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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En cette fin de confinement, que vous soyez inquiets pour votre santé mentale ou inquiets à l'idée qu'un professionnel juge votre santé mentale défaillante, il se pourrait bien que "les incurables" vous consolent.
Quand les traitements psychiatriques riment avec pic à glace et marteau, que la foi rime avec hystérie et que l'espoir rime avec folie, autant vous dire que le cadre dans lequel se déroule l'histoire ne rime pas avec "joli".
Nous sommes à la limite du gore, à la limite de la bêtise, à la limite de l'acceptable.
Un freak show du milieu du XXe siècle susceptible de faire cauchemarder les lecteurs. Mais tant qu'ils n'en viennent pas à penser que "Même les cauchemars étaient un répit du monde réel", tout va bien...
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A ta santé, à tes amours, à ta folie ! Accrochez-vous à vos neurones, ça va secouer ferme!

C'est tragique, c'est fort, c'est plein de destins brisés, de personnages que la vie n'a pas épargnés.

C'est difficile à supporter, autant de misère : des enfants sacrifiés sur l'autel de la folie parentale, des âmes innocentes condamnées à devenir adultes trop vite, à connaître l'enfer sur terre, la solitude.

C'est du noir de noir mais de celui qui vous donne envie de tendre la main, de consoler et de dire : viens, je vais t'aider … Parce que, finalement, au milieu de toute cette folie, il y a de belles âmes, il y a les espoirs de la jeunesse, l'idée qu'un avenir est possible.

Tout ce ressenti, c'est grâce au talent de Jon Bassoff : une écriture évocatrice, un style enlevé qui traduit bien les dérangements psychiques, le malaise intérieur, la tension de l'action. le récit gagne en intensité au fil des pages et la fin vous laisse KO, hébété. Une fin à la Tarantino, une débauche de folie. Trop de folie à mon goût.

Mais bon sang, quel talent tout de même !


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Peut-on rester objectif avec les titres édités par Oliver Gallmeister ? Je dis oui car tout ce que je lis de cette maison d'édition me convainc par la grande qualité des auteurs sélectionnés et par la réelle diversité des thèmes choisis. J'ai vraiment découvert et apprécié la grande littérature américaine grâce à Gallmeister. Je ne suis jamais au bout de mes (bonnes) surprises. Mes excellentes impressions ne se sont donc pas démenties avec ce nouveau roman très original et disons le tout net complètement dingue. Un neurochirurgien ayant une foi déraisonnable pour la lobotomie pratiquée au pic à glace, une jeune femme miséreuse obsédée par un trésor pathologiquement cachée par sa mère, un père persuadé que son fils est le Messie, etc. Autant de personnages et de situations atroces, abominables jusqu'à l'insoutenable. L'auteur nous entraîne dans une Amérique profonde hantée par ses desseins les plus noirs et les plus cruels. La folie imprègne chaque ligne de ce roman dérangeant mais passionnant révélant la part la plus sombre de la société américaine. le style et la traduction, comme à chaque fois chez Gallmeister, sont d'une qualité irréprochable.
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Avis de Grybouille (Chroniqueur sur le blog Léa Touch Book) :

« C'est ma mission dans ce bas monde…donner…la paix. »
Le Docteur Walter Freeman est neurologue et pratique dans un hôpital psychiatrique. En 30 ans, il dit avoir sauvé la vie de 2200 patients. Sa technique ? La lobotomie transorbitale… « Je suis médecin et scientifique. »

Direction l'aile ouest de l'hôpital, une petite anesthésie par électrochocs, un pic à glace et un marteau de charpentier et… le patient est pacifié ! Sauvé !

Edgar Ruiz, 32 ans, un dément, deux meurtres à son actif, sera son dernier patient dans cet hôpital. Les adeptes de la méthode cognitive et médicamenteuse ont gagné, dehors le thérapeute révolutionnaire…
De retour à la maison, sa femme Stella, elle aurait pu être sa patiente. Un drame familial l'a laissé névrosée, la mort de leur fils Luke, disparu il y a vingt ans.

Alors que faire ? Aller porter à l'extérieur sa merveilleuse technique.
Seul ? Non, partir avec Edgar comme assistant et comme modèle.

Destination une petite ville de l'Oklahoma, Burnwood, des malades qui doivent être sauvés.
« Un esprit malade ne connait pas sa maladie. »

Des rencontres, sur son chemin, il va en faire, avec comme carte de visite un pic à glace et un marteau de charpentier :
Durango, un jeune homme que son père présente comme le nouveau Messie…
Scent, une jeune fille, sa mère Baby rose attend le retour de l'amour de sa vie en gardant caché un trésor. En attendant Scent se prostitue pour survivre…
Et tous ces gens à sauver…

L'histoire, les personnages, l'intrigue, le style sont un régal pour le p'tit Duc, un pur bonheur « livresque ».
Lien : https://leatouchbook.blogspo..
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Des personnages déjantés, une bonne histoire, du rythme ... ce roman de Jon Bassof est tout aussi réussi que Corrosion, qui nous avait permis de découvrir ce très bon écrivain. Pour ma part, c'est le premier roman que je lis qui a pour un des thèmes la lobotomie. C'est fascinant et cela l'est d'autant plus quand on sait que le roman est inspiré par un personnage réel.
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Un pic à glace et un marteau : voilà le remède à la souffrance de l'humanité pour le bon docteur Freeman. Sa technique qui apportera la paix à l'humanité ? lobotomie transorbitale. Mais nous le savons tous, nul n'est prophète en son pays : et l'asile dans lequel il est employé se débarrasse de lui et de sa méthode révolutionnaire. Qu'à cela ne tienne, le Dr Freeman va poursuivre son sacerdoce : apporter le salut à l'humanité souffrante. Il part, en compagnie d'Edgar, un dément sanguinaire et dernier patient à avoir pu profiter de sa science, sur les routes des Etats-Unis prêcher la bonne parole.

Burnwood, Oklahoma, deux plus tard. le Dr Freeman se rend compte, en observant la faune locale, qu'il a trouvé le lieu parfait pour convaincre le monde des bienfaits de sa thérapie. A peine arrivé, ne croise-t-il pas un jeune homme, Durango, portant un trône et une couronne d'épines, suivant son père convaincu qu'il est le nouveau Messie ? Et une jeune prostituée, Scent, affublée d'une vieille mère ivrogne, toujours vêtue de sa robe de mariée, attendant patiemment le retour de son mari en cavale depuis seize ans et gardant précieusement caché son magot. Scent, elle, est dévorée par l'idée de remettre la main sur cet argent et s'enfuir. Que penser des frères Holland, qui se promènent avec des machettes et dont l'aîné est toujours accompagné d'un livre de philosophie ? le tout surveillé par un shériff bien évidemment corrompu et porté sur le cul.

Le lecteur plonge, en compagnie de ce nouveau Prométhée moderne, dans le vice et la folie, dans l'immoralité assumée de toutes les personnes en présence. Scent qui assassine parfois ses clients et qui est rongée par la cupidité, Durango, qui sait qu'il n'est pas le Christ mais entend parfois le diable chuchoter à son oreille, tous veulent profiter de la méthode de Freeman pour améliorer leur existence : le pic à glace pour « traiter » les personnes qui leur compliquent la vie. Et les conséquences vont mener à un final carnavalesque et grotesque, une hystérie collective où toutes les croyances vont être balayées.

Ce polar nous entraîne sans concessions, mais non sans humour, dans un monde dirigé par une humanité sans règles et sans repères. L'auteur s'attaque aux croyances, religieuses ou scientifiques, à tous ceux qui proclament détenir la solution parfaite pour régler tous les problèmes et veulent à toute force l'imposer. Mais qui est le plus fou ? le lecteur sera bien en peine pour le déterminer. Durango qui finit par se prendre pour le Christ et veut apporter le Salut à ses semblables ? Freeman, docteur Frankenstein accompagné de son Igor, persuadé que tout le monde est malade et convaincu que sa méthode soignera l'humanité entière, dissimulant soigneusement les ratés de ses opérations ?[...]
Lien : https://enquetelitteraire.wo..
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Entre roman noir et grotesque, ce livre nous dresse un portrait peu glorieux dans les bourgades états uniennes dans les années 50 (en l'occurrence 1953). Jon Bassoff nous offre une galerie de portraits hétéroclites mais surtout singuliers et c'est un euphémisme. A cela, il faut ajouter la ruralité de cette époque, la misère pécuniaire mais aussi affective, le désespoir et la crédulité et vous obtiendrez le ticket gagnant.
Il est vrai qu'il n'y a que très peu d'espoir n'en déplaise au feu Dr Freeman, spécialiste de la lobotomie trans orbitale. Convaincu du pouvoir curatif de cette technique barbare, il sera mis aux bans par le nouvelle direction de l'hôpital psychiatrique dans lequel il sévissait. Il décidera de sauver le monde et ces petites gens touchés par le mal.
Mais dans cette nouvelle mission, pour laquelle il sera assisté par sa dernière victime, il va côtoyer une fratrie habile de la machette et avide de vengeance, une prostituée tarée en mal d'amour véritable et enfin un fils érigé au rang de messie par son père prêcheur.
A la fois cru, noir mais aussi drôle au sens grotesque et pathétique. Bref, même si le terreau s'avère fertile sur le papier, j'avoue que Dr Freeman aura mal à faire car peut-on vraiment guérir quand l'origine du mal ou des maux est profonde? La foi peut elle tout et tous nous sauver?
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1953. le Dr Walter Freeman est une des sommités de l'hôpital psychiatrique dans lequel il travaille. Il est un spécialiste de la lobotomie trans-orbitale, et a sauvé nombre de personnes. Ce matin-là, Edgar, son patient du jour, s'avère être un jeune homme extrêmement violent. Armé de son pic à glace et de son marteau, il lui enlève les zones du cerveau à l'origine de sa violence. Après l'opération, Edgar semble avoir oublié toute idée de meurtre. Pour le Dr Freeman, il vient de sauver une personne supplémentaire. C'est d'ailleurs tout ce qui lui reste, depuis qu'il n'a pas pu sauver son fils lors d'une randonnée dans les Rocheuses.

Sa situation est remise en cause par McCloud, le directeur de l'hôpital et par l'amélioration récente des médicaments. Il lui demande de cesser ces opérations inhumaines et vire le Dr Freeman, qui se retrouve face à sa femme alcoolique. Sa décision est prise : il partira sur les routes sauver de nouvelles âmes. Après avoir récupéré Edgar, les deux hommes partent arpenter les petites villes et leur marché.

Deux ans plus tard, Dans une petite ville de l'Oklahoma. Sur un podium, Stanton, un vieil homme exhorte les passants, leur annonçant la venue du messie. En effet, à coté de lui, Durango, son fils est assis sur un trône de fortune, une couronne d'épines sur la tête. La foule se moque d'eux jusqu'à ce qu'une femme apparemment aveugle affirme avoir retrouvé la vue après que Durango ait apposé ses mains sur sa tête.

Puis Durango rencontre Scent dans un bar, une jeune fille qui vit avec sa mère folle qui croit que son mari va revenir en jour. Scent ne rêve que d'une chose : récupérer l'argent de sa mère et partir de cet enfer. le lendemain, le Dr Freeman et Edgar débarquent, proposant de faire une démonstration de leur solution ultime à tous les problèmes.

C'est dans les campagnes américaines que les auteurs américains ont trouvé l'inspiration et le don de décrire la nature humaine, celle qui nous rappelle que nous ne sommes rien d'autre que des animaux doués de réflexion. Bien qu'il situe son roman dans les années 50, probablement pour des raisons scénaristiques, Jon Bassoff nous livre là un roman intemporel, prenant, impressionnant, encore meilleur que Corrosion à mon avis.

Dès les premières lignes, dès les premières pages, on est plongé dans un décor surnaturel, dans une sorte de mélange de Vol au dessus d'un nid de coucou et Shutter Island. Et dans cette ambiance de folie, où les docteurs sont aussi fous que leurs patients, Jon Bassof nous place ses personnages dans une première partie qui va durer quatre chapitres. Puis on arrive deux ans plus tard dans un autre décor impressionnant, une place dans un village avec des marchands ambulants, qui collent parfaitement à l'idée que l'on peut se faire des badauds et des petits podiums, des hurleurs cherchant à vendre leurs solutions miracles.

Dans cette période et ce lieu qui ressemblent à la fin du monde, les personnages sont tous à la recherche de quelque chose, et plus particulièrement d'une possibilité de fuite, car, dit-on, l'herbe est plus verte ailleurs. Je ne sais pas si Jon Bassoff a voulu y insérer un message, mais tous ses personnages veulent être sauvés, et la solution n'est ni dans la médecine, ni la religion, ni le Diable qui fera son apparition vers la fin du livre. Toujours est-il que son livre, inoubliable et brillant à tous points de vue, évoque beaucoup de choses et nous amène vers une fin en forme d'apocalypse.

Avec son style minimaliste et bigrement évocateur, Jon Bassoff nous guide dans son cauchemar qu'il a patiemment dessinés avec juste quelques traits de fuseau, un fuseau comportant deux couleurs : le noir et le rouge. Et en seulement 200 pages, il nous aura parlé de plein de choses, sans jamais les imposer, juste pour nous faire grandir. Après avoir tourné la dernière page, je me suis dit que je n'avais jamais lu un roman aussi proche et aussi empreint d'humilité pour l'univers du grand Harry Crews. Les incurables est pour moi un des incontournables de cette année 2018
Lien : https://blacknovel1.wordpres..
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