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Citations sur L'expérience intérieure (99)

Qui suis-je
pas "moi" non non
mais le désert la nuit l'immensité
que je suis
qu'est ce
désert immensité nuit bête
vite néant sans retour
et sans rien avoir su
Mort
réponse
éponge ruisselante de songe
solaire
enfonce-moi
que je ne sache plus
que ces larmes.
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Car le projet est la prison dont je veux m'échapper (le projet, l'existence discursive) : j'ai formé le projet d'échapper au projet !
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Qui ne «meurt» pas de n'être qu'un homme ne sera jamais qu'un homme.
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Dieu se savoure, dit Eckhart. C’est possible, mais ce qu’il savoure est, me semble-t-il, la haine qu’il a de lui-même, à laquelle aucune, ici-bas, ne peut être comparée (je pourrais dire : cette haine est le temps, mais ça m’ennuie. Pourquoi dirais-je le temps ? je sens cette haine quand je pleure ; je n’analyse rien). Si Dieu manquait un seul instant à cette haine, le monde deviendrait logique, intelligible, les sots l’expliqueraient (si Dieu ne se haïssait pas, il serait ce que croient les sots déprimés : affaissé, imbécile, logique). Ce qui, au fond, prive l’homme de toute possibilité de parler de Dieu, c’est que, dans la pensée humaine, Dieu devient nécessairement conforme à l’homme, en tant que l’homme est fatigué, affamé de sommeil et de paix. Dans le fait de dire : « …toutes choses… le reconnaissent comme leur cause, leur principe et leur fin… » il y a ceci : un homme n’en peut plus d’ÊTRE , il demande grâce, il se jette harassé dans la déchéance, comme, n’en pouvant plus, l’on se couche.

Dieu ne trouve de repos en rien et ne se rassasie de rien. Chaque existence est menacée, est déjà dans le néant de Son insatiabilité. Et pas plus qu’il ne peut s’apaiser, Dieu ne peut savoir (le savoir est repos). Il ignore comme II a soif. Et comme II ignore, Il s’ignore Lui-même. S’il se révélait à Lui-même, il Lui faudrait se reconnaître comme Dieu, mais Il ne peut même un instant l’accorder. Il n’a de connaissance que de Son néant, c’est pourquoi II est athée, profondément : Il cesserait aussitôt d’être Dieu (il n’y aurait plus au lieu de Son affreuse absence qu’une présence imbécile, hébétée, s’il se voyait tel).

Spectre en larmes
ô Dieu mort œil cave
moustache humide
dent unique
ô Dieu mort
ô Dieu mort
Moi
je te poursuivais
de haine insondable
et je mourais de haine
comme un mage
se défait.
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Je pense comme une fille enlève sa robe.
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L’Expérience intérieure n’est rien moins pour Sartre qu’« un petit holocauste des mots philosophiques »

« Ce que dans l’Expérience intérieure j’essayai de décrire est ce mouvement qui, perdant toute possibilité d’arrêt tombe facilement sous le coup de la critique, qui croit l’arrêter du dehors puisque la critique, elle n’est pas prise dans le mouvement. Ma chute vertigineuse et la différence qu’elle introduit dans l’esprit peuvent n’être pas saisies par qui n’en a pas fait l’épreuve en lui-même : dès lors on peut, comme Sartre l’a fait, successivement me reprocher d’aboutir à Dieu, d’aboutir au vide ! Ces reproches contradictoires appuient mon affirmation : je n’aboutis jamais."

ref réponse à J.P Sartre
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Qui ne "meurt" pas de n'être qu'un homme ne sera jamais qu'un homme.
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Depuis près de deux ans, j'avais pu m'avancer dans l'expérience intérieure. En ce sens, tout au moins, que les états décrits par les mystiques avaient cessé de m'être fermés. Cette expérience était indépendante, il est vrai, des présuppositions auxquelles les mystiques l'imaginent liée. Ses résultats convergèrent un jour avec ceux que je tirai de longues réflexions sur l'érotisme et le rire - comme avec ceux qui suivirent une étude livresque et l'expérience ombrageuse du sacré. Je n'abordai que plus tard les questions de méthode et pour autant je demeurai dans le vague - du point de vue tout au moins de la science du savoir, de la philosophie. Quand après plus d'un an, j'arrivai là - j'en parle dans un autre livre - j'atteignis la clarté excessive, écoeurante, je n'avais rien à faire, ne pouvais concevoir de projet, j'étais abandonné à l'écoeurement que j'ai décroit sous le nom de "supplice
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Je ne suis et tu n'es, dans le vaste flux des choses, qu'un point d'arrêt favorable au rejaillissement. Ne tarde pas à prendre une exacte conscience de cette position angoissante : s'il t'arrivait de t'attacher à des buts enfermés dans ces limites où personne n'est en jeu que toi, ta vie serait celle du grand nombre, elle serait "privée du merveilleux".
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Ce que tu es tient à l'activité qui lie les éléments sans nombre qui te composent, à l'intense communication de ces éléments entre eux. Ce sont des contagions d'énergie, de mouvement, de chaleur ou des transferts d'éléments, qui constituent intérieurement la vie de ton être organique. La vie n'est jamais située en un point particulier : elle passe rapidement d'un point à l'autre (ou de multiples points à d'autres points), comme un courant ou comme un sorte de ruissellement électrique. Ainsi, où tu voudrais saisir ta substance intemporelle, tu ne rencontres qu'un glissement, que les jeux mal coordonnés de tes éléments périssables.

Plus loin, ta vie ne se borne pas à cet insaisissable ruissellement intérieur; elle ruisselle aussi au dehors et s'ouvre incessamment à ce qui s'écoule ou jaillit vers elle.
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