Le chant des Fenjicks, de
Luce Basseterre. Roman de SF (ça change de la fantasy, et même des dystopies/uchronies/etc : là on est vraiment dans de la SF, de la vraie, avec empire galactique, diverses races sur diverses planètes, voyage spatial et tout le tintouin), j'étais content de m'y attaquer, ça faisait longtemps que je n'avais pas lu ce genre de trucs, mais au final j'en ressors avec un avis assez mitigé… :/
Le pitch en bref : on suit deux individus à deux bouts de la galaxie, un Imbtu (une sorte de félidé vivant dans une société matriarcale) et un.e Chaleck (sorte de camélénoïde hermaphrodite, la race dominant l'Empire), aux prises avec des problématiques qui leur sont propres (au départ) mais qui conernent, de près ou de loin, des cybersquales : des Fenjicks (sortes de grosses baleines de l'espace capables de sauter en hyperespace) modifiés, trépanés, dirigés par des IA, et servant de vaisseaux spatiaux.
J'ai pas mal accroché à la première partie du roman : les problématiques à niveau « humain » des protagonistes, les thèmes abordés (en gros, l'Empire Chaleck essaie plus ou moins d'imposer l'hermaphrodisme sur les planètes qu'il domine, ce qui donne lieu à plein de réflexions intéressantes, surtout sur une planète violemment matriarcale comme celle des Imbtus, avec un questionnement sur le genre (une bonne partie du boquin est écrite au neutre), sur le libre-arbitre, et sur tout un tas de trucs). J'ai bien aimé également une petite partie vers la fin qui revenait sur des thèmes intéressants comme la participation à la société, la mémoire, ce genre de trucs. En revanche, assez vite, on passe à des enjeux beaucoup plus énormes, qui sont mal amenés, tombent un peu comme un cheveu sur la soupe, enlèvent tout intérêt à ce qu'il s'était passé jusque là, et sont en plus plutôt mal traités à mon goût. le caractère « extra » de tout ce qui arrive est très mal transmis, j'ai ressenti très peu d'impact et d'émotion alors que certains passages auraient dû être épiques. La faute peut-être à une distance dans la narration, ou à un rythme trop rapide et morcelé – avec en plus des difficultés à suivre la notion du temps qui passe.
Bref, c'est plutôt loupé pour moi, et c'est dommage, car beaucoup de thèmes abordés m'intéressent pourtant beaucoup…