esclaves, maltraité, violé, il devient la propriété de Phérès, armateur prospère de la cité grecque de Milet, située sur la côte orientale de la mer Égée. Actuellement, elle ferait partie de la Turquie.
Au fil du temps, le jeune prince rebaptisé Damalis s'intègre dans la famille, reste sur la réserve d'abord puis s'attache réellement et sincèrement à son maître, à son épouse et à leurs trois enfants.

Mais l'histoire se situe au VIIème siècle avant J6C et la guerre fait des partie des activités ordinaires des hommes. En l'occurrence, ce sont les Lydiens, voisins au sud de Milet, qui cherchent le conflit sous la houlette de leur roi Alyatte. le but est simple : s'emparer de Milet et de ses biens, humains et matériels. Pour s'ouvrir un chemin vers la mer.

La guerre sépare le maître Phérès de sa famille tandis que Damalis, tout jeune homme de quinze ans découvre le savoir par le truchement de la troublante hétaïre Nêphê et les plaisirs du sexe avec le jeune céramiste Nikanor. Nous assistons à l'apprentissage de la vie par un jeune garçon, l'éveil à la culture et à l'amour. L'amour homosexuel est omniprésent, joli et tendre ou bien scabreux et violent selon les personnages.

Le livre - qui pourrait donner lieu à une transposition au cinéma - se déroule en séquences consacrées aux différents personnages. Lutte des chefs milésien et lydien, actes de guerre, incendies, prises d'esclaves, assassinats, espionnage et trahisons : nous sommes dans un récit très vivant, richement nourri de vocabulaire grec et d'informations historiques, avec un contexte géographique et historique à la fois bien restitué. (D'ailleurs, en fin de livre, Marie Barthelet remercie ses enseignants d'histoire ancienne qui lui ont donné le goût de l'Antiquité).
Damalis en est le fil conducteur, avec sa loyauté, sa sensibilité, ses tentations amoureuses contradictoires et perturbantes.

L'intérêt se maintient un certain temps avant de s'essouffler en fin de roman en raison d'une impression de trop-plein et de redites. Au bout d'un moment, on se dit qu'il aurait peut-être mieux valu resserrer l'action, donner moins d'espace aux effusions secrètes. Mais les personnages, y compris secondaires, sont bien évoqués et intéressants. Un bon moment de lecture.
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C'est une plongée au coeur de l'histoire et plus précisément au 7eme siècle avant JC où nous entraine ce roman de Marie Barthelet.
Damalis, le héros de cette histoire, est un jeune adolescent d'origine thrace. Apres avoir vécu une jeunesse dorée,-après tout son père est un homme reconnu par son peuple- la vie du jeune homme va radicalement basculer. Il va voir sa famille massacrée et lui se retrouve en captivité et destiné à être vendu comme esclave.
Il va donc être vendu à une famille de grecs vivant à Milet, en Ionie (ou si vous préférez sur les côtes de l'actuelle Turquie, dans la région d'Izmir).
C'est surtout l'apprentissage du nouveau statut de Damalis que nous allons suivre pas à pas. Car on ne s'improvise pas esclave et il s'agit de ne pas commettre d'impair car après tout son maitre a droit de vie et de mort sur lui. Etre un nouvel esclave dans une maisonnée implique aussi de se faire accepter par les autres esclaves, par les membres de la famille à qui on appartient et surtout à obéir en tous points et à ne pas rechigner au travail...
Marie Barthelet nous entraine avec Damalis à découvrir la vie quotidienne d'une cité grecque de l'époque. On suit l'organisation d'une maison, les différentes coutumes en ce qui concerne la religion, l'artisanat, les fêtes, bref la vie de tous les jours de certains des habitants de cette ville. En parallèle, nous suivons aussi un aspect un peu moins routinier et bien moins sympathique : la menace qui plane au-dessus de la cité, menacée par les armées lydiennes, qui chaque année se rapprochent un peu plus.
J'ai bien aimé lire cette histoire, avec un personnage principal attachant dans sa volonté de s'adapter et de survivre à tout prix. Cependant, je reconnais que je me suis un peu ennuyée à certains moments (principalement dû à des longueurs dans le dernier quart du livre).
Une belle lecture.
Encore merci à Babelio et son opération Masse Critique ainsi qu'aux Editions Buchet-Chastel pour l'envoi de ce petit pavé de 630 pages.

Challenge Pavés 2018
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Une vie qui semblait toute tracée peut basculer en un instant. C'est ce qui va arriver à notre héros et narrateur. Ce jeune Thrace, fils de chef, à qui on promettait un avenir glorieux, perd tous les siens dans un massacre dont il ne comprend pas la raison et est réduit en esclavage. La famille d'aristocrates grecs qui l'achète lui donne le nom de Damalis.
Comment s'habituer à ce nouveau statut qui est le sien ? Comment trouver sa place dans cet univers si différent du sien, qu'il n'a jamais cherché à connaître et dans lequel il doit à présent évoluer ? Ces questions ne sont pas simples et leurs réponses, pas faciles à trouver ; c'est pourtant ce que Damalis devra comprendre s'il veut tirer le meilleur de sa situation.

J'aime beaucoup les romans historiques et celui-ci m'a très vite fascinée. Peut-être cela est-il dû au point de vue du roman, à cette première personne à laquelle j'ai du mal à m'attacher mais qui, quand je l'accepte, me transporte beaucoup plus loin qu'une troisième personne. le style de Marie Barthelet est faussement simple ; les mots s'enchaînent fluidement, et on se laisse emporter sans même sans rendre compte. Il faut dire que l'histoire que l'auteur nous propose de découvrir est fascinante par sa complexité.
On commence avec un jeune homme libre et fier, sans doute arrogant, qui se retrouve à l'exact opposé de sa situation de départ : captif, promis à l'esclavage, brisé. Ce qui m'a d'abord intéressée est sa force de caractère : tout le monde ne se serait pas relevé d'un tel changement de situation. Mais Damalis, après avoir cédé au désespoir et être passé par toutes les phases du deuil, finit par remonter la pente. Doucement, c'est vrai, en trébuchant souvent, en prenant des voies compliquées, mais il y parvient.
L'ignorance de Damalis permet aussi à Marie Barthelet de nous faire découvrir la vie de Milet, cette ville située aux confins orientaux de la Grèce, à proximité des frontières lydiennes. Les habitants de cette ville cherchent à préserver un quotidien traditionnel proche de celui des villes plus continentales tout en devant affronter les incursions estivales des Lydiens. Damalis est acheté par une famille d'aristocrates mais découvre aussi d'autres milieux, comme celui des artisans ou celui des courtisanes.
Deux histoires finissent par s'entremêler : celle de Damalis, ancien fils de chef, maintenant esclave d'une famille grecque, et celle de Milet, cette ville qui résiste aux Lydiens mais qui voit se rapprocher de plus en plus une défaite humiliante et inéluctable. L'auteur nous fait passer de l'une à l'autre avec un talent certain et nous entraîne dans un tourbillon d'intrigues, d'aventures et de sentiments contradictoires.

Bilan : un roman fascinant et passionnant, un héros attachant et une galerie de personnages ni bons ni mauvais mais tout simplement humains. le résultat est un petit chef-d'oeuvre que je recommande à tous.
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